Chapitre 1 : Là où tout a commencé

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Japon, 1944.

Alors que l'odeur de la mort se fait sentir dans les rues une nouvelle pluie de bombe s'abat sur la ville de Kyoto. Les gens cherchent un abri pour se réfugier des attaques Américaines toujours plus forte de jour en jour. Une femme en kimono recroquevillée derrière le dernier mur de ce qui semblait être une maison avant l'attaque, tiens un bébé dans les bras le serrant contre elle et pleurant à chaude larme. Une fois les bombes retombées et un moment d'accalmie revenue la femme se redressa et courus le plus vite possible vers un des derniers temples encore debout, ou du moins ce qu'il en restait. Elle rejoignit l'entrée d'un sous terrain où tous les autres habitants y avaient trouvés refuge avec leurs enfant. Dans cette immense salle humide éclairée par des torches, des hommes, des femmes et des enfants attendaient la fin des bombardements aériens. C'est comme si vivre après cela avait perdu tout son sens, la plupart des personnes avaient déjà tout perdu, logement, biens et peut être même des proches, comment repartir de zéro en sachant que cela n'aurait sans doute jamais de fin ... On pouvait entendre les plaintes de douleurs et les larmes des femmes dans le sous-terrain et c'est un moine qui mit fin au brouhaha de désespoir en levant les bras. Tous les regards étaient tournés vers lui et le seul espoir qu'il restait à toutes ces personnes était la croyance, le divin ... Le moine avait quelque chose de mystique, rien qu'en le regardant on se disait qu'il était capable de grands miracle, comme faire cesser tout cela, mais à quel prix ? Combien de vie seront encore sacrifiés ?

« Silence je vous prie ... » Demanda le moine qui eut l'attention de tous. Les yeux larmoyants des femmes étaient posé sur lui tandis que celui des hommes étaient légèrement fuyant. « Un récit ancien disait que la nature de l'Homme est de souffrir, en tout temps c'est ce qui s'est produit. Seul la mort apportera la paix à l'âme et l'Homme ne ressentira ni douleur ni tourment après cela. » Expliqua le sage en se basant sur un récit Bouddhiste. « Mais la question qui se pose désormais est ; est-il nécessaire de continuer de souffrir dans un monde comme celui-ci ? Y a-t-il le moindre espoir de retrouver une existence plutôt paisible ? » La plupart faisait des signes négatifs de la tête tandis que l'une des femmes émit une complainte plus puissante en tentant de ravaler son chagrin. « Mes enfants, il est possible de se libéré du mal maintenant sans avoir recours au suicide, l'action la plus lâche qui soit aux yeux de notre divinité. Il est temps pour nous de dire adieux à toute souffrance. »

« A quel prix ?! » Osa demander un homme plutôt grand en comparaison aux autres. Ce dernier s'avança à la lumière et son regard brillait d'une lueur de colère. La haine avait envahi la plupart des hommes de se voir impuissant face à l'armée Américaine et les larmes de leur épouse. « Nous avons assez sacrifié comme ça, nous voulons la délivrance sans rien en retour cette fois. »

« Malheureusement pour une aide aussi puissante que celle que je possède, il faudra sacrifier une dernière chose pour que je puisse détruire ces chaînes qui nous rattachent encore à cette existence misérable. » Le silence se fit dans la salle, les femmes se calmèrent et les hommes attendirent le cœur battant. Les enfants étaient immobiles on pouvait lire la crainte et le choque dans leur regard. Aucun son ne parvint dans cette cavité pourtant si grande. Le moine ferma les yeux paraissant accablé par la nouvelle qu'il allait annoncer. « Pour cela je vais devoir mourir, mais c'est un bien faible prix à payer pour la liberté, une seul vie pour des centaines d'autres ne suffira pas. » Expliqua le vieillard. L'attente était insoutenable mais personne ne dis mot, le temps semblait s'étendre encore et encore. « Pour nous sauver, il faudra sacrifier la nouvelle génération. Nous partirons tous dans un monde meilleur, mais les enfants devront éternellement payer la liberté de leurs parents. » Des exclamations prirent peu à peu possession des lieux, des cris de protestation, des larmes.

Génération mauditeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant