{Guet-Apens}{Episode 1}

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Kembel Faye

Ma mère me renvoie de sa maison pour la énième fois. Mes yeux sont à sec, je n'ai plus de larmes pour pleurer, ni plus de mots pour décrire ma détresse.

_ Kembel, tu ne m'avais pas écouté quand je te disais de te débarrasser de ta grossesse hors mariage. Si tu m'avais écoutée, tu ne serais pas là aujourd'hui à quémander le respect de ta belle famille, et tu n'auras pas à t'occuper d'un enfant illégitime non plus. Tu seras sûrement à l'université en train de préparer ta licence. Regardes toi Kembel, on ne dirait pas que t'as juste vingt ans, li rek lala done bagnal.

À chaque fois que je venais me plaindre au près de ma mère, si elle ne s'en prends pas à mon fils que je venais à peine de sevrer, elle s'arrangeait à me culpabiliser, à me rappeler que j'étais l'unique responsable de mon sort.

_ Divorces et reviens vivre à la maison.

_ Ay Ma... C'est ça que tu me conseilles ? Je n'aime que mon mari Maa.

_ Donc ne reviens plus me saouler avec tes plaintes.

C'est pendant ces moments que mon frère me manque. Avant de partir en France, il m'avait demandé si tout allait bien dans ma vie et j'ai répondu par l'affirmative juste pour ne pas qu'il s'inquiète.

Aujourd'hui j'ai envie qu'il soit là, et que je lui dis tout ce que son amis me fait vivre à la maison. Abdel m'en voudra certe, mais Ahmadou est le seul à pouvoir le faire entendre raison.

Mes mots n'ont jamais compté, je suis chagrinée de l'admettre mais mon époux me prend toujours comme une gamine capricieuse qui ne sait pas ce qu'elle veule. Sa tante et sa cousine ont toujours raison sur moi, il ne prend même pas la peine d'analyser tous les mensonges qu'elles lui racontent sur moi avant de les gober.

Dans la maison, il n'y a qu'oncle Moussa qui m'apprécie et me considère comme une des vôtres. Famori, lui, me regarde bizarrement quand je passe, je ne sais pas à quoi m'attendre avec lui. Mais quelque soit alpha, je le préfère à sa sœur jumelle, Fatima ne veut même pas me voir en caricature. Cette fille a la haine en elle. Et pourtant, elle est très belle, elle a un travail qui paye bien, des parents qui ne lui refusent jamais rien mais elle ne peut pas être heureuse. Elle a la trentaine mais n'est toujours pas mariée, d'ailleurs je n'ai jamais vu un homme venir la rendre visite à la maison.

Après que ma mère m'est crachée à la figure ses quatres vérités, je suis retournée chez moi plus désespérée que la veille. À mes débuts de mariage elle faisait semblant d'accepter mon union avec Abdel mais ce n'était que de la poudre au yeux.

Je n'étais pas surprise de trouver la maison vide puisque la dame de la maison ne restait jamais sur place, toujours occuper à gérer les cérémonies d'autrui. Abdel et Famori était au travail, oncle Moussa sûrement à la mosquée, il gérait bien son rôle d'imam. Je veux que mon fils soit comme lui plus tard, je tiens à ce que Ismael soit un vrai pratiquant.

La porte de la chambre d'oncle Moussa était entre ouverte, je me disais qu'il avait sûrement oublié de le verrouiller avant d'aller au travail. D'habitude sa porte n'est jamais laissée ouverte.

Naturellement, je me dirige vers sa chambre pour lui fermer la porte mais l'image que j'ai eu devant moi m'a fait regretté ma bonne intention.

Fatima était en train de soutirer beaucoup d'argent, beaucoup, beaucoup d'argent dans le coffre de son père. Je n'en croyais pas à mes yeux.

Et le pauvre gardien que la famille a traîné en justice récemment... Il n'en est pour rien alors.

C'était Fatima, la voleuse.

Guet-apensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant