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J'ai très peu dormis. Les souvenirs d'hier soir me hantent, j'avais passé un très bon début de soirée avec Loïc, puis l'appel de Bastien. Et ma soirée a viré au cauchemar.


Ambre dormait quand je suis rentrée, et heureusement car les mots d'Allan tournent encore dans ma tête.



Pourquoi est-ce qu'elle m'aurait caché ça ?

Je suis nerveuse de notre futur confrontation. Il faut que je mette les choses au clair. Après ma journée très longue, même si Yoann était avec moi, je rentre à l'appartement. Je file à la douche pour me changer les idées. 

Je suis rapidement sortie et en tenue beaucoup plus confortable.



J'entends la porte d'entrée s'ouvrir, Ambre doit être rentrée. Je finis ma routine après douche, démaquillage et hydratation du visage et cheveux, avant de finalement sortir pour aller dans la pièce de vie.



Elle est là en face de moi, pourtant je ne dis rien, je l'observe. Elle n'a pas encore remarqué ma présence. Puis son regard se pose sur moi et elle me sourit chaleureusement.



-Je t'avais pas vu, comment tu vas ? Elle me demande tout en posant ses affaires.



-Ça va. Je lui réponds simplement



-Oula, non ça va pas. Raconte moi ce qu'il s'est passé hier soir déjà.



Elle me fait signe de venir m'assoir à côté d'elle sur notre canapé, ce que je fais.



-Je passais la soirée avec Loïc et puis Bastien a appelé. Je vois qu'elle est surprise à l'évocation de son prénom. Il m'a dit que Allan était éclaté et qu'il était en train de se battre, tu sais comment il est quand il est énervé. J'étais la seule à pouvoir le calmer. On y est donc allé avec Loïc, il a été adorable avec moi, et j'ai réussi à mettre fin à son embrouille. Mais il a vu Loïc et il a re-pété un câble, il pensait que c'était mon copain.



-N'importe quoi. Tu n'aurais pas dû y aller Julia, il ne mérite pas que tu l'aides.



-Je sais mais je l'... Je l'ai aimé et il avait besoin de moi.



-Lui n'a rien fait pour toi quand tu en avais besoin. Elle me fait remarquer.



Puis les mots d'Allan me reviennent en tête, il faut que j'éclaircisse la situation.



-Justement. On a pu parler, et il m'a dit qu'il t'a parlé ces derniers mois. Pour prendre de mes nouvelles vu que je l'ai bloqué. Son expression de visage change instantanément. Tu lui aurais dis que j'en avais rien à foutre de sa gueule, que j'avais tourné la page. C'est vrai ?



Je la mets au pied du mur pour qu'elle n'échappe pas à la conversation. Vu son air crispé, j'en déduis que c'est donc vrai. Mes poings se serrent et mon agacement monte petit à petit.



-Oui c'est vrai. J'apprécie qu'elle ne mente pas. Il ne méritait pas de savoir que tu étais mal, malade même à cause de lui. Julia, je t'ai vu dans un état où j'avais peur pour toi, pour ta santé même. Tu ne t'en rendais pas compte, mais moi oui, jusqu'à la rentrée ta vie n'avait aucun sens.



-Tu aurais du me le dire Ambre. J'ai passé 3 mois à croire que je n'avais jamais compté pour lui.



-Et ça aurait changé quelque chose ? Tu lui aurais reparlé ? Même remise avec lui ?



Le ton commence à monter entre nous deux. Je ne sais pas ce que j'aurais fais, je sais juste que j'aurais aimé savoir. J'ai passé presque deux ans de ma vie avec lui et penser que rien n'avait compté pour lui m'a complètement détruite.



-Je méritais une explication ! Tu m'as enlevé ce droit. Je ne sais pas ce que j'aurais fais, mais ce n'était pas à toi de prendre la décision pour moi. 



-Très bien. Si tu veux continuer de bousiller ta vie pour lui, fais le. Je ne dirais plus rien. Mais ne vient pas me voir la prochaine fois que ça ne va pas alors, je te dirais que je te l'avais dis. Au bout d'un moment il faut que tu prennes une décision, soit tu lui laisses une chance, soit tu tournes la page. Moi j'en ai marre de te ramasser à la petite cuillère à chaque fois, je suis pas une assistante sociale.



-Vas te faire foutre, si ça te fait tant chier que ça tu sais où est la porte de sortie. Je lui lance avant de me lever et d'aller m'enfermer dans ma chambre.



Je souffle rageusement et tape à plusieurs reprises dans mon coussin. J'ai l'impression d'être un putain de fardeau pour elle, qu'elle est forcée de rester avec moi. Mais pour l'instant, je n'ai plus du tout envie de lui adresser la parole.

RemordsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant