Aujourd'hui je vais vous parler d'un sujet qui me touche particulièrement puisque ma copine a mis fin à notre relation à cause de cela : les addictions, et plus particulièrement l'alcool. Je sais que ce texte va m'attirer les foudres de nombreuses personnes mais les mots doivent sortir et être partagés. Je ne sais pas par où commencer vue tout le passif qu'il y a par rapport à cela. J'ai plein de choses à dire mais les mots se mélangent dans ma tête.
Depuis toujours, j'ai un problème avec tout ce qui est nocif pour la santé. Pour moi ce sont les pires inventions des être humains. Je pense de manière très radicale que l'alcool et la cigarette sont pour les faibles. On commence pour faire comme les autres, parce qu'on veut oublier quelque chose de trop dur à porter, on veut noyer son malheur. Les raisons pour lesquelles on commence cela sont multiples mais ce ne sont jamais de bonne raison. Je vous mets au défi de m'en trouver une. Ma sœur s'est mise à fumer pour faire comme son mec et n'a jamais réussi à arrêter, même pendant sa grossesse. Ma mère a commencé à fumer et boire à 33 ans pour faire comme mon beau-père, finissant dans des états pas possibles avec lui et ma tante qui ne lâche pas de la journée sa bouteille de whisky.
Quand je t'ai rencontrée, tu m'as tout de suite dit que tu fumais et que tu buvais OCCASIONNELLEMENT. J'étais loin de penser que pour toi, il y avait une occasion tous les jours et que la plupart du temps tu finissais en déchet sur les toilettes ou le sol. Nos deux premiers week-ends ensemble auraient dû me mettre la puce à l'oreille. Le premier dimanche, tu avais un tournoi de foot auquel je t'ai accompagnée. Tu te disais sportive mais entre chaque match tu avais une clope et une bière au bec. Les choses les plus mauvaises qui soient pour assurer sur le terrain. Dire que tu pouvais passer pro mais que tu faisais ça... Incompréhensible pour moi Jess. Le week-end suivant, c'était une soirée chez ton meilleur ami. Tu m'avais dit que c'était la soirée crash test pour notre relation, que si je restais là, je pourrais tout supporter. Je n'ai pas compris pourquoi tu disais ça sur le moment. Je pensais que tu parlais du fait que tes potes m'apprécient ou non... J'étais tellement loin du compte. Ce que tu voulais en fait dire, c'était que si je restais après t'avoir vu dans cet état c'est qu'on pouvait être ensemble. Tu as passé ta soirée à enchainer les verres sans rien manger. C'est d'ailleurs la dernière fois ou tu as bu de la vodka. On était le 14 Juillet, jour du feu d'artifice. Quand il fut l'heure d'aller le voir, aux alentours de 23h, tu étais déjà complètement torchée. Je devais te tenir car tu ne marchais pas droit. Tu criais jusqu'à faire peur aux enfants présents. Tu as continué de boire dans la gourde de ton meilleur ami tout en étant dos au feu, appuyée contre moi car tu étais incapable de tenir debout toute seule. Quand il fut temps de rentrer, quelle catastrophe ! Tu étais en pantalon blanc et talons, alors qu'il fallait monter des pentes dans l'herbe. Et ne voila pas que d'un coup tu as eu envie de faire pipi. Tu as fini entre deux voitures. Il n'y a que démontée que tu ferais ça vue ta pudeur. Une fois arrivée dans sa maison, le cauchemar n'a fait que continuer. Tu continuais à enchainer la bouteille, tout en sachant que tu devais conduire le lendemain. Tu n'avais rien dans le ventre et tu avais énormément de sommeil en retard alors ça a fini par arriver. Tu t'es sentie mal. On a dû s'y mettre à deux avec Loïc pour te faire monter les marches jusqu'aux toilettes. Tu refusais d'enlever tes talons dans les escaliers. Avec une certaine autorité, je ne t'ai pas laissé le choix. Je l'ai laissé te coucher avec un seau pour vomir. Je suis redescendue seule avec tous ces gens que je ne connaissais pas... Je m'en rends compte à l'instant, je t'en veux de m'avoir abandonnée. Au fond de moi j'étais énervée mais aussi très inquiète. Ton comportement cachait quelque chose, il n'était pas anodin. Il fut temps de manger. Je t'ai apporté une brochette mais tu ne pouvais rien avaler, même de l'eau alors je suis redescendue. Je n'avais même plus d'appétit moi-même, alors je rigolais de ton état avec les autres, écoutant leurs anecdotes sur tes cuites. Comme si cela m'amusait ! Tout cela jusqu'au moment ou Loïc m'a appelée en stress car il t'avait trouvé endormie en train de t'étouffer dans ton vomi. Il me demandait de venir te laver. Quand je suis montée, tu étais assise par terre, la tête dans les toilettes. Tu m'as dit de partir car tu allais bien. J'ai refusé. Tu m'as alors dit de partir de ta vie car j'allais souffrir, que je n'aurais pas la force de t'aider dans tout ça. Comme je refusais toujours tu m'as dit que tu ne m'aimais pas de toute façon. J'ai eu mal mais je savais que tu ne le pensais pas car j'ai toujours su lire dans tes yeux... J'ai capté ton regard et je t'ai dit droit dans les yeux que je t'aimais, que je savais que tu disais tout cela pour me faire fuir et que je ne t'abandonnerai jamais. C'était mon premier je t'aime. Je ne sais même pas si tu allais t'en rappeler ou non... mais visiblement il a eu de l'impact car tu as arrêté de parler et tu m'as dit qu'il fallait que tu te laves. Tu voulais le faire toute seule. Si ça n'avait pas était dans ce contexte, ça aurait pu être extrêmement drôle vue que tu ne tenais pas debout. J'ai à peine eu le temps de prendre une serviette que tu étais déjà affalée dans la baignoire. Tu ne me rendais pas la tâche facile, tu voulais que je vienne avec toi alors que j''étais encore habillée. J'enlevai mes habits rapidement car tu essayais déjà de te laver avec n'importe quoi. Je suis entrée dans la baignoire et je t'ai savonnée. Tu ne voulais pas faire tes cheveux car tu avais froid mais il n'y avait pas le choix, ils étaient plein de vomi. Une fois tout fini, j'ai encore dû te retenir pour ne pas que tu sortes avant moi car je devais me sécher en premier pour pouvoir te mettre en pyjama. Une fois séchée et habillée, je t'ai emmitouflée dans la serviette et je t'ai ramenée dans la chambre pour t'habiller. Tu as refusé et tu as monté les marches de la mezzanine sur le cul et tu t'es littéralement écroulée sur le lit en disant que tu allais dormir avec la serviette. Tout était mouillé mais je ne voulais pas insister plus. Je suis redescendue pour aller rassurer les autres et manger mon dessert. Je suis quand même allée voir si tu voulais quelque chose. Tu ne voulais rien alors je m'apprêtais à repartir mais tu m'as attrapé le bras, refusant que je te laisse. Alors je suis restée. La copine de Loïc, Claire m'a ramené une deuxième assiette de dessert comme avec tout ça je n'avais presque rien mangé. Je me suis assise à côté de toi mais je t'ai dit que tu devais t'habiller. Tu m'as laissé te passer des vêtements (short + mon sweat) avant de sombrer dans un profond sommeil. Le lendemain matin, enfin plutôt plus tard dans la matinée, tu t'es réveillée. Tu voulais un câlin et me sauter dessus. Tu m'allumais comme si tu étais en manque de sexe depuis des années. Je t'ai arrêtée car je ne voulais pas profiter de toi et je t'ai demandé si tu te rappelais ce que tu avais dit hier. Autant en profiter pour aller à la pêche aux infos. Tu m'as dit que oui vaguement mais tu préférais que je répète. Tu as confirmé tes propos de la veille. Alors j'ai réitéré les miens : « Je ne sais pas si tu t'en rappelles mais comme je te l'ai dit hier, je t'aime et je ne partirai pas. Tu peux essayer de me faire fuir par tous les moyens, je resterai. Je ne t'abandonnerai pas, je serai là pour toi, pour t'aider, te protéger et te rendre heureuse comme je le pouvais. Tu es mon ange et je donnerai ma vie pour toi. » Tu t'es mise à pleurer. Tu avais les yeux qui brillaient d'émotion. Ça t'avait touchée. J'ai ouvert mes bras et tu t'y es calée pour te rendormir. Finalement, ce jour-là je m'inquiétais trop pour t'en vouloir. Je voulais juste enlever ce mal-être que tu avais en toi.
Ce dimanche, c'était la final de la coupe du monde alors forcément, tu allais remettre ça. Tu as été à la bière toute la journée, me laissant seule avec tes potes quand tu partais avec ta sœur ou avec Camille faire les bars. Je n'ai rien dit de la journée jusqu'au soir ou tu as passé au cap fatiguée et chiante : tu voulais monter sur les bancs alors que tu ne tenais pas debout. Tu m'as fait un caprice comme les gosses pour que je te tienne et pendant une heure tu m'avais saoulée pour que je conduise malgré mon entorse du genou et qu'on ne dorme à la maison. J'ai accepté des centaines de fois mais tu continuais à me demander. Ç'a été la fois de trop et alors que l'on mangeait sur une terrasse, j'ai explosé. J'ai crié que c'est bon j'allais conduire et que tu me faisais chier. Personne n'a compris car depuis le début on parlait doucement donc personne n'avait entendu tes propos depuis une heure. La chose positive est que je t'avais près de moi maintenant que tu étais pleine...
Et ça a continué pendant toute notre histoire : tu finissais ivre morte par terre, avec des saladiers sur la tête ou sur la cuve des toilettes d'innombrable fois. Ça me ferait trop de mal de parler de toutes ces soirées, alors je m'abstiens. Je vais plutôt parler de mon ressenti.
Dès le début, j'ai pris le problème à l'envers. Je refusé que tu boives plutôt que d'essayer de comprendre et de discuter pour trouver un compromis. Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi tu étais obligée de boire à chaque fois et pourquoi dans l'excès : dès que tu sortais avec des gens, dès qu'on allait quelque part, après les entrainements... On aurait pu trouver un compromis comme avec la cigarette ou tu as diminué et arrêté de fumer dans les endroits qui me dérangeaient car cela puait sur mes vêtements et dans la voiture ou alors parce que ça te faisait beaucoup de mal avant et après le foot. Merci pour cela.
Par rapport à l'alcool, aucune discussion n'était possible avec moi. Je pense que le jour ou j'ai bien voulu en avoir une, toi tu n'étais plus prête à faire d'effort. Mon but n'était pas de te priver de cela par pur plaisir. J'avais juste mal de te voir comme, aussi mal, alors que ça ne servait à rien. Je voulais juste que tu me prouves que je passais avant l'alcool et que tu pouvais faire des efforts pour boire raisonnablement. Je ne demandais plus que ça à la fin, ne plus te voir déchirée, ne plus te voir devenir cette fille différente quand tu as trop bu : celle qui est ridicule, qui n'est même plus capable de suivre une discussion et de comprendre ce qu'on lui dit. Au final, c'est ça qui me faisait mal : te voir ainsi et que tu trouves ça normal, que pour toi c'était impossible de penser à arrêter les cuites. Je me suis sentie lacéré au couteau quand tu m'as écrit ça... J'étais prête à te laisser boire quand tu voulais si tu me promettais de t'arrêter dès que tu allais commencer à être cette fille bourrée. Tu as refusé. J'ai hurlé et pleuré toutes les larmes de mon corps derrière mon écran. Pour moi c'était une trahison : tu préférais l'alcool à moi. Je ne voulais même plus me demander si tu buvais parce que ton mal-être était revenu. Tu t'es du coup senti abandonnée et ça a été la fin de notre merveilleuse histoire.
Dernièrement, j'en ai beaucoup discuté avec de nombreuses personnes différentes. Ils m'ont amenée à penser différemment : et si ce n'était pas que tu ne voulais pas mais que tu ne POUVAIS pas vue que c'était comme ça depuis tes 12 ans et que tu allais vraiment mal. Dans ce cas, si c'était ça, ça me blessait que tu ne m'en aies pas parlé... mais je comprends que tu n'aies plus eu confiance en moi après toutes mes paroles et mes actes...
Finalement, je ne saurais jamais le fin mot de tout cela mais j'ai compris un truc. Aussi blessant que cela puisse être de te voir dans ces états et de me sentir trahie et abandonnée, ce n'est rien comparé à la douleur de ton absence. En fin de compte, je peux encaisser tout cela mais pas d'être loin de toi...
J'ai voulu jouer, j'ai perdu et tu es heureuse sans moi : GAME OVER.
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Alcool et cigarette
NonfiksiTout est dans le titre, je tiens à partager mes ressentis sur ces sujets.