CHAPITRE 1

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Je suis né dans ce monde, le Monde des Hommes. Je suis ami depuis tout petit avec mon voisin Eugeo. Nous avons fait les quatre-cent coup ensemble étant petits mais quand est venu le jour de connaître notre Tâche Sacrée, nous en avons eu deux différentes.

J'étais épéiste et lui bûcheron. Je devais protéger le monde et lui devait abattre un arbre hors-norme avec une vie démentielle. Nous nous sommes séparés ce jour-là, quand nous avions quatorze ans et ça va faire cinq ans maintenant que nous ne nous sommes pas revus.

J'ai aujourd'hui dix-neuf ans et avec mon anniversaire s'est terminé mon cursus d'épéiste. Je suis le meilleur du Monde des Hommes, le Haut-épéiste Kirito, dit l'Épéiste noir.

Avec la fin de mon apprentissage, auquel on ajoute mes faits d'armes dit "exceptionnels", j'ai eu le droit à une faveur d'Administrator, l'Archevêque de  l'Église de l'Axiome. C'est donc pour ça que je suis maintenant libre, que je peux me déplacer dans tout le pays et donc tout naturellement rentrer chez moi, à Rulid.

Eugeo m'avais manqué pendant ces cinq ans et j'avais hâte de le retrouver. Il devait avoir grandit et mûri, du moins l'espérais-je. Petits, c'était lui le casse-cou, proposant toujours des activités plus farfelues les unes que les autres. Et souvent, c'était des bêtises.

Et alors que je suis encore loin du village, je peux déjà apercevoir la cîme du Gigas Cedar. Je decide d'accélérer le pas, le fourreau de mon épée battant ma hanche, me rappelant douloureusement les trois semaines de voyage à pied.

C'est après le couché de soleil que j'ai enfin pu apercevoir l'entrée du village et son garde. Une fois la distance parcourue, je m'avance vers le garde.

— Halte, qui va là ?

— Kirito, un natif parti il y a cinq pour accomplir sa Tâche Sacrée d'épéiste.

Il semble réfléchir quelques instants avant de sursauter et de me dévisager.

— Kirito, le meilleur ami de Eugeo ?

— Celui-là même.

— Kirito l'épéiste noir ?!

— Celui-là même.

— alors je vais t'accompagner jusqu'à chez toi.

— Comment ça ? Je n'ai nulle part où aller dans ce village.

— Nous avons entretenu la maison de tes parents depuis que...

— Je sais . Qu'il sont morts. Pas la peine de s'appesantir dessus, j'ai fait mon deuil.

— Ah...

Et c'est dans un silence de mort qu'il me guide à travers les rues. Rien n'a changé depuis mon départ. Nous arrivons face à la maison de mes parents, maintenant la mienne, parfaitement entretenue.

— Je vais te laisser là Kirito. Passe une bonne nuit et reviens me voir demain, j'ai plein de questions !

— Je reviendrais te voir demain, c'est promis.

Sur ce, nous nous saluons et je rentre dans ma maison. Elle n'a pas changée elle non plus. Je monte dans ma chambre, me déshabille et me couche. Hélas, je suis tellement heureux de voir Eugeo demain que je n'en trouve pas le sommeil.

Le lendemain

Le jour se lève et moi avec. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, il serait osé de dire que je me réveille. Je m'habille rapidement avec les vêtements du village, comme quand j'étais enfant.

C'est un ensemble composé d'une tunique noir, d'un pantalon marron et d'une ceinture cyan. Si je me rappelle bien, nos mères, à Eugeo et à moi,  avait trouvé ça marrant de nous mettre des ceintures de la couleur de la tunique de l'autre. J'avais donc une ceinture de la couleur de la tunique de Eugeo.

Je laisse donc ma tenue de Haut-épéiste au placard, accompagnée de mon épée: je n'en avais pas besoin à Rulid du fait du manque évident de dangers.

Je prends mon petit-déjeuner et sort donc très tôt de chez moi. Je passe chez la boulangère et y achète le même pain qu'à l'époque, puis reprends mon chemin en direction du Gigas Cedar.

Je me cache dans la forêt, bien décidé à laisser Eugeo travailler un peu avant de discuter avec lui. Mais c'est surtout pour pas lui montrer que je suis impatient de le voir et pour le surprendre.

Je sors de ma réflexion quand un jeune homme blond portant un hache surgit du chemin et se dirige vers l'arbre. Eugeo avait décidément bien changé. Il était bien bâti et était surtout beau comme un dieu.

Et puis je me rends compte de ce que je pense et y écarte dans un recoin de ma mémoire sans pour autant l'oublier. Et malgré tout, il s'agit bien de mon meilleur ami. Après une matinée de travail pour lui et de contemplation pour moi, je le vois sortir son déjeuner et décide de le rejoindre.

Je sors de la forêt et m'approche discrètement de lui dans son dos. Une fois assez proche, je lui cache les yeux et crie un énorme "devine qui c'est ?"

Entre Doutes et Timidité Où les histoires vivent. Découvrez maintenant