Chapitre 14

2 1 0
                                    

J'avais pris mon temps à Verchamps. En fait, je trouvais la ville franchement charmante. Lovis en était terriblement fier. Je dus tout de même partir durant l'après-midi en direction de Voilaroc pour ma sixième arène. L'ambiance de ma nouvelle destination était lourde. J'avais l'impression d'être enfin dans les mailles du filet. Un bâtiment imposant laissait entrer et sortir des personnes habillés toutes du même équipement vestimentaire. Ca sentait le sapin et je devais faire attention aux moindres détails.

Je battais malgré tout rapidement la championne de Voilaroc, Mélina et ses Pokémon de type combat. J'étais enchanté de pouvoir connaitre de nouveaux Pokémon à chaque nouvelle Région parcourue. En sortant de l'arène, un homme m'accosta. Il avait les cheveux bleus courts en pics. Les grosses cernes sous ses yeux le rendaient sûrement encore plus vieux qu'à l'accoutumé. Il se présenta et me donna son nom : Hélio. Apparemment très connu dans cette région, il avait de nombreuses entreprises et un monopole assez impressionnant.

- J'aurai aimé vous interviewer et vous faire visiter mes entreprises afin que vous en fassiez partie ma chère.

- C'est très gentil de votre part mais j'aimerais terminer mes arènes dans un premier temps puis revenir vers vous à l'occasion.

- Je vois. Vous êtes un dresseur formidable...

Il me regardais de haut en bas. Je n'arrivais pas à soutenir son regard. Il me mettait mal à l'aise. Son aura m'effrayait. C'était comme si je pouvais sentir sa mauvaise influence. Gardevoir se mouvait dans sa Pokéball comme pour m'avertir. Il continuait :

- Vous n'êtes pas étrangère pour moi vous savez... Je sais exactement qui entre et sort du territoire de Sinnoh.

J'eus du mal à déglutir. Cet homme, c'était lui qu'il fallait que j'évince !

- Mirai Atsuaki... Il est évident que je préfèrerai que vous fassiez équipe à mes côtés et non l'inverse.

- Je ne comprends absolument rien de ce que vous dîtes.

Il se mit à rire sans intermittence.

- Votre naïveté et votre pureté sont choses rares en ce monde vous savez... Tsuwabuki Daigo est fou de vous laisser seule ici-même. Je vous reformule une dernière fois mon souhait. Venez rencontrer mes équipes et m'aider dans ma quête. Un dresseur de votre envergure ne peut qu'être bénéfique.

- Je ne vous connais pas. Je ne vais pas accepter sans rien savoir.

Je me reculais lentement, le toisant du regard.

- Maintenant, veuillez m'excuser mais j'ai des choses à faire.

Je lui fis une courbette, puis m'en alla, tentant de marcher le plus rapidement possible, le coeur battant à mille à l'heure. Je n'osais me retourner pour voir s'il me suivait. En vérité, s'il avait vraiment voulut que je le suive, il aurait pu faire tout et n'importe quoi, alors je me rassurais un petit peu.

Je ne voulais pas rester dans cette ville. Les sbires étaient partout. Ils portaient tous des sortes d'équipement spatial. Leur style était franchement nul mais je leur trouvais comme un air de robot. Tout le monde sait que les robots font peur. Dans les fictions, ils sont souvent sans états-d 'âmes et obéissent à n'importe quels ordres farfelus.

J'avais peur de me faire voir avec Libégon, alors je continua un bout de chemin à pieds. A vrai dire, Hélio semblait tout savoir sur tout. J'avais même peur de dormir dans un nouveau centre Pokémon et de me faire attraper durant mon sommeil. Je ne savais pas ce qu'il me voulait mais je voulais prendre tout cela au sérieux. Je fis mon rapport à Daigo sur le chemin en lui décrivant mes grosses réticences. Je fis de même pour Peter puis continua ma route. Je voulais me rendre à Rivamar. J'en étais encore loin. J'allais finalement mettre du temps avant d'avoir tous mes badges. Surtout si je terminais tout à pieds !

Je m'arrêta à une cafétéria de campagne pour me faire quelques vivres. J'allais dormir dehors les prochains jours et me faire plus petite. Je regardais la télé en savourant un chocolat chaud. Quelle ne fut pas ma surprise en voyant une femme blonde aux très longs cheveux aux côtés de Daigo. Je n'entendais rien de l'interview, mais de toute évidence, ils avaient l'air de bien se connaitre. Elle le regardait amoureusement, lui touchant l'épaule, souriant de toutes ses dents. Je me prenais à vouloir la trucider sur place. Désarmée, je bouillonnais pleine de rage. En plus de m'avoir mit un râteau, mon tuteur sortait avec une femme sans me l'avoir dit ! Je savais que j'avais Peter mais c'était plus fort que moi. Daigo était mon premier véritable amour. Je ne voulais en aucun cas le partager. Encore moins avec une femme que je connaissais ni d'Eve ni d'Adam !

J'avais dormi dehors dans ma tente de fortune. Gardevoir était à mes côtés. Elle était la seule à pressentir n'importe quel danger. J'étais rassurée d'être à ses côtés. On s'entraina beaucoup avec mes Pokémon sur le chemin. Je voulais me parer à toutes éventualités. J'avais comme une épée de Damoclès au-dessus de ma tête.

Peter m'envoyait des messages, me rassurant au mieux. Il me donnait des conseils pour me battre au corps à corps si jamais. Ca me faisait sourire. A quoi cela me servirait alors que j'avais des Pokémon fantastiquement fort ? Je lui répondais toujours le plus rapidement possible. Je profitais de ces moments de répits dans mon voyage.

< Prends soins de toi Yugi. Je t'aime. >

Son message m'enveloppa le coeur. J'étais heureuse qu'il termine toutes nos conversations ainsi. Je regardais le ciel embuée de bonheur.

Dresseur légendaire tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant