I - Quand tout part en couille

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Je m'appelle Marguerite Torukoburo et j'ai quinze ans. J'ai vécu pendant de longues années en France avec mes parents. Mon père est français et ma mère est japonaise. Mais il s'est passé quelque chose d'horrible. Alors que mon père travaillait dans un chantier, une poutre en métal lui est tombé sur la tête, et il est mort sur le coup. Ma mère n'a fait que pleurer des jours durant, et j'ai dû rester forte pour elle. Je n'avais pas le droit de me laisser aller.

C'est pour cela que du jour au lendemain, j'ai changé de vie. Ma mère a décidé de retourner vivre au Japon, et elle m'a inscrite dans une nouvelle école. Evidemment, je suis bilingue, j'ai appris à parler avec ma mère, et grâce aux vacances passées chez mes grands-parents maternels.

Aujourd'hui, je dois aller à l'école pour mon premier jour. Je stresse un peu, peu habituée au nouveau. Ici, je ne connais personne, et personne ne me connaît. J'espère que mes camarades seront gentils et accueillants. Sinon, je sais que mon alter s'activera, sans que je ne le contrôle.

Je maîtrise la télékinésie. Il me suffit d'un regard pour déplacer un objet ou une personne. Malheureusement, lorsque je suis en colère, mon subconscient prend le contrôle et il arrive que des choses arrivent contre ma volonté.

***


Un bruit me sort de mon sommeil, et je me redresse sur mon lit en me rendant compte que ce n'est pas mon réveil. Malheur ! Il n'a pas sonné, et me voilà en retard pour mon premier jour ! Je repousse ma couette rose avec mes pieds, et je bondis de mon lit. J'attrape rapidement un jean délavé et troué qui me colle comme une deuxième peau, ainsi qu'un simple t-shirt noir. Pour finir, j'enfile un large pull rose, où est écrit "D4RKN3SS". J'en suis fière. Je me regarde dans le miroir pour me maquiller légèrement — un trait d'eyeliner ainsi qu'une touche de mascara, et je passe une main dans mes cheveux. Je hoche la tête : Aujourd'hui sera une bonne journée.

Je prends mon sac au passage, et je dévale les escaliers pour saisir une pomme avant de sortir de ma maison. Une fois dehors, je mets mon sac sur mon dos, et je mords dans la pomme, avant de me mettre à courir à toute allure. Je suis en retard, et je ne veux pas aggraver mon cas à chaque minute qui s'écoule. Les gens dans les bus ou dans les voitures me dévisagent, alors que j'utilise ma télékinésie pour accélérer ma vitesse. C'est interdit, mais je m'en moque. J'ai plus peur de mon futur professeur que d'un avertissement venant de la police. Avec tous les vilains qui traînent, ils se fichent bien d'une gamine courant plus vite qu'à la normale.

J'arrive finalement devant la porte principale du lycée, et le portail est déjà fermé. Grâce à ma télékinésie, je passe par dessus et je vais rejoindre ma classe. Je sais déjà laquelle c'est, j'ai juste à trouver la bonne porte. Deux minutes plus tard, je suis face à ma classe, nerveuse. Je respire un grand coup pour me remettre de mes émotions et mon essoufflement, et je frappe à la porte. Une voix me dit d'entrer, et je m'exécute.

— Bonj-....

A mon plus grand malheur, je me fais un croche patte, et je me vautre de tout mon long, devant une classe remplie d'inconnu. Le rouge envahit mon visage, et c'est morte de honte que je me relève pour me présenter devant mes nouveaux camarades.
— Je m'appelle Marguerite Torukoburo et je viens de France. Ravie de vous rencontrer, dis-je en m'inclinant.
— Très bien, Malougouritou, va t'asseoir au fond, m'ordonne la professeur avec un regard suffisant.
— C'est Marguerite... je marmonne en avançant jusqu'à ma place.

Les élèves chuchotent sur mon passage, et je fais semblant de les ignorer. Pourtant, j'entends quand même leur remarque, et je sens que s'ils continuent, je risque de m'énerver.

« Tchouin, Tchouin, fais le train en passant devant la vache », « sale étrangère » ou encore un simple « putain ».

Je sens mes oreilles rougir, et je sers les poings. Mes ongles s'enfoncent dans mes paumes, et je me force à expirer. Je dois rester calme, sinon, mon alter va faire un carnage. Je m'assois à ma place, et je pose mon sac à mes pieds. La professeur continue son cours, et la plupart des regards se détournent de ma personne, à ma plus grande joie. Je sors mes affaires, et je commence à prendre des notes.

La fin du cours arrive, et la professeur prend congé. Aussitôt, les discussions reprennent, et un groupe entoure mon bureau. Je me sens petite face à eux, toujours assise sur ma chaise ridicule. Ils m'observent sous toutes mes coutures, et j'ai presque l'impression qu'ils vont me frapper.

— Il paraît que les vaches en France portent ton nom, dit une fille en ricanant.

— Moi, j'ai entendu dire que les françaises étaient des filles faciles*, rajoute un garçon plus loin. Il a des cheveux noirs, à la Justin Bieber.

— On veut pas d'étrangères ici, dégage.

— Tu pues.

— Espèce d'alcoolo !

— Bouffeuse de pain.

— Oublie pas le camembert ! C'est normal qu'ils puent tous là-bas !

— Vous êtes censés avoir du style à Paris, mais t'as vu comme t'es fringuée ?

Je n'en peux plus. Je veux les faire taire. Je regarde le premier garçon à voir parler de mon regard le plus noir, et d'un froncement de sourcils, je sens mon alter s'activer. Ma main se lève doucement, sans que je ne m'en rende réellement compte, et je sers le poing en direction du garçon. Il se met à hurler de douleur, et tout le monde se tourne vers lui, apeuré, effrayé, horrifié. Tout à coup, ses bras se soulèvent, et du sang gicle sur les personnes les plus proches. Ses deux membres volent à travers la salle de classe, et tous les élèves se mettent à hurler de terreur.

Cette fois-ci, je recommence avec celle qui m'a traité de vache, et sa tête se décroche de son corps en même temps que ses jambes. Certains glissent sur le sang qui coule au sol, alors que les plus intelligents cherchent à fuir par tous les moyens. Mais les portes ne bougent pas, je les contrôle.

Un homme crie, je crois qu'il s'agit d'un professeur. Et je reprends mes esprits. Devant moi, un tableau macabre. Deux cadavres encore chauds trônent au milieu de la classe. L'homme, que je ne connais pas, lève un pistolet vers moi, et il tire. Deux électrodes sortent de l'arme, s'accrochent à mon magnifique pull, et une décharge entre violemment en contact avec mon corps. Je tombe et convulse brutalement au sol, complètement crispée. Je sens même mon pull s'imprégner de bave, je ne contrôle plus mon corps, mes yeux sont exorbités. J'ai mal, et je sens les regards dégoûtés et effrayés des personnes autour de moi.

Je veux retourner en France. Je veux mon père. Je veux ma mère. Une perle salée quitte mon œil, roule sur ma joue, et je perds connaissance, baignant dans le sang de mes deux victimes.




Toujours dans l'excès.

* Ne pas prendre au premier degré.


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Quels sont les pires clichés fr. pour vous ? mdrr 

Et les pires clichés que vous avez vu.lu dans les ff sur mha ?

Okamari no Suzoki [ Shoto x OC x Tout le monde ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant