Eux

One

Dans un futur proche, sur le sol de ce qui reste des États-Unis.

« Vous êtes embauchée. » Annonce d'une voix mécanique mon mur connecté dernier cri. Je ne peux m'empêcher de pousser un cri d'exclamation. Le travail se fait si rare de nos jours que je ne pensais pas être prise du premier coup. J'intègre enfin l'ISEL (Independent Society of Experimentals Laboratories), une des sociétés des plus prospères d'Amérique du Nord, composée de plus de 530 000 salariés, c'est aussi une des sociétés les plus confidentielles existantes. Chaque personne embauchée est munie d'une puce GPS implantée dans l'avant bras permettant aux Monitorings de connaître la position de chaque personne travaillant au sein de l'entreprise.

C'est enfin le Jour J, j'ai rendez-vous avec Mme Oldaker à 14h36 cet apès-midi pour la visite du laboratoire expérimental de Chicago, là où je travaillerais prochainement. Il est actuellement 12h30 ce qui me laisse encore 2 heures et 6 minutes avant le grand moment. J'ai hâte mais j'angoisse déjà.

C'est l'heure, il est maintenant 14h04. J'appuie sur ma montre pour activer la commande vocale et demande à mon assistant Alexex de démarrer Ecar. Une fois en route, je sens la pression monter, vous savez cette pression qu'on a avant une fête d'anniversaire par exemple, eh bien là c'était pareil. Je vérifie mes cheveux bruns et replace ma combinaison vert électrique pour qu'elle soit bien droite. Tout doit être absolument parfait, je dois donner la meilleure impression dès mon arrivée.

« Il reste encore 697km à parcourir. Vous devriez arriver dans 3 minutes et 26 secondes » me dit-alors Alexex.

À présent, je l'aperçois : le laboratoire ISEL. Cinq bâtiments, de 9537 mètres chacun, reliés par des passerelles, forment une étoile. Sur le bâtiment le plus près de moi, je peux distinguer le logo de la société : lui aussi : en forme d'étoile. Plus on avance plus je vois de détails. Je vois maintenant les quatres lettres ISEL, chacune inscrite sur un des bâiments. Leurs fenêtres teintés et robotisés m'éblouissent, je détourne le regard. Quelques secondes plus tard, nous sommes arrivés, Alexex me dépose devant le hall et part se stationner plus loin. C'est maintenant ou jamais : je presse le bouton, les portes s'ouvrent, j'entre.