une silhouette de femme déambule dans la rue,
doux baisers rouges carmins sur ses épaules nues,
pâleur de la lune sur ses saillantes pommettes,
d'un air las, elle allume sa cigarette.
camaïeu de rouge sur tableau noir,
arabesque de fumée sur sa peau ivoire.
perdue dans le tumulte de ses iris,
je contemple cette beauté loin des abysses.
son ombre se fond dans l'obscurité,
l'encre du ciel pose un voile sur sa peau.
le lac emprisonne mes chevilles glacées.
j'essaie d'avancer, ignorant la caresse de l'eau,
et le doux chant de mes cousines les sirènes.
je vole alors dans un coquillage son mégot encore chaud,
peint du nuancier de sa bouche de reine,
mon trésor glisse sur mes écailles émeraudes,
et mon poème rejoint le cimetière des odes.