3 (part.3)

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Ana Martínez

Cela fait déjà une semaine que mon père est hospitalisé. Je passe le plus clair de mon temps à son chevet espérant qu'il se remette rapidement sur pied. Je ne mange pratiquement plus, je n'ai plus le goût à rien, simplement parce que je me sens si seule. Je suis tranquillement dans mon salon, mes jambes posées le long du canapé, j'ai mon dos confortablement installé contre son accoudoir. Un livre entre les mains, pour me changer les idées, je profite de mon dimanche bien silencieux. Lire est, pour moi, une manière de m'évader, m'imaginer être le personnage principal et suivre chacune de ses péripéties des plus passionnantes. Je peux passer une journée entière à lire un, deux ou trois bouquins. J'ai, même, imaginé écrire ma propre histoire. Mais il y a tellement rien à dire sur moi.

Il est au alentour de quatorze heures lorsque j'entends deux jeunes crier en bas de mon immeuble. C'est tellement habituelle ici. Un soupire sort de ma bouche sachant pertinemment que mon calme va être de courte duré.

Posant mon roman sur la petite table basse, curieuse, je décide d'aller jeter un coup d'œil à la fenêtre. J'aperçois alors, mon petit-ami, Dylan faisant des grands gestes pendant qu'un de ses amis tente de le contenir comme pour le calmer. Les sourcils froncés, j'essaie de capter quelques mots au vol. J'ai bien pu comprendre que Dylan est énervé, mais je n'en comprends pas la raison.

À un moment, je vois Dylan se dégager de la poigne de son ami et se diriger vers l'entrée de mon immeuble. Je me doute qu'il vienne me rejoindre. Le temps que je ferme la fenêtre et que je referme mon incontournable gilet noir, Dylan rentre déjà en trombe. Il fait les cent pas, les poings serrer comme s'il était prêt au combat. Voulant le calmer, je m'approche de lui posant ma main sur son bras. Je n'apprécie pas le voir dans cet état, il est tellement en colère. Je le remarque, aussi, à cause de son regard, ses yeux, habituellement bleu sont devenus plus sombre.

Dylan ? Qu'est ce qui se passe ?

Dit moi que tu l'as vu, me demande-t-il ses yeux ancrer dans les miens.

Qui ça ? Fis-je ne comprenant pas de qui il parle.

Ma soeur !

Non...je...

Soudainement, à ma réponse négative, mon copain donne un violent coup sur le meuble de l'entrée, les dents serrés. Un sursaut me prit de court alors que je ferme les yeux au son du choc de son pied contre le bois. Il me fait peur, mais je n'ose rien lui dire, je ne veux pas qu'il lève sa main sur moi pour passer ses nerfs. Je sais qu'il en est capable et je ne tenterais pas le Diable.

Je te jure que si je la chope elle est fini.

Je lui est déjà fait la remarque au début de notre relation, mais il n'a jamais voulu m'entendre me disant à chaque fois de me mêler de ce qui me regarde. 

Me plaçant face à lui, je glisse mes mains contre ses joues pour emprisonner son visage, pour qu'il ne regarde que moi espérant comprendre la situation. Je veux que ses yeux redeviennent aussi bleus que l'océan.

Dit moi ce qu'elle a fait, raconte moi...

La bolos, ce matin elle est partie pour aller voir l'autre là, sa soit disant pote, mais je l'ai appeler, moi, sa pote, parce que ma soeur n'est pas rentré à midi et devine quoi ?

Il lève ses bras comme halluciner de ce qui s'est passé quelques heures avant.

Jamais elle a été la voir. Et après tu sais pas quoi ?

Il me sort son porte-monnaie vide qu'il secoue devant mon visage avant de le ranger aussitôt dans la poche de sa sacoche.

Elle m'a piqué ma tune, putain ! Les 50 balles qui me restaient.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 05, 2019 ⏰

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