24 mai 1941

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Cette nuit, j'ai fais un cauchemar. Des images de ma fuite de l'Espagne me reviennent en tête. Je me souviens de la mort de mes parents et de ma traversée des Pyrénées. Je me souviens de l'odeur de la mort et des bombardements. Il y avait aussi les cris et les pleurs des personnes qui fuyaient leur propre pays. Je me dis que si je l'écris peut être que cela me soulagera.
On était en 1938, je crois en août. Je venais d'apprendre que mon père était mort pendant la bataille de l'Èbre, il faisait partis des républicains. Quand ma mère la sus, elle s'est suicidée. Mon père et elle s'aimaient à la folie, ils ne pouvaient pas vivre l'un sans l'autre. Comme j'étais seule avec mon grand-frère nous sommes partis en France pour échapper à l'armée de Franco qui avançait vers nous. Nous sommes donc partis avec un sac sur le dos chacun et nous avons traversé la Catalogne. On habitait à Barcelone et nous avons décidé de passer par l'Andorre. Je crois que le plus dur a été de quitter notre maison pour partir dans un pays étranger . Nous avons voyagé pendant 2 ou 3 jours je ne sais plus vraiment, nous devions éviter les soldats et les bombes. Arrivée en France, j'étais tellement fatiguée et affamée que je me suis écroulée par terre. Mais nous devions continuer à marcher. Je me souviendrais de ce moment jusqu'à la fin de ma vie. On avançait dans une vallée quand la police nous a arrêtés, elle nous a parlé un peu en espagnol et un peu en français. Heureusement, notre mère était professeur de français à l'université. J'ai compris quelques morceaux de phrases mais je ne pensais pas qu'ils allaient nous envoyer dans un camp pour réfugiés, il s'appelait " Le Vernet" . La vie, là-bas était horrible, nous vivions dans des baraques sales et trop étroites pour le nombre de personnes. Je n'ai pas été longtemps dans le camp puisse qu'au début de la guerre, j'ai eu la chance sortir du camp car ils ont libéré un tout petit groupe de personnes. Mon frère n'a pas pu sortir avec moi. Heureusement, une vieille femme m'a recueillit chez elle à Toulouse et quand Pétain a signé l'armistice et que la majorité des soldats français ont été fait prisonniers, je n'espérait plus revoir mon frère un jour qui lui était toujours enfermé dans le camp où il devait travailler. La suite tu la connais, j'ai rencontré Roseline et je suis rentrée dans la résistance.

Journal d'une résistanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant