Lueur d'espoir [Terminé]

Hommage à Lamartine

"Nulle part le bonheur ne m'attend"

Lamartine

Mon cher Lamartine,
En toi je devine
Tant de lésine
Pour les douleurs.
Tu ne vois pas le bonheur,
Comme aveuglé
Par les crasses du passé.

J'aime ce simple vers
Qui montre un laid travers
Qui m'est hélas commun,
Châtiment du destin.

Pourtant aujourd'hui
Je le sais, j'ai souris.
Le bonheur ne m'attend pas.
Le saisir est un choix
Que peu savent faire
Avec ce maudit travers.

Ce travers est étrange
Car notre vision il change,
La rend délétère
Quasi mortifère.
J'espère que tu l'as compris
Avant de passer la sortie.
Toi aussi, tu résonnes
Dans la peine que je me donne.

Ce travers n'a pas de nom.
Ne le connaissent que ceux qui l'ont.
Voir la vie côté pile,
Le verre à moitié vide,
Se mettre en dessous de la pile,
Se pencher au dessus du vide.
C'est tout cela ce travers
Qui nous met face contre terre.

C'est tout cela voir le noir
Bien plus vite que l'espoir.
C'est tout cela ignorer
Le bonheur partagé.

Alors j'espère sincèrement
Qu'avant de partir définitivement
Tu l'auras aperçue,
Cette lumière au coin de la rue.
Elle est portée par quelqu'un
Qui ne veut que du bien.
Une personne merveilleuse
Drôle, généreuse,
Un simple ami
Dans la vie.
J'espère que comme moi,
On t'a appris à sourire
Avant de partir.
J'espère que toi
Tu as su au moins l'apercevoir,
Au moins y croire.

Car tes mots sont renversants,
Beaux et intrigants,
Car je sais que derrière la peine
Se relever n'est pas une étape sereine.
On a peur de retomber
D'un jour de nouveau échouer
Dans la quête de la vie,
Dans ce jeu qui nous oublie.

Quand ce travers nous étreint
On se sent trop vite éteint.
J'ai goûté au vin
Nommé "demain".
J'ai réussi à saisir
Au coin de la rue, la nuit
Le regard d'une amie
Qui m'a aidée à m'en sortir.

Nulle part le bonheur n'attend
Car c'est à nous d'être patient
Et volontaire pour revenir
Des plus profondes abysses,
Pour ne plus en souffrir,
Ne plus entendre ce qui crisse.
Le bonheur se donne avant de venir.
Ce qui me fait beaucoup réfléchir.
Cette amie m'en a offert.
De quoi a-t-elle souffert
Pour peut-être chercher un écho
Sur la terre ou là-haut ?
J'ai reçu du bonheur sans en offrir
C'est peut-être pour ça que je continue de souffrir...

Lamartine, je vois dans tes mots
Bien plus qu'un simple écho.
Moi qui aujourd'hui y voit clair
Je me demande comment faire
Pour aider celles et ceux comme nous
Qui se pensent au fond du trou.
Alors je souhaite dédier ces vers
À toutes celles et ceux qui ont ce travers.
Qu'ils hurlent leur rage, leur colère
Ou que leurs larmes amères
Viennent se joindre aux nôtres
Et qu'elles soient les apôtres
D'une rébellion
Dans ce monde bercé d'illusions.