Les coups-de-pieds sous la table

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Le soir au restaurant :

C'était un petit restaurant, aussi que l'accueil de leur hôtel. Les clients pouvaient voir de vieilles photos des différents gérants avec leur famille respectives, les différents aménagements qui ont été effectués au fil des décennies ou encore les multiples certifications que le restaurant avait gagnées.

- Bonsoir, commença l'écrivain. Nous sommes trois.

- Parfait suivez-moi, lui répondit le serveur. Ce dernier les amena à une table qui était partagée par une banquette. Les deux soeurs s'y installèrent et Jonathan s'assit sur une chaise en face d'elles. Elles avaient l'air si proches. Puis son attention s'attarda sur Tara : comment faisait-elle au quotidien ? Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour en parler ? Elle l'intriguait de plus en plus.

Après avoir lu le menu, ils passèrent commande. Au bout d'un moment, Annie remarqua que le jeune homme souriait beaucoup et regardait sa jeune soeur. Tara essayait de lui faire comprendre d'arrêter car cela la gênait énormément vis-à-vis d'Annie. L'infirmière tentait tant bien que mal de lui donner des coups-de-pieds sous la table pour le dissuader de continuer mais celui-ci l'esquivait presque à chaque fois. C'était perdu d'avance.

- Pourquoi la regardes-tu comme ça ? Demanda Annie légèrement désorientée. Je ne crois pas qu'elle ait quelque chose sur le visage, enfin j'en n'ai pas l'impression. Elle observa bien sa soeur pour essayer de comprendre ce qui se passait.

- Ah si, commença-t-elle en mentant. Je sens qu'il y a quelque chose me gêne, veuillez m'excuser.

Elle se leva et demanda discrètement à un serveur où elle pouvait trouver les toilettes et s'y rendit. Elle se passa un peu d'eau fraîche sur le visage tout en évitant son reflet dans le miroir. Elle y resta quelques minutes en silence avant de retourner dans la salle et vit que le dessert était déjà servi.

- Tu te sens mieux ? S'inquiéta Annie.

- Oui bien mieux, merci.

Le téléphone de Jonathan se mit à sonner. Il reconnut le contact.

- Veuillez m'excuser à mon tour, je dois absolument prendre cet appel.

Ses éditeurs lui ordonnait de rentrer le plus tôt possible, ayant appris qu'il avait presque fini d'écrire son second roman il était impératif de fixer la date de publication et la séance de dédicace. 

Voulait-il rentrer ? Pas pour le moment. Il préfèrerait rester auprès de Tara et Annie pour apprendre à les connaître encore mieux et devenir leur ami. Mais il était conscient que ses éditeurs n'auraient ni compris ni accepté une telle requête. Il pouvait toujours refuser car il savait qu'il trouverait de nouveaux éditeurs rien qu'en claquant des doigts.

Il finit par leur répondre :

- Oui, dit-il. Je prendrai le train pour New York demain.

Mon oiseau de véritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant