Partie 3

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Aujourd'hui, je marche dans la rue.

Je veux découvrir de petites ruelles que je ne connais pas.

De petits commerces mignons.

Je veux découvrir ce qui m'entoure, m'émerveiller des petites choses. 

J'aime ce que je vois.

Des commerces que l'on pourrait qualifier d'éco-réfléchis.

Un petit parc qui semble coupé du monde urbain où les gens viennent prendre une grande dose de verdure et d'air frais.

Un hangar à réparation de vélos qui fait aussi restauration.

Une salle artistique de création en tout genre pour qui veut venir laisser parler son imagination.

Des restaurants qui laissent échapper leurs odeurs de nourriture plutôt aguicheuse.

Des magasins de seconde mains.

Je me ballade.

Je me perds doucement dans les rues de cette grande ville que finalement je ne connais pas si bien.

Je sens que je m'enfonce de plus en plus loin.

Les choses sont un peu moins mignonnes mais je veux m'y aventurer.

Je ne suis pas à l'aise. 

Pourquoi donc ?

J'arrive au bas d'un très grand pont.

Je me sens si petite .

Une fourmis dans un monde de géant.

Il m'impressionne.

A côté de moi, une femme semble désorientée.

Je n'y prête pas attention.

Je suis moins à l'aise mais mon cœur est léger. 

La journée est belle.

Je passe sous le pont mais une fois de l'autre côté, je sens que je m'éloigne de trop.

Instinctivement, je fais demi tour.

La femme déboussolée fixe le sol.

Elle est bien habillée. 

Elle est plutôt belle.

Elle analyse le trottoir.

Je ne peux m'empêcher de le fixer à mon tour, en approchant.

Je crois comprendre ce qu'elle regarde.

Il y a une grande trace sur le sol.

Je la regarde.

Elle lève les yeux vers moi.

Elle commence à m'expliquer, comme si je lui avais posé une question.

Je sais ce qu'elle va me dire, j'ai vu ce qu'elle à vu.

Un homme a sauté, me dit-elle.

Je suis abasourdie. 

Je la regarde bête.

Ce matin, ajoute-elle.

Je ne dis rien.

Elle a besoin de parler, je le sens, elle cherche des réponses.

Je l'ai vu, finit-elle par dire, ça arrive souvent.

Elle semble déconnecté.

Sur ces mots, elle part, me laissant là, ayant vidé quelque peu son sac.

Ayant un peu rempli le mien.

Je me mets à marcher.

Je réfléchie.

Je repense au sang que j'avais vu entre les pavés  avant d'arriver à hauteur de cette dame.

Je repense à la marque évidente que l'eau servant à nettoyer la scène à laissé.

L'eau mélangé au sang.

l'auréole d'eau et de sang.

Je reprends ma route.

Je pense.

Ce matin, dans la vie de la ville, un humain est mort.

Ce matin sous ses yeux, une dame à vu le sang d'un être tombé de haut.

Ce matin une ville vie.

Ce matin un homme meurt.

Je me demande.

Est-ce que quelqu'un le pleure ?


PenserWhere stories live. Discover now