Adam

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Adam: Tu crois que l'univers peut te donner des messages ?

Alice : L'univers est un grand jeu d'échecs personnalisé. Il nous met les personnes qu'il faut au bon moment, et pousse à des actions, des décisions et concessions. Sa stratégie secrète veut nous guider vers le bonheur. Mais là l'univers déconne un peu, j'essaie encore de comprendre ce qu'il tente de dire. Car c'est contradictoire, l'écouter m'a donné un cœur vide scellé. Difficile de profiter de ce qui est censé faire du bien. Les apparents bons choix ne s'avèrent pas toujours les meilleurs, et souvent la fuite semble mener au retour.
Tout chemin a des ronces, des roches et des rôdeurs, parmi les arbres en fleurs. Mais on sait qu'il s'agit du sien, lorsqu'en s'éloignant, les autres chemins n'ont pas d'odeurs. Ici il y fait soleil pourtant, et l'eau est plus claire. Les gens sourient et prennent par la main, l'air est bon mais sa musique; différente. Tous les grands accords sont là pour une belle harmonie, mais l'ensemble est dissonant. Étrange chemin. On s'y promène avec un petit panier de pourquoi, de regrets et de pommes. On s'y balade par défaut, hochant la tête, prenant des photos. Peut-être qu'en redisposant les meubles, la nouvelle maison ressemblera à l'ancienne. Peut-être qu'en revenant sur l'abandonné pauvre chemin, en y arrachant les ronces de ses propres mains, en jetant les pierres au loin, il retrouverait ses couleurs d'antan. Peut-être que le caillou gênant la marche n'était que dans ma chaussure, et que ce chemin-là qui a trop souffert d'être foulé, n'est simplement pas le mien. Ou peut-être que si, mais que j'y marchais trop vite pour en prendre soin.
Peut-être qu'il n'y a qu'un seul chemin de bon, et autant de chances pour savoir le marcher. Peut-être que le coût de l'échec est d'y laisser un cœur, et suivre les chemins sans odeurs. J'attends de voir, de ressentir, l'univers a toujours ses raisons. J'aurai juste aimé lire le scénario d'abord, avant d'accepter de le jouer.

On entendit un joli petit rire et Adam s'adressa à Alice :

Adam : L'univers t'as envoyé à moi, Alice, j'en suis certain.

Alice le regardait amoureusement. Alice était le genre de personne à être convoitée, appréciée par les gens. Elle savait toujours inspirer les gens, et toujours avoir les mots qu'il faut pour les personnes autour d'elle. Mais personne ne savait l'inspirer, elle. Personne n'a jamais eu les mots pour, elle.

Jusqu'à Adam.

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