- Chapitre 2 -

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Déjà une semaine où nous marchions. Les plus âgées d'entre nous n'ont pas eu le temps de recevoir de derniers honneurs. Les journées sont courtes. Mon ami Campbell était venu me voir. Il m'annonça que les éclaireurs étaient sorti de la forêt. Nous ne nous sentions toujours pas en sécurité. Il nous fallait trouver un lieu sûr pour protéger nos femmes et enfants. Avant cette nouvelle je n'avais jamais vu Baldwin – notre  berger – sourire. Les chasseurs étaient revenus. Nous n'avons qu'une dizaine de lièvres pour nourrir tout notre peuple. Le voyage était difficile et nous n'étions plus qu'une centaine en vie. Le soir, le druide nous lisais les plus anciennes histoires de  l'Ouest. Une civilisation devait nous attendre et nous protéger. Mais garde à eux, ce sont des êtres espiègles et sans scrupules. Cobb ne croyait nullement en ces contes. Il ne croyait qu'en notre fin.

*

Ce soir-là je fis charger de mener la garde avec Luna. C'était une jeune femme, pas très grande avec un caractère marqué. Elle voulait devenir, elle aussi, bergère de notre peuple. Le calme, uniquement le calme. Nous avons donc pris le temps de discuter. Tous les deux nous ne savions pas à quoi nous attendre. Soudain un loup apparaît. Je m'élance à sa poursuite. J'entendis le sifflement de la flèche que Luna venait de lancer. La flèche se planta directement dans l'œil du loup affamé. Du sang pourpre s'étala sur le sol blanc. Son œil intact était d'un bleu royal. Mais il changea vite d'allure et devint sombre puis noir. Une odeur se dégageait de la bête.

*

Le lendemain serait notre dernier jour dans la forêt. Cobb, Luna et moi décidions donc de nous aventurer une dernière fois dans ce bois. Nous empreignîmes alors deux chevaux. La neige tombait. Les arbres étaient, de ce côté, intact. Cela se voyait, aucun homme n'était encore passé. Mon chien, nous avait suivi. Il s'appelait River, car il adorait se baignait dans les lacs de l'Est.  La promenade fut magnifique. Nous devions maintenant rejoindre le groupe. Mais en nous retournant, la neige avait effacé nos pas. Impossible de rebrousser le chemin. Que faire . Nous continuons donc à avancer pour tenter de trouver la sortie de la forêt. Plus nous avancions, plus des cadavres sans têtes jonchaient le sol. Ces pauvres bêtes étaient l'acte de sacrifice. La peur envahit nos esprits. Nous devions fuir au plus vite. Je voyais au loin une grande montagne. Il nous fallait nous y rendre. Les démons ne pouvaient plus nous suivre qu'une fois sortis.

La Tempête De L'est Où les histoires vivent. Découvrez maintenant