Et la lumière s'éteint

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« Combien de temps ? » balance Sam, en tentant d'enfiler sa chemise.

« Samuel, s'il vous plaît » l'implore le médecin.

« Répondez-moi », en s'affalant sur la chaise de son bureau, à bout de force.

« Six jours »

« Mon Dieu... Six jours », en passant la main dans ses cheveux ébouriffés. « Je dois absolument voir Henriksen », en essayant vainement de glisser son bras dans sa manche droite.

« Vous avez fait une rechute, Samuel... Vous êtes encore bien trop faible pour vous lever » maugrée-t-elle. « Regardez-vous...Vous n'êtes même pas capable de vous habiller tout seul », en se levant du lit.

« Mon frère est en danger... Je dois repartir la-bas », en se battant avec sa chemise.

« Repartir où ? » soupire-t-elle en repoussant ses mains pour l'aider à se vêtir.

« Il y a... », la regardant avec crainte, bien conscient qu'il risque de passer pour un illuminé. « Il y a quelque chose de pas naturelle dans cette forêt »

« Je vous demande pardon ? », en tirant sur les pans du tissu.

« Je sais que vous allez me prendre pour un fou », en la suppliant du regard. « Mais je vous jure que c'est la vérité...La légende... » commence-t-il, en cherchant les mots pour rendre crédible l'inconcevable.

« Quelle légende, Samuel ? », avec cet air de compassion qui lui fait déjà regretter ses paroles.

« Celle sur la forêt d'Emerald », en fermant les boutons de sa chemise pour ne pas avoir à affronter les yeux emplis d'incrédulité de Mills.

« Le conte pour enfants ? » fait-elle, étonnée.

« Ce n'est pas un conte, et si cela en était un, je vous assure qu'il ne serait pas pour les enfants » gronde-t-il. « Une créature vit dans cette forêt... Dans les ruines d'une vieille cathédrale abandonnée... Et elle détient Dean »

« Samuel », avec un élan de pitié.

« Ne prenez pas ce ton condescendant avec moi », en la repoussant, titubant jusqu'à la porte pour en détacher sa redingote. « Je sais ce que j'ai vu », en se retenant à la poignée. « Je dois voir Henriksen » réitère-t-il. « Tout de suite »

« Votre frère n'est détenu par personne, Samuel », finit-elle par lâcher. « Il est à Canopolis pour y rencontrer un investisseur... Un certain Ketch, une connaissance d'Abaddon, il me semble »

« Quoi ? », en s'appuyant contre la porte.

« Votre frère va très bien », le rassure-t-elle. « Quand Gabriel vous a retrouvé, inconscient, on a cherché à contacter votre frère, c'est elle qui nous a informé de son départ »

« Abaddon », prononçant son prénom comme une évidence. « C'est elle »

« Sam ? », soucieuse.

« L'atelier », en ouvrant la porte, laissant tomber sa redingote au sol.

« SAM », alors qu'il court, porté par la colère, à travers couloir et escalier, poursuivi par Mills.


Quand il déboule dans la cour, la porte de l'atelier est ouverte sur l'emplacement de Baby, vide.

« Oh non », en se laissant tomber contre le chambranle.

« Sam ? »s'inquiète Mills en le rejoignant.

La légende de la forêt d'EmeraldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant