Je marchais toujours sur le même chemin depuis deux bonnes heures mais j'avais l'impression de chaque fois me retrouver au même endroit. Je ne pouvais pas tourner en rond, c'était impossible, le chemin était droit. Je n'en voyais pas le bout, il faisait trop sombre. Soudain j'entendis un bruit sur ma droite, je tournai la tête et vis sortir des buissons un renard.
Mon rythme cardiaque redescendait quand soudain, en me tournant j'aperçus une tache claire une vingtaine de mètres plus loin. Je décidai d'aller à sa rencontre. Plus je m'approchais, plus la forme devenait nette. C'était un homme, un soldat. Il portait un pantalon et une veste en tissus épais et rêche. Sur sa tête était posé un casque en fer surmonté d'une pointe. Il était retenu pas une lanière de cuir. Il portait à son épaule un fusil d'assaut continué d'une baïonnette. Il avait le visage maculé de boue, des petits yeux fatigués, une barbe généreuse et mal taillée. Il ne devait pas s'être lavé depuis plusieurs jours car ses cheveux paraissaient gras même dans cette pénombre. Je le scrutai de haut en bas quand je remarquai que ses grosses chaussures de cuir ne touchaient pas le sol. En avançant je remarquai une tache sur son torse puis je me rendis compte que ce n'était pas une tache mais un trou. Le jeune homme avait littéralement un espace vide de la taille d'un obus au centre de son abdomen. Cela devait sûrement être la cause de sa mort.
Il ne remarquait même pas ma présence car lorsque je me trouvai à sa hauteur il ne bougea pas d'un poil. Je tendis alors la main, celle-ci passa au travers de son bras. C'était comme une toile d'araignées. Aussitôt que je touchai le soldat, je sentis une vague de chaleur envahit mon corps, une chaleur rassurante.
C'est alors qu'il tourna la tête pour me regarder. J'entendis sa voix dans ma tête : « Vergiss uns nicht ! »
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Mon esprit...
Short StoryPetits textes de tout genre, citations, dictons, tout ce qui me passe par l'esprit.