J'ai toujours su que je ne vivrais pas longtemps—
Tout le monde l'a toujours su. Au moment où je suis née, à l'instant même où j'ai ouvert les yeux pour la première fois — tous ont réalisé que j'étais maudite.
Il y a très peu de gens qui sont réellement maudits par les Déesses. Plusieurs s'exclament en plaisantant qu'ils doivent l'être après avoir passé une journée difficile. Mais la malchance de ces gens là s'estompe toujours avec le temps. Ma malédiction à moi, elle est ancré dans ma peau, dans mes veines, et je suis née avec.
Je suis née malade.
Il y a si peu de Fae qui naissent malades que ces êtres-ci ont forcément été maudits par les Déesses.
Ma maladie ne m'a pas affecté à l'instant même où j'ai ouvert les yeux pour la première fois. Ce dont je suis atteinte est un phénomène si rare que personne n'a jamais pris la peine de le nommer ou de tenter de le comprendre entièrement. Le patient n'a pas de symptômes précis, sa vie en tant que telle n'en est pas affectée. Le virus peut se propager à n'importe quel moment, il est dormant.
Il peut se décider de se propager dans les jours, les mois ou les années qui suivent la naissance. Mais peu importe le temps qu'il met à se présenter, il emporte toujours sa victime avec lui. Ceux qui sont atteints de cette maladie connaissent tous le même sort: une mort certaine et précipitée. Même les puissants mages et guérisseurs qui habitent Lloyda ne sont jamais parvenus à trouver un remède.
Enfin, c'est faux. Il existe un remède — un remède à tous les maux du monde, une solution à toutes les blessures que les Fae peuvent connaitre. Une plante sous le nom de Cerys qui ne fleurit qu'une fois tout les cent ans. Dès qu'elle éclôt, celui ou celle qui la consomme se retrouve guéri de n'importe quelle maladie.
Le seul problème ? Les seuls détenteurs de cette plante sont les Farah. Les Farah, le clan d'Enfants de la Lune qui ont juré qu'ils prendraient un jour possession des Sept Empires sous le nom de la Déesse de Lune. Des lunatiques dont la culte ne connaît que le language de la violence et du sang.
— Qu'est-ce que tu lis ?
Je sursaute. Ma main droite se porte à mon coeur et ma tête vire vers la provenance de la voix. Callum se tient dans mon champ de vision, un air innocent ancré dans ses traits comme s'il ne sait pas qu'il vient de me ficher la frousse de ma vie. Mes yeux se plissent. Seul le regard de mon frère, brillant d'un éclat de malice qu'il tente avec peine de dissimuler, m'indique qu'il a parfaitement conscience de la peur qu'il vient de me causer.
— Encore le même bouquin sur nos histoires ancestrales ? demande-t-il en observant par dessus mon épaule le livre déposé sur mes genoux. Lora, je te dis, ce n'est pas à ta centième lecture de ce truc que tu trouveras une illumination.
Je soupire, abaissant mes épaules, et referme l'ouvrage après avoir placé un signet à la page où j'ai arrêté ma lecture. Je le pose sur la table de chevet à ma droite, et Callum perçoit le test comme une invitation à venir s'asseoir à côté de moi. Je me décale pour lui laisser de la place alors qu'il s'enfonce disgracieusement dans le divan.
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A Night Of Ruins And Blood [EN PAUSE TEMPORAIRE]
FantasyÉlora Nejmel n'est pas une guerrière. Elle est une princesse Fae, la dernière enfant d'une fratrie de sept. Elle n'était jamais censée devenir plus que ça. Née malade, sa seule chance de survie est de consommer une plante qui ne fleurit qu'une fois...