Chapitre 2

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5novembre 2002. 8h27. Valenciennes. Nord.

"Valenciennes, ici Valenciennes, Assurez vous de n'avoir rien oublié dans le train, pour la sortie... "

La gare raisonne des messages de descente habituels.

Je suis à Valenciennes bordel ! Je pensais m'éloigner de cette putain de région, j'y suis encore ! Bon, au moins je suis toujours à un jet de flèche de la frontière. Discrètement, je me laisse glisser du wagon. La neige est tombée ici, et elle se mêle au gris des pierres calciques qui inondent la voie.

Je remonte par un chemin d'entretien, et monte sur le quai qui rejoint la gare. J'y entre et me dirige vers le kiosque à journaux. J'ai hâte de voir si les médias parlent toujours de moi. Je remonte le col de mon blouson et repose la capuche sur ma tête. Je préfère ne pas attirer l'attention. La gare de Valenciennes est immense, mais vieille ; de vieilles briques fatiguées, de grandes baies vitrées, un carrelage patiné et usé par les années. Le kiosque à journaux est disposé au flanc d'une petite cafétéria, je jette un oeil à l'intérieur. Seuls, 2 ou 3 personnes prennent le chaud ou un café. Visiblement, ici, il n'y a pas d'alerte, ca prouve bien que les flics ne savent pas où j'ai pu me diriger dans ma fuite. J'attrape le premier journal venu sur le présentoir.

"Deux nouvelles victimes sur le chemin du tueur de Manneinghem. Un agriculteur de 44 ans et son jeune fils de 19 ans ont été retrouvés morts... le père gisait mort à côté de son tracteur, son fils a, lui, été assassiné dans la grange.. La région vit dansl'inquiétude, les forces de police surveillent les routes etcherchent un individu dont le portait-robot à été diffusé à la télévision et dans tous les supports de presse. Le nombre de victimes se porte aujourd'hui à 6."

J'aime assez... tiens y a un autre article.

"La gare d'Uckenvenstraat a été secoué hier par l'agression d'un policier à un guichet... le suspect pourrait être le tueur recherché par les services de police... bla bla..."

Ben au moins, ils n'ont pas de certitudes. Je suis tranquille. J'ai beau regarder ce portait-robot, je trouve qu'il ne me ressemble pas. Jebsuis tombé pour le moment sur un seul physionomiste, même la grognasse au guichet n'a pas tiqué en me voyant. Je vais acheter quelques petites choses, histoire de changer de tête. Je me dirige vers la boutique et achète une bombe de mousse à raser, des rasoirs jetables et une paire de ciseaux. Je descend aux toilettes et commence ma transformation physique. Je m'observe dans le miroir. L'image que me renvoit le reflet ne me déplait pas, jes
suis plutôt beau mec, visage fin, yeux verts, cheveux mi-longs d'un beau brun, quelques mèches poivre et sel sur les tempes, un nez acquillin. J'suis un vrai tombeur ma foi.

Les clics successifs de la paire de ciseaux font tomber d'épaisses mèches dans le lavabo, c'est dingue comme couper quelques cheveux peut changer une tronche ! Je n'ai plus l'habitude de me raser de près, ma barbe à l'allure d'une brousse épaisse.

Passé le rasoir, je me suis taillé un bouc, pas trop à la mode mais efficace pour me remodeler les traits. Je me regarde à nouveau dans le miroir, mon nouveau reflet me plait bien. Maintenant les flics peuvent me chercher, je ne suis plus le même homme. Rien ne fait état de mes vêtements dans les articles, aucune description qui peuvent les mettre sur la voie, finalement je n'ai pas besoin de jeter mes frusques pour en racheter d'autres. Je suis satisfait.

En surface, la gare s'est vidée. En me dirigeant vers la sortie, je constate que la boutique vend des bonnets. J'en achète un noir oùest dessinée sur le front un logo rouge ; "Ange of Death". Un superbe dessin l'accompagne, une main ouverte avec un couteau planté dans la paume. J'adore ! "Ange of Death", l'ange de la mort, je trouve que ça me caractérise bien ça !

Mémoire d'un psychopathe.Where stories live. Discover now