Chapitre I

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    – Sortez vos agendas, ordonna sèchement le professeur de mathématiques en notant quelque chose au tableau.

    Toute la classe de 4ème E s'exécuta sans un mot, tous les élèves étant terrorisés par leur sombre professeur. Les collégiens commencèrent à recopier ce que Monsieur Carré, leur professeur de mathématiques, avait noté au tableau. Tous à l'exception d'une. Au troisième rang, juste à côté de la fenêtre, une jeune fille aux cheveux longs, bruns et légèrement ondulés regardait par la fenêtre, sans prêter attention à ce qu'écrivait le mathématicien. Ses yeux verts se promenaient à l'extérieur ici et là, fixant quelques fois un oiseau qui s'était posé sur une branche.

    À sa droite était assis un garçon aux cheveux courts et blonds, pleins d'épis. Lui, contrairement à la jeune fille à sa gauche, recopiait silencieusement le travail noté au tableau, même s'il ne le faisait pas correctement. Le blond jetait quelquefois des brefs regards à sa voisine, qui ne réagissait pas à ceux-ci.

    – Mademoiselle Perret ! cria Monsieur Carré.

    La brune de tout à l'heure ignora complètement le mathématicien et continua de fixer l'extérieur.

    Le professeur s'approcha lentement de la jeune fille aux yeux verts et posa violemment une main sur sa tête pour la tourner vers lui. L'élève le regarda, sans la moindre trace de honte dans ses yeux, et prit la parole.

    – Hm ?

    – Ce sera deux heures de colle, Mademoiselle Perret, déclara le mathématicien. Deux heures de colle pour inattention.

    – Ok, cool. J'suis habituée de toute façon.

    – Vous voulez une troisième heure pour insolence ?

    – Si ça vous fait plaisir. J'suis déjà à onze heures de colle en tout alors qu'on est qu'en décembre, répondit la jeune fille.

    – Si ça ne tenait qu'à moi, vous seriez déjà dans un autre établissement à l'heure actuelle.

    La sonnerie retentit au moment où le professeur termina sa phrase. La brune ramassa ses affaires et sortit de la salle sans un mot, suivie du reste de la classe. Elle se mit devant la porte et attendit que son meilleur ami sorte à son tour.

    Son visage blasé s'illumina lorsqu'elle vit sa tignasse blonde préférée sortir de la salle. La jeune fille se jeta au cou de son meilleur ami et enroula son bras gauche autour des épaules du jeune garçon.

    – On a quoi déjà après ? demanda-t-elle en souriant.

    – Techno, répondit le blond en lui rendant son sourire.

    Le sourire de la brune disparut aussitôt pour laisser place à une expression ennuyée. Elle soupira et son ami lui tapota gentiment le sommet du crâne en rigolant.

    – Putain, on a que des cours de merde le lundi, se plaint-elle. Evan, ça te dit on sèche la techno ?

    – Ouais, vas-y on va en perm'.

    Les deux amis se dirigèrent vers la salle de permanence alors que le reste de la classe partait dans le sens opposé en chuchotant des choses au sujet des deux rebelles.

    Ces derniers s'arrêtèrent un moment dans les couloirs, devant la porte de la salle 204, salle de français. La porte était ouverte pour que les élèves sortent. Lorsque tout le monde fut hors de la salle, la jeune brune donna un coup de pied dans la porte.

    – Nique sa mère ! s'exclama-t-elle en se tenant le pied.

    – T'es fragile, meuf.

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