École de magie Arcturus [3] [Terminé]

16-Un mentor partagé

Point de vue Abigail Night :

-Jules! m'écriai-je en m'élançant dans ses bras. Je ne pensais pas te voir ici. Les autres m'ont dit que tu avais disparu avec Edmond sans même prévenir les Rigels.

-Il y a des traîtres parmi les membres de la brigade magique, se contenta de répondre le cadet Evans sombrement.

Je sursautai, surprise par la gravité qui perçait dans le ton de sa voix. Le puissant Efle posa ses mains sur mes épaules, me reculant légèrement. Il scruta mon visage avec attention avant de hocher la tête.

-Il nous faut un moyen rapide pour te reconnaître, murmura le jeune homme, ses oreilles pointus frémissant sous la concentration.

-Pour me reconnaître? répétai-je, perdue.

-Tu es la personne la plus semblable, du moins magiquement parlant, de Aaron Hudson lui-même, le plus grand Surnaturel de l'Obscurité que les Royaumes des vivants et des morts ait connu. De ce fait, tu dois pouvoir te différencier de lui si jamais il venait à prendre ton apparence.

-Comment? marmonnai-je.

-Tu possède les quatre éléments, Abigail. Lui, seulement deux.

-D'après vos dernières sources, rectifiai-je. Seulement, rien ne peut nous certifier qu'il n'a pas développé d'autres dons.

-Tu ne comprends pas, Abigail. Les maîtres de la Lumière et de l'Obscurité existent depuis des siècles. De tous les manuscrits historiques de la bibliothèque d'Arcturus, aucun d'eux ne parlent d'un Esprit capable de maîtriser les quatre éléments. Tu es la première. Une seule personne, un maître de l'Obscurité du VIIIième siècle, est arrivé à en posséder trois, le feu, l'eau et la terre. Seulement, il est mort à une vingtaine d'années, incapable de les maîtriser!

-C'est sensé me rassurer?! paniquai-je en le repoussant violemment. Jules, je...je n'ose même plus utiliser les éléments tellement je n'arrive pas à les contrôler. Quand je souhaite ne faire qu'une boule d'eau, un véritable tsunamis s'échappe de mes mains!

-Pourquoi voulais-tu faire une boule d'eau? s'enquit mon mentor en fronçant les sourcils.

-Là n'est pas la question, Jules, marmonnai-je, les joues rougissantes en repensant à la douche que j'avais fait subir à William O'Ryan pour son impétuosité et son manque de délicatesse.

-Tu n'as pas à t'inquièter, Abigail. Dans la prophétie, tu es decrite comme...

-Je n'en peux plus qu'on me parle de cette maudite prophétie, connue de tous, mais qui m'est totalement étrangère! m'exclamai-je, exaspérée.

-En réalité, personne ne peut prétendre l'avoir lu, marmonna l'Elfe.

-Alors je ne comprends définitivement rien, grognai-je en me passant une main sur la visage, comme pour balayer mon mal de tête naissant.

-La prophétie est transmise de façon orale depuis plusieurs siècles, expliqua Jules. Le parchemin sur lequel elle était inscrite a brûlé lors du Grand incendie de Londres en 1666.

-Il n'y avait aucune copie de ce précieux document? demandai-je, sceptique. Je ne peux pas croire que personne n'avait pensé à mettre un double dans un endroit sûr.

-Les Surnaturels de l'époque ont maintes fois essayés, assura mon mentor. Seulement, la prophétie était protégée d'une puissante forme de magie très ancienne qui empêchait quiconque voulant la retranscrire...

-Il faudrait reculer dans le temps, murmurai-je.

-Les voyages dans le temps son interdit et de toute façon, impossible. Les dernières traces de bonds temporels, en plus d'être douteux, remontent à l'Antiquité.