CHAPITRE 2

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Eugeo est tellement surpris qu'il en lâche son panir-repas. Je suis content que ma petite farce ai marché.

- Kirito ?! S'écrie-t-il, c'est bien toi Kirito ?!

Il se dégage de mes mains, se lève et se retourne, des larmes coulant sur ces joues.

- Kirito !

Il se jette dans mes bras.

- Tu m'as tellement manqué Kirito! Comment tu vas ? Pourquoi tu es revenu ? Comment ça s'est passé là-bas ? J-je suis si content de te revoir mon ami! Sanglote-t-il

- Doucement, je vais répondre à toutes tes questions, alors calme toi et mangeons ensemble.

Pendant qu'il se calme, je sors mon propre repas et m'asseois. Il fait de même en face de moi et nous discutons toute l'après-midi. Il me dit combien je lui ai manqué, combien il se sentait seul, triste et vide sans moi.

Je ne pouvais m'empêcher, au fond de moi, de m'en vouloir pour lui avoir fait endurer ça et je voulais me rattraper. La nuit nous avait surpris en pleine discussion et nous nous sommes empressés de rentrer chez moi.

Je me met aux fourneaux et lui cuisine ce que je sais faire de mieux: des ramens, de A à Z. On s'installe à table et commençons à manger en discutant.

-... et ma Tâche Sacrée n'a pas beaucoup avancée.

- Si je suis là, c'est parce que j'ai fini la mienne.

- Sache que tes exploits sont arrivés jusqu'ici et que je m'inquiétais pour toi.

- Tu n'aurais pas dû.

- Je sais.

Le silence s'installe entre nous deux.

- Dis...

- Oui Eugeo ?

- J'ai quelque chose à te demander...

- quoi donc ?

- Tu pourrais m'apprendre l'épée ?

- Pourquoi ?

- Pour rester avec toi. Je sais que tu vas repartir un jour où l'autre et je ne veux pas revivre ce que j'ai vécu.

Aïe, touché. Après m'avoir raconté plus tôt les sentiments qui l'avaient habité durant cinq ans, je ne pouvais pas refuser.

- Je ferais ce que tu veux, mais par pitié, tout mais pas revivre ça.

Je réfléchissais à toute vitesse. Que demander ? Et une idée de génie me vient.

- Entendu. Mais en échange, je veux que tu m'apprennes ta Tâche Sacrée. Je veux t'aider.

Un sourire radieux illumina son visage.

- C'est entendu !

Les discussions continuent jusque tard dans la nuit, dans la joie et la bonne humeur. Nous débarrassons nos assiettes et Eugeo regarde par la fenêtre.

- La lune est déjà là ?! Je vais devoir y aller Kirito, passe une bonne nuit !

Il me salut de la main et commence à partir. Je l'attrape par la manche au moment où il franchit le seuil de la porte pour pas qu'il parte.

- Il est tard, je peux pas te laisser partir ! Reste dormir.

Je vois qu'il ne veut pas se retourner. Il veut me cacher quelque chose ? Je le force à se retourner et je remarque qu'il s'est empourpré mais je n'y prête pas attention. Il accepte et nous dormons dans deux chambres séparées.

Le lendemain, nous nous préparons puis partons pour une journée qui s'annonce longue. Pendant la matinée, pendant qu'Eugeo travail, je m'entraîne. Et c'est lors du déjeuner que j'ai eu mes premiers doutes. On s'asseoit et sortons nos panier-repas. Je nous avais confectionné des sandwichs la veille.

Au bout d'un moment, Eugeo me fixe le visage. Il approche sa main de mon visage, passe un doigt à la commissure de mes lèvres et le porte à sa bouche. Quand nous réalisons ce qu'il vient de se passer, nous détournons le regard en rougissant.

- Tu avais de la sauce, se justifie-t-il

- Merci

Le reste de la journée se déroule sans anicroches. Nous rentrons chacun chez nous en nous donnant rendez-vous le lendemain au pied de l'arbre.

Sur le chemin du retour, je m'interroge. Pourquoi j'ai rougi lors du déjeuner ? Est-ce que j'aime Eugeo au-delà de l'amitié ? C'est impossible... Et pourtant une petite voix au fond de moi me soufflais que si.

Et puis il a rougi aussi quand je l'ai retenu hier... Il m'aimerait aussi ? Je me prends à espérer qu'il m'aime. Mais je sais que ce n'est pas possible et que je le verrais toujours comme un ami. Je décide d'oublier tout ça et de faire comme si rien ne s'était passé.

Le lendemain a été la même chose que la veille. Les deux amis s'entraidaient, corrigeant verbalement, quelquefois physiquement, les mauvaises positions de leur camarade. À chacun de ces contacts, l'un, l'autre ou les deux rougissait, la clarté de la situation se faisant petit à petit jour dans leur tête.

À l'instant même où je pose le pied chez moi, je dû me poser la question.

- Est-ce que je l'aime ?

La réponse, je le savais, était oui. Oui, j'aimait profondément mon ami Eugeo mais avais peur de lui avouer mes sentiments. J'avais peur de me faire rejeter et de gâcher notre amitié.

Et, sur un coup de tête, je décide de tenter le tout pour le tout le lendemain.

Entre Doutes et Timidité Où les histoires vivent. Découvrez maintenant