Partie 20.

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Pov Lauren.

- Qu'est ce que je viens de faire ?

Je répète cette phrase à voix haute en faisant des allés retours dans le gymnase. Tous les obstacles qui se glissaient sur mon chemin sont déjà allongé, plus aucun des punching ball ne tient debout, et le banc dans lequel j'ai tapé en arrivant n'est désormais plus qu'un tas de bois dans le coin de la pièce. Regarde où ça me mène de t'aimer. Je n'arrive pas à me sortir cette révélation de la tête. Est ce que j'aime Camila ? Bien sûr que oui, j'ai eu beau douter, essayer de reporter le moment fatidique durant lequel j'allais devoir me prendre de plein fouet la vérité, je ne pouvais pas y échapper. Honnêtement j'aurais préféré me faire percuter par la vérité un matin, après m'être réveillée, en me regardant devant le miroir, observant avec une fascination tout à fait malsaine les marques laissés par la petit cubaine lors de nos ébats mouvementés.

C'est sans le vouloir que mon corps s'écrase contre le sol, vidé de toutes forces. Je ne sais pas à quel moment j'ai pu imaginer que le lien qui nous liait n'allait pas impacter nos vies, qu'il n'allait pas nous changer du tout au tout. A quel moment est ce que j'ai pu me dire que mon amour de jeunesse, la toute première fille qui m'a fait rougir avec un sourire, celle qui m'a donné l'impression d'être plus légère quand elle a glissé sa main dans la mienne après la mort de mon premier chien, à quel moment je me suis imaginée que tout cela n'allait pas éclater au grand jour une fois que j'aurais sauter le pas et goûter son sang.

Fuis l'amour, il te rendra faible. Les paroles de mon père me reviennent, c'est sûrement pour ça que j'ai essayé de m'enfuir cette nuit. Tout simplement parce que tout était trop, son souffle dans mon cou, son parfum dans toute la pièce, et la chaleur se son corps contre le mien. Tout était trop, j'avais l'impression d'étouffer dans mes sentiments pour la petite brune.

- Je t'ai connu plus courageuse Jauregui.

Je ferme les yeux, toujours couchée contre le sol frais alors que j'entends la voix trop douce de Selena prononcer ces mots avec un reproches à peine dissimuler. Je plaque mes mains sur mon visage, le frottant doucement. J'ai toujours cette espoir infime de me réveiller et de me rendre compte que je ne suis que face à mon subconscient qui essaie de me faire ouvrir les yeux sur ma relation avec Camila, mais quand Selena vient s'asseoir a côté de moi, je comprends immédiatement que je ne suis en train de rêver, loin de là.

- Je n'ai jamais eu à faire face à ce genre de situation.

En effet, mon histoire avec Camila ressemblerait presque à un remake mal joué d'un drame shakespearien dans lequel à la fin chacun des personnages finira le cœur brisé, avant sur les deux ne meurent de chagrin et de manque de l'autre. Je regarde le plafond fixement comme si j'espérais que la réponse allait s'afficher dessus d'un instant à l'autre mais non, rien ne se passe, parce que fixer le plafond ne change rien à la situation merdique dans laquelle j'ai eu l'excellente idée de rentrer.

- Je lui ai dis que je l'aimais.

Je ne sait pas vraiment si je murmure ses mots pour que Selena se rende compte de l'ampleur de la situation ou si je cherchais juste à une fois de plus dire à voix haute cette phrase pour me rendre compte de la débilité de mon acte.

- Et ce n'est pas pour autant que tu es devenue une autre personne Lauren, arrête de te torturer l'esprit ainsi.

Bien sûr que si, l'amour change les gens, et aimer la personne qui est sensé représenté votre pire ennemie, la concurrente de votre vie ne peut faire rien d'autre que de vous changer. Il m'est impossible désormais de m'imaginer briser ne serait ce qu'un seul os de son parfait corps. Je roule en arrière pour me retrouver assise à regarder la jeune femme au visage doux et aux traits maternelles.

Dirty Attraction Où les histoires vivent. Découvrez maintenant