4 mots

Étoile, couverture, rose, noir

Moi
Laurine était couchée dans une pelouse sur le dos, les bras croisés sous sa tête. Il faisait nuit. Enroulée dans une couverture avec son amoureux Thomas, elle dédaignait quelques fois lui accorder un baiser par-ci, par là. Depuis qu'ils étaient ensemble, elle ne faisait que se passer le tube « L'amour brille sous les étoiles » en boucle. C'était éreintant. Ok, la chanson était magique mais à chaque fois qu'elle voyait Thomas c'était comme si un petit bonhomme dans sa tête lui disait :
- Bon, allez ma cocotte on y va, c'est le moment chanson !
Elle n'en pouvait plus ! Elle avait beau l'aimer de tout son cœur, tout ce qui était histoires d'eau de rose, elle détestait. Elle était une dure. Du genre à porter des blousons en cuirs pour paraître moins sentimentale. Mais avec Thomas, c'était différent. Elle n'y pouvait rien ! Alors c'est comme ça qu'elle se retrouvait sur une pelouse avec son amoureux pendant une nuit noire où aucun astre ne semblait vouloir pointer le bout de son nez. Et malgré ça ce n'était pas grave. Elle passerait une bonne soirée.

Dayana-SLA
Moi :
Je la regarde, elle est si belle. Elle s'appelle Laurine et je l'aime. Aujourd'hui à lieu la veillée aux étoiles, je compte l'y inviter. Enfin, ça fait 2 ans que je dis que je vais le faire mais aucun son ne veut sortir de ma bouche quand elle est présente. Ses cheveux couleur corbeau me fascine, ses yeux de charbon m'assassine et ses lèvres finement maquillées de rouge donne l'effet des pétales d'une rose.
Elle est si douce ma Laurine, enfin elle n'est pas encore à moi mais c'est tout comme.
Mes amis n'arrêtent pas de dire : « Allez Thomas, fonce ! » mais je suis bien trop timide devant elle. Pourtant, je jure que j'ai préparé et répété mon discours : « Salut Laurine, je me demandais si ça te disait de venir partager ma couverture pour la veillée aux étoiles, on pourrait faire connaissance car tu es dans ma classe depuis 2 ans et je ne t'ai encore jamais vraiment parlé » et je l'imaginais me dire oui, qu'elle adorerait regarder ce ciel avec moi et puis, dans le noir, chercher sa main puis ses lèvres et lui dire que je l'aime. Le lui murmurer au creux de l'oreille puis un jour l'emmener à un rendez-vous. Rien qu'à l'imaginer, je frissonnais et mon cœur battait plus vite.
C'était ma chance, Laurine passait à côté de moi, je l'intercepte pour une des premières fois et lui dis :
- Salut Laurine !
- Salut Thomas, comment ça va ?
Elle me sourit et ça me déstabilisa
- Euuuh... j-Je vais bien et.. et toi ?
Elle me regarda bizarrement, boulette...
- Ça va, tu veux quelque chose ?
- J'ai un peu soif mais je n'ai plus d'eau, est-ce que tu peux me prêter ta gourde s'il te plaît ?
Je suis vraiment et réellement stupide
- Tu tombes mal, j'allais justement demander à mon amie, Alicia, de me prêter sa gourde car je n'en ai plus non plus, tu veux venir demander avec moi ?
- Euuuuh... oui mais avant, j'aimerais te demander quelque chose d'autre
- Oui ?
Ça y est, c'était l'instant, c'était le mo...
- Salut ma chérie, dit un mec en l'embrassant
- Tu vois pas que je suis en train de discuter Troy ? Bref, vas y Thomas, je t'écoute
- Vous êtes ensemble ?
- Oui, depuis 3 mois à présent ! répond-elle, les yeux brillants
- Ah d'accord
- Mais ce n'est pas ça que tu voulais me demander, si ?
- Si, c'était ça
- Ah d'accord, on va voir Alicia ?
- À vrai dire, je n'ai plus très soif
Je m'en fais pleurer dans les toilettes car un mec, ça pleure aussi parfois...
J'arrive en classe, les yeux légèrement rouges mais ça allait encore. Alicia vient s'installer à côté de moi
- Salut Thomas, ça va ? demande-t-elle inquiète
- Euuuh... oui, ne t'inquiète pas. Tu ne vas pas près de Laurine ?
- Si si mais j'avais quelque chose à te dire. Voilà, ça fait plusieurs mois que je veux te dire que je t'aime !
Laurine rentre à ce moment-là, je la regarde, je regarde Alicia et je comprends mais je ne peux pas...

fleur_de_papier
Laurine ferme les yeux. Elle a froid. Pourtant, une étoile, ça brûle. Ça dégage une énergie phénoménale que la petite fille, même dans ses rêves les plus fous, ne pourrait imaginer. Alors pourquoi a-t-elle si froid, couchée sur l'un de ces peodigieux luminaires? Peut-être parce que son étoile manque de couleur? C'est vrai, quoi. Sa lumière est si blanche, si impressionnante vue d'aussi près. Mais non. Ce n'est pas ça. Laurine en est persuadée. Peut-être parce qu'il est tout seul, son soleil, perdu dans l'univers, sans personne pour lui tenir compagnie dans son éternelle nuit noire, sans planète à éclairer pour peut-être connaître le jour? Ou alors est-ce elle? Cette enfant du ciel, qui est réellement perdue. Oui. C'est cela. Il lui manque quelqu'un à ce petit être en robe rose vaporeux et presque naïf, qui contemple l'immensité des mondes, flamboyant sur son petit bout d'univers incandescent. De ses yeux perçants, elle scrute. Cela fait maintenant sept ans qu'elle se demande. Que se demande-t-elle? Oh, tant de chose... mais surtout pourquoi. Oui, pourquoi. Et c'est cela qui la rend si peu naïve. C'est la raison de mon presque. Elle a compris que dans sa vie, tout fonctionnerait à coups de pourquoi et de comment. Et de que fais-je ici, bien entendu.
Elle soupire. Visiblement, les réponses, ce n'est pas pour aujourd'hui. Pour demain, peut-être? Petite fille ferme les yeux et s'endort. Il lui manque quelque chose, mais quoi? Je ne sais pas.
Thomas est malheureux et allongé sous sa couverture, sur une petite planète, toute petite planète morte et trop proche d'un soleil qui ne la voit pas. Thomas étouffe mais ne sait pas quoi faire. Il est entouré d'une myriade de planètes sur lesquelles il fait toujours clair et où vivent d'autres enfants comme lui. Mais Thomas est tout gris et en a marre, marre, marre. Marre de se fondre dans la masse. Marre de ne pas avoir droit à l'attention de son soleil. Marre d'être caché devant tous les autres et leurs couleurs mirifiques qui clignotent sous ses yeux envieux. L'enfant se demande quand. Mais quand quoi? Oh, tant de choses. Il attire sa couverture à lui et se cache derrière comme ppur faire illusion de la nuit. Comme pour être vraiment caché, et pas sous le nez de l'aveugle étoile. De l'aveugle maman dont il a toujours rêvé. Mais Thomas n'a pas encore compris. Il tourne en rond sur sa planète en priant pour être vu, pour être, une fois seulement, sous le feu des projecteurs.
Il leur manque quelque chose. Ces enfants de l'espace. Ces créatures de l'infini. Peut-être manque-t-il quelqu'un? Mais comment, pourquoi, quand, qui et quoi? Alors ça, je ne sais pas.