† 𝔠𝔥𝔞𝔭𝔱𝔢𝔯 𝔱𝔴𝔢𝔫𝔱𝔶-𝔣𝔬𝔲𝔯

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"chapitre vingt-quatre"

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"chapitre vingt-quatre"

Écouteurs dans les oreilles, je marche dans les rues noires de Séoul.
Même si j'ai la mission d'aller acheter du jap', je profite du calme et du silence qui règne dans les rues si souvent empruntées de la capitale.

C'est calme, limite apaisant.
Même si j'ai de la musique dans les tympans, elle est à bas volume et j'arrive à discerner les bruits qui m'entourent.
Ce sont la plupart du temps des animaux.

Je souris en coin, je me sens bien.

J'arrive bien vite au restau et je me rends compte que j'vais devoir faire la queue.
Il y a trois personnes qui attendent avant que je puisse passer commande.

Tant pis, je peux au moins humer la bonne odeur que dégage cette bouffe divine.
Pour passer le temps je détaille les visages des clients.

Principalement des familles avec deux ou trois enfants, soit en bas âge, soit dans l'adolescence.

Je souris, ça me rappelle le temps où, moi aussi, j'avais le droit de sortir avec ma famille, pour un bon repas accompagné de rires et de blagues pourries.

Maintenant, je n'y aurais plus jamais droit, à cette ambiance chaleureuse et familiale.
Ce climat s'est terminé il y a trois ans et je crois que je ne l'ai toujours pas accepté.

Enfin on y vient

Je baisse la tête et mon sourire se fâne.
C'est vrai ça, je ne l'ai jamais accepté.

Je n'ai jamais accepté le fait que ma mère, mon pillier, mon repère putain, m'a rejeté comme si je n'avais jamais existé pour elle.

Non le pire, c'est le regard effrayé qu'elle m'a jeté quand elle me criait de m'en aller.
Elle avait peur.. peur de moi, de ce que je pouvais lui faire.

Pour elle j'étais comme.. un malade à interner.
Alors que j'avais juste besoin qu'on m'aide à gérer mes émotions.

Et mon père, mon père et son regard dur.
Mon père et ses « tu devrais consulter » alors qu'il me jetait à la gueule une valise.
Mon père était le modèle masculin que je suivais depuis que j'avais l'âge de marcher.
Il était un repère lui aussi, comme ma mère, et comme mon frère.

Et mon frère.. putain, cet enfoiré.
Tous ses « je te protégerais toujours petit frère » , « tu pourras toujours compter sur moi pour t'aider ».

Tu parles, il a été le premier à me foutre son poing dans le ventre dès que je levais le bras.
Peu importait le geste que j'allais effectuer, tous l'avaient pris comme un acte violent et résultat on me frappait pour m'empêcher de faire quoique ce soit.

Je n'étais pas battu, loin de là.
C'était.. une remise à niveau disons.
Pendant les cinq jours que j'ai passé à la maison après le diagnostic du psychiatre, on m'épiait, on me surveillait pour savoir quand j'allais péter un câble.

Tout c'que je demandais.. c'était qu'on essaie de me comprendre.
Qu'on m'aide à mettre un mot sur ce qui faisait chauffer et trembler mon corps.
Qu'on m'aide à.. arrêter de tout refouler.

Malheureusement, tout c'que j'ai eu ce sont des reproches, des regards effrayés, et l'abandon de tous les membres de ma famille.

Mais depuis que j'ai rencontré les gars, j'arrive à prendre du recul, et à me dire que j'ai une chance incroyable d'être tombé sur eux, sur Jimin.

Jimin a été, il l'est toujours d'ailleurs, ma bouffée d'air, mon.. ma chance de reprendre une vie normale en contrôlant mes émotions.

C'est difficile à cerner, ou même à comprendre, mais Jimin est tout pour moi.

Sauf que.. ça va au delà de tout ce que représente cette phrase.
Pour lui, je serais vraiment prêt à tout.

Quand je vois tout ce qu'il a fait et fait encore pour moi, tout ce qu'il s'efforce de m'expliquer calmement alors que d'habitude il aurait perdu patience.

J'arrive pas à croire qu'il m'ait choisi moi, entre guillemets.
Je ne le mérite pas, ça c'est sur, mais je suis quand même ultra heureux de l'avoir dans ma vie.

_ Monsieur ?

Hein ? Ah oui merde ! Le jap' !

_ oui excusez moi alors je vais prendre du katsudon, des yakitori, onigiri, deux bols de karahage avec sauce piquante, hm.. des sushis et un bol de yakisoba

_ bien, ce sera prêt dans quelques instants, veuillez patienter ici, on va vous encaisser

Je souris au chef et me dirige vers une autre queue.
Ça va un peu plus rapidement et je paye ma commande.

_ la commande de Monsieur Jeon ! Monsieur Jeon !

Je lève le bras et on me donne mes sacs.
Ouh, c'est tout chaud, je souris, en plus ça sens bon.

Je sors rapidement et le froid de la nuit me frappe de plein fouet.
Quelle heure il est ?

Je sors mon portable et arque un sourcil.
Déjà ? Il est vingt-et-une heures trente.

Je le range et fourre mes mains dans mes poches, directement la villa.
Ils vont m'adorer, j'ai acheté plus qu'il ne fallait mais en même temps, le jap' c'est div-

_ Jungkook ?

Putain d'merde, pas maintenant.

𝐚𝐩𝐩𝐞𝐚𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant