CHAPITRE DEUX : ANATHÈME

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JEFREY RELSING

Si à tout hasard, ce monde est tellement fou il existait une confrérie, un ordre de criminels psychopathes et que j'en faisais partie, j'aurais sûrement été frappé d'anathème.
En effet, je ne répondais à aucun code d'après les spécialistes du genre, mon imprévisibilité rendait les enquêtes de police encore plus difficiles. Je n'emportais plus de trophées, l'avantage d'avoir moi-même fait des études de psychologie, je savais très bien comment ne pas faire le tueur psychopathe, dirigé par son égo et sa quête de puissance. Pas de méthode répétitive, pas de signature, un jour décapitation, un autre strangulation, une seule chose, pas d'armes à feu et pas de viols, je ne cherchais en rien la domination sexuelle, bien que la satisfaction sexuelle, souvent je la trouvais après un "crime parfait"
Je suivais à la trace les effets de mes différents meurtres, le journal du soir, les éditions spéciales et sincèrement, tout cela me semblait bien vide. Le chef de l'unité spéciale chargée de me traquer, je le connaissais un petit peu et c'est à cœur joie que je prenais tout ça comme un petit jeu. Kozak Barletovic, drôle de nom, certainement un européen. Il apparaissait très souvent négligé, peu sûr de lui et ce, même quand à l'occasion on se rencontrait le Dimanche à l'église. La police avait forcément trop peu de pistes que c'était compréhensible, mis à part quelques empreintes et légères traces ADN qui forcément, ne figuraient pas dans le fichier de la police de Hogwart, logiquement.
Dix meurtres, en deux mois dans une si petite ville, aucun suspect ? Ça devait être l'angoisse dans les services de police, dans la ville en tout cas, le climat de peur régnait. Je le ressentais, chaque nuit, en me rendant à la supérette ou ailleurs, c'était la stupeur, le boucher rôdait et il s'en prenait à tout le monde. Une fois, en faisant mes courses le Samedi soir, j'entendis des gens s'exprimer à ce sujet : " Tiens, il paraît que les trois morts dans cette maison, c'est ce fameux boucher.
- Quoi !? Pas encore ? Franchement je pense que la police n'a tellement rien que, peu importe ce qui arrivera on le mettra sur le dos du boucher."
Ces deux hommes en discutaient, là tout juste à côté de moi, si bien que l'un d'eux, le brun trapu me regarda comme pour chercher mon approbation concernant sa théorie. Hélas je n'étais là que pour mon pack de bières.

      Dimanche, jour de culte et d'activités sociales

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Dimanche, jour de culte et d'activités sociales. Hogwart était une ville fort chrétienne, et pour se cacher à la vue de tous, quoi de mieux que faire partie d'une communauté ?
Si je croyais en Dieu? Balivernes ! Moi-même je me savais Dieu, j'avais le pouvoir de laisser la vie ou de l'enlever, la puissance ultime. Tout petit déjà, je n'y avais jamais cru. Participer à toutes ces activités me permettait de me joindre à la masse, parce que bien de monde y participait mais aussi, c'était l'endroit idéal pour choisir mes potentielles victimes, le loup dans la bergerie. Le couple Haynes en était le parfait exemple.
Le pire de la journée, c'était le travail social à l'église. Ils avaient tout inventé pour nous rendre esclave de la foi. Au nom de quoi allais-Je faire des travaux de maçonnerie ? De Jesus peut être. Cependant ce n'était pas obligé, il fallait donc que j'arrête de cracher sur l'Eglise, après tout quand des gens ont besoin d'espoir c'est là qu'ils se réfugient. Comme par hasard, le pasteur vint à ma rencontre et s'adressa à moi :"Bonjour Jeffrey. On ne vous a pas vu par ici Dimanche dernier."
Ce très cher pasteur Borns. Un vieil homme tout décrépit, enclin à tout type de vices, qui trouvait quand même la force de prononcer des sermons le dimanche. "Dieu" le conservait sûrement à dessein. Je l'aurais bien tué mais la mort l'aurait plutôt soulagé je crois.
" Oui pasteur Borns, j'ai eu un Samedi plutôt compliqué. Répondis-Je avec un grand sourire, me rappelant à quel point charcuter les membres de ce bon vieux camionneur avait été éprouvant.
- Pas grave, reprit-il, je vous sens d'attaque ce matin. J'aimerais vous présenter quelqu'un."
Me présenter quelqu'un ? Le berger qui livrait des brebis au loup ? Sa main gauche me tenait l'épaule et de l'autre main il fit signe à quelqu'un de s'avancer. Il prononça: "Camille" à deux reprises et une femme s'avança vers nous.
Jeune, le mètre soixante-dix à tout casser, pas très en chaire, l'air pieuse, elle exprimait sa joie apparente à travers un sourire qui s'étendait d'un coin des lèvres à l'autre. Ses cheveux bruns répondaient au caprice du vent léger et laissaient transparaître des yeux bleus profonds dans lesquels on pouvait se perdre. Son cou s'échappait presque de ses épaules tellement il semblait long, ses formes protubérantes me firent presque penser à voix haute : "Quel beau brin de fille" Elle est vraiment du même sang que ce pasteur tout moche là ?
"Bonjour. Dit-elle.
Son brin de voix s'ajustait à sa corpulence.
- Jeffrey voici Camille, ma nièce. " Dit le pasteur.
La nièce du pasteur en effet. À défaut de lui, pourquoi pas elle ? Je ne pensais qu'à la vue de son sang, dégoulinant de sa jugulaire, je sentis presque une bosse grandir dans mon pantalon. Je fixai les traits de son visage brunis par le soleil avec insistance, si bien que j'oubliai de répondre à sa salutation. Pasteur Borns me tapota l'épaule pour m'extraire de me pensées.
"Oh désolé. Bonjour Camille, fis-Je confus, j'espère que vous allez bien.
- Jeffrey nous aide la plupart du temps avec les travaux de réfection... Je vais vous laisser discuter - Camille je te vois toute à l'heure." Fît le pasteur qui s'éloigna ensuite.
J'étais donc seul avec cette Camille et je ne comprenais toujours pas l'intérêt de cette présentation. Le pasteur plaignait-il mon célibat si apparent qu'il voulut me présenter sa propre nièce ? Peu probable.
"Vous allez vous décider à parler Jeffrey ? Vous marmonnez depuis tout à l'heure. Lança Camille.
- Désolé, répondis-Je tout gêné, c'est bien la première fois que je vous vois, nouvelle dans le coin ?
- Nouvelle en effet, je suis là depuis vendredi.
- Je ne sais pas quel genre de personne vous êtes Camille...Pour vous intéresser à ce trou paumé qu'est Hogwart, Blaguai-Je.
- Tournesol, Camille Tournesol. Haha, Jeffrey ?
- Jeffrey Relsing, repris-Je. Tournesol ?
Un nom très peu habituel.
-Des origines françaises. Fit-Elle en souriant. Elle n'arrête pas de sourire.
- Donc, vous êtes là pour longtemps ? Demandai je.
- La vérité ? Je n'en sais encore rien. Ça dépend du travail. Je suis de la police fédérale en fait."
Déclic ! Une flic, là devant moi. Enfin cette conversation prenait un sens. Que venait faire la police fédérale à Hogwart ? La réponse ne tarda pas, l'enquête forcément.
Elle était arrivée vendredi, la police avait découvert les corps du couple Haynes et de la prostituée Jeudi. Étaient-Ils si largués qu'ils avaient demandé de l'aide ? Oh oh intéressant.
" Vous faites quoi vous dans la vie à part de l'aide sociale ?" Demanda t-elle en rigolant.
Elle transpirait, pas encore habituée à cette chaleur. J'eus l'idée pour échapper à sa question de nous diriger vers le hangar à boisson pour s'abriter et se désaltérer, elle accepta et me suivit. Malheureusement pour moi elle était perspicace, elle reposa donc la question.
Que dire ? Je tue des gens ? Mon compte en banque me permettait de vivre sans avoir de boulot, enfant unique, de parents plutôt aisés, héritage assuré. Sachant dorénavant que Camille était de la police, mes réponses devaient être plus contrôlées, plus mesurées.
"Je suis téléconseiller pour une entreprise de communication, je travaille généralement de nuit" Finis-Je par répondre.
Franchement téléconseiller ? Je devais apprendre à mentir mieux que ça. Quoique ce ne fut en rien grave, ce n'était guère un interrogatoire après tout. De plus des entreprises de communication, il y en avait pléthore dans les environs.
Entre temps, le pasteur était revenu chercher sa nièce.
"Je vous revois ?" Demandai-Je.
Pour la tuer, fallait la revoir. Même si tuer une policière serait le sommet de la débilité, l'idée me plaisait.
"La ville est petite donc on se reverra certainement, je séjourne quelques jours chez mon oncle, en attendant de me trouver un chez moi. Répondit-Elle.
- Passe quand tu veux Jeffrey " Ajouta le pasteur.
J'avais une drôle de sensation, pour une fois, ma phase préparatoire allait être purement excitante. Bien loin de la semi-conversation et de l'attaque par surprise.

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Dix-neuf heures pétantes, j'étais rentré quelques heures plus tôt. Juste une douche, un casse-croûte et une bière.
Maintenant j'étais là, étalé sur mon lit bien trop large pour moi seul à ressasser mes différents souvenirs mes différents meurtres. Je pensais à faire quelque chose de plus normal pour une fois, du sexe pourquoi pas ? Le sexe pour moi, n'était guère la meilleure façon d'avoir du plaisir, mais j'aimais bien, un peu comme presque tout le monde.
Deux heures plus tard, j'étais dans ma voiture nouvellement bleue. Cette bonne vieille Coccinelle. Elle était bleue aujourd'hui, mais avait déjà été rouge, verte, grise, et il y'a deux mois, noire. Je me demandais très souvent si ma voiture n'avait jamais été aperçue près d'une des multiples scènes de crime, peut être que ma technique marchait trop bien ? Après ce n'était pas la voiture la plus rare du coin, bien au contraire.
Un peu après vingt et une heure et trente minutes, je me garai devant ce bar où des jours plutôt, je rencontrais ma dernière victime en date. Un bar typiquement américain, billard, putes, bière et rien que de la bière. Un endroit bien connu du pasteur Borns d'ailleurs, il ne prenait pourtant jamais d'alcool selon les rumeurs.
C'était exaltant de revenir par ici, après ma petite sauterie sauf que cette fois, c'est ma queue qui se cherchait une victime.
"Tu cherches quelqu'un bel homme ?
Je sentis une main se glisser doucement sur mon épaule à peine descendu de ma voiture, une pute.
- Trêve de bavardage, combien ?
- Ça dépend. Répondit-elle en mâchant grossièrement son chewing-gum. On va chez toi ?"
Plutôt jolie, rousse, ses talons hauts lui donnaient presque cent soixante-dix centimètres. Ses yeux brillaient malgré la sombreur de l'endroit, elle semblait se débrouiller pour ne point paraître mince, se déhanchant ci et là, de gauche à droite pour se créer des courbes.
"Dans ma voiture. Dis-je tout en tapotant légèrement le capot de mon véhicule.
- Trente dollars, la totale." Répondit-elle
Là dans ma voiture et trente dollars pour du sexe. Si j'étais d'humeur, elle serait morte pour quelques billets. elle monta dans la voiture.
Je m'étais garé dans une allée sombre à quelques encablures de la rue qui supplantait le bar. Nous migrâmes vers la banquette arrière et là, sans sommation, elle défit ma braguette d'une traite, question d'habitude forcément elle mouilla ma verge de sa salive humide, une sensation fraîche puis chaude qui me fit gémir légèrement le temps d'un petit frisson.
Alors qu'elle m'astiquait rugueusement le manche, mes pensées furent contaminées par des visions de ma journée. Les aller-retours de sa bouche sur ma queue ne m'empêchaient guère de penser à cette Camille, pourquoi pensais-Je à elle maintenant ?
Je ne sentais plus rien, la prostituée avait arrêté de me sucer et s'apprêtait à se déshabiller. "Non! Dis-je en la retenant. Juste la petite culotte, ça ira"
Elle s'exécuta puis pencha sous l'impulsion de ma main qui inclina son buste vers l'avant. Sa mini jupe rouge remontée laissait entrevoir sa fleur. Je fixai ce petit couloir organique en enfilant ce préservatif qu'elle m'avait elle-même refilé.
Elle poussa un cri aigu, lorsque d'un coup violent mon penis durcît, pénétra son orifice par l'arrière. Un coup de rein sec, mature et préparé. Suivirent des va-et-vient qui semblaient martyriser ses fesses, je cognais de plus en plus fort contre ses cuisses, si bien que ma voiture semblait s'en plaindre.
Elle gémissait fort et moi, je ne m'occupais que de remplir son cul de ma verge toute raide. Bien que remplir cet orifice était un doux euphémisme, tellement cette partie de l'anatomie féminine restait un énorme
mystère.
La banquette arrière de ma voiture, n'en pouvait plus, moi aussi vu les efforts que je fournissais pour pouvoir jouir pleinement de ma mobilité, tellement nous étions à l'étroit.
Après une énième série de coups de bite moins cadencés, je sentis mon liquide débouler de mes testicules, transiter par mon pénis et se verser dans le latex. Cette sensation, très étrange, qui vidait l'homme de toutes ses capacités pendant une flopée de secondes m'envahit.
Je lui tendis son fric en remontant mon pantalon "Tiens, tire toi de là. C'est un conseil" Elle baissa sa jupette, remit sa culotte, se saisit des billets et se sauva.
Une fois seul dans ma voiture, qui sentait fort le sexe, je pris la direction de mon appartement.

DANS LA PEAU D'UN PSYCHOPATHEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant