Dark Tale épisode 1 : La ferme d'enfant

Épisode 1 : La ferme d'enfant

"Le travail est notre richesse."

C'étaient les premiers mots que lisaient les enfants au réveil.

Ils s'inscrivaient en majuscule sur un panneau accroché en haut de l'entrée du dortoir. Les gamins qui travaillaient ici ne possédaient ni de famille ni de nom, seulement des numéros écrits sur leur unique vêtement. 

N°517 ne se rappelait plus du jour où il était rentré dans la ferme, ni depuis combien de temps il y vivait. Néanmoins, le garçon n'oubliait pas sa faim. Elle le rongeait tous les jours. Bien-sûr on leur donnait de quoi manger chaque soir, mais tout le monde évitait d'avaler la nourriture. On disait qu'elle était empoisonnée ; tous ceux qui s'y tentaient risquaient d'être maudits à jamais. 517 se nourrissait essentiellement d'insectes, de mulots ou de rats qui arpentaient les champs. Parfois, il se réunissait avec 508 et 601 pour chasser en secret les corbeaux, qui picoraient le grain. Leur chair était la meilleure qu'ils pouvaient s'offrir, mais elle ne satisfaisait pas leur appétit.

Pendant la journée, les enfants se chargeaient d'entretenir d'immenses cultures. Les plus jeunes arrachaient les mauvaises herbes, tandis que les plus vieux acheminaient l'eau avec de lourds seaux. Personne ne se plaignait du travaille, car ils craignaient une punition du Directeur.

Le tyran était un homme de grand-gabarie, dont le cou se doublait d'un bourrelet. Il se promenait à travers les champs pour surveiller les enfants. De temps en temps, il s'arrêtait devant l'un d'eux et entamait un rire. Un rire profond et terrifiant. Si par malheur, il les surprenait à vouloir s'enfuir ou à éviter leur travaille, il sifflait. Son sifflement transperçait les tympans, mais le plus épouvantable restait ce qui survenait ensuite ; un Hurlement. Un Hurlement sinistre qui provenait des chiens enchaînés au sous-sol. 

C'était un avertissement. Si le fautif continuait, il les lâcherait.

Tous connaissaient la fin horrible qui les attendait s'ils essayaient de partir, car le directeur, donnait souvent en spectacle les animaux déchiquetant leur viande. 

Mais... Ce que les enfants redoutaient le plus, c'était de GRANDIR.

Dès qu'ils atteignaient un certain âges, le Directeur venait les trouver. Il les cherchait sept jour avant dans le but de leur donner de nouveaux vêtements, puis au bout du huitième ils disparaissaient. Aucun ne savait où se trouvaient les disparus, et même s'ils étaient encore en vie. Cependant, trois jours plus tard, de nouveaux arrivants intégraient la ferme.

N°517 n'ignorait pas que son heure approchait, mais il s'inquiétait d'avantage pour 508. Car voyez-vous le dernier numéro a être parti est le 501.

Et vous redouteriez-vous de grandir ?