2. Séjour prolongé.

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J'ouvre difficilement les yeux, trop fatigué pour réagir. J'entends un bruit de fond. C'est d'ailleurs ça qui vient de me réveiller. Quelques instants passent, et je me rends compte qu'il s'agit de hurlements. À cet instant précis, je maudis mes voisins pour m'avoir emmerdé. Je grogne, et claque des doigts pour couvrir ce son strident et plus qu'agaçant qui m'empêche de dormir. Puis, je me rendors enfin.

Quand j'ouvre à nouveau les yeux, le soleil illumine déjà bien la pièce. Il fait beau aujourd'hui. Je ne m'y attendais pas vraiment, vu la pluie qui s'abattait sur ma veste en daim hier. La pluie... Oh merde !

Me rappelant soudain la soirée de la veille, je me lève aussi vite que possible, m'habille en un claquement de doigt, puis vais dans le salon. Et cette nuit... oh mais que je suis con, parfois ! C'était ce jeune homme, je ne sais plus comment il s'appelle, qui hurlait. N'empêche, il m'a quand même réveillé... j'ai le droit de lui en vouloir un peu.

Mais peut-être n'était-il jamais venu et que ma soirée n'était qu'une illusion.

En effet, mon loft est totalement vide. Le seul bruit étant celui des voitures qui passent au coin de la rue. Je me rapproche de ma baie vitrée, et observe le paysage, le cherchant inconsciemment.

Je me retourne, et vérifie dans chaque recoin de mon appartement, mais aucune trace de ce chasseur d'ombres. Il faudrait que j'émerge, je serais bien plus efficace. Je ne pourrai pas le retrouver si je suis sur le point de m'endormir à chaque seconde et si je ne sais même plus comment il s'appelle.

Alors pour y remédier, je file en vitesse dans ma cuisine pour me faire un grand café noir. Le goût et l'odeur sont dégueulasses, mais au moins, je ne peux pas reprocher à cette solution goudronneuse de ne pas réveiller.

Une fois mon café ingurgité comme si c'était la pire des tortures, je file prendre une longue douche pour me détendre. La chaleur de l'eau sur ma peau détend mes muscles et me réveille. Je profite longuement de cet instant de bonheur, jusqu'à ce que l'eau devienne froide. Je prends ensuite le temps de me maquiller. Quand même, faut bien que je sois présentable. Enfin, je m'habille et finis par retourner dans le salon pour chercher ma veste. Mais avant de partir, je remarque un petit bout de papier, posé sur le comptoir de l'entrée.

Salut Magnus. Merci de m'avoir sauvé la vie, hier. Mais ma vie n'est plus ici, désormais. Je dois quitter la ville, et ne plus jamais revenir. Mais te rencontrer fut la meilleure chose qui me sois jamais arrivé. Je sais, je le dis bien trop rapidement, mais... on ne se reverra pas, alors autant en profiter pour t'écrire à quel point je suis heureux d'être toujours en vie, grâce à toi. Par ailleurs, tu as tout pour plaire, et...j'espère ne pas t'être paru trop lourd, hier soir. Mais ne pense pas que je te draguais ou quoi que ce soit, hein ! Non, je... je pensais que tu aurais été un bon ami. C'est tout. Un ami. Et merde, même à l'écrit je passe pour un imbécile... désolé. Je vais y aller, et on ne se reverra plus jamais. Adieu, et merci. Alexander Lightwood.

PS / J'espère ne pas t'avoir réveillé cette nuit... Adieu Magnus Bane le Magnifique...

Je souris face à cette petite lettre, et la replie délicatement. Il est adorable, ce jeune Alexander. Surprenant d'ailleurs que ce soit un Lightwood.

Après une relecture, je comprends qu'il veut quitter la ville. Il n'est donc pas à l'institut. pourtant, j'ai envie de le revoir. De le prendre sous mon aile. Je sais, je n'ai pas bien commencé. Je l'ai ignoré cette nuit, je ne me suis pas occupé de lui ce matin avant qu'il parte, j'avais oublié son prénom... mais ce garçon m'attendrit. Quelque chose chez lui, je ne sais pas quoi, me fascine et me donne vraiment envie de prendre soin de lui. Comme s'il avait besoin de moi et que j'avais besoin de lui...

L'ange et le démonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant