chapitre 5

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« i hate the ending myself but it started with an alright scene  »

Disenchanted - My chemical romance

EVAN

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J'avais été sacrément secoué à mon réveil, le bureau blanc éclatant m'avait fait mal aux yeux comme une très mauvaise gueule de bois un mercredi matin. J'ai mis quelque secondes pour m'habituer à la lumière et au doux visage d'André qui avait l'air aussi aimable qu'une porte de prison. Il m'a tenu un discours monotone que j'ai écouté distraitement. Le point fort étant que j'étais mort. La nouvelle ne m'a pas chagriné, elle m'a énervé, j'avais encore plein de chose a vivre en bas et je devais attendre je ne sais combien de temps dans cette endroit qui ressemble vaguement a un hôpital psychiatrique couplé avec un vieux bureau de mairie. La bibliothécaire m'a ensuite tenu, a son tour, son discours, encore une fois je n'écoutais que d'une oreille, mon cerveau essayant de se souvenir comment je suis mort mais rien ne m'est revenue, ce qui était vraiment très frustrant.

Mon attention s'est ensuite focalisé sur le bruit de la porte qui venait de claqué derrière la nouvelle arrivante dans la bibliothèque. Elle était plutôt mignonne, elle ressemblait a un chaton aux poils ébouriffés avec ses cheveux ondulés en bataille. Ils avaient une couleur intéressante, très brun aux racines et châtain clair sur les pointes. Sa longue frange retombait sur ses yeux et ses longs cils, elle était joufflu ce qui lui donnait un air sympathique et enfantin. Elle avait l'air surprise de voir quelqu'un d'autre, je lui ai adressé un simple hochement de tête en prenant mes documents puis en partant, lui laissant la place pour parler a l'ennuyeuse bibliothécaire.

La suite m'a paru plus compliqué...Je devais trouvé mon chemin et c'était surement mon plus gros point faible. Je ne sais pas me repérer dans l'espace et j'ai tendance a rêvasser et me perdre encore plus. Mes amis pensaient même à me faire tatouer le chemin pour que j'aille chez eux. J'ai eu un sourire triste en repensant a Will, John et Sonia. Après de longues minutes de marches j'ai fini par trouvé, le fameux district et ensuite mon nouveau « chez moi ». J'avais hâte de quitter cet endroit déjà.

Soit je restais en vie soit je mourrais, je détestais cet entre-deux stupide. J'allais enfin commencé ma vie et on m'enlève tout pour finir dans un endroit fade et inutile. Que le jour du jugement arrive vite, je n'ai aucune intention de rester ici. Pourquoi le devrais-je ? Je n'ai ni mes amis, ni ma famille. 

Ma famille... Ma mère doit être dévasté tout en essayant de rassurer ma petite sœur que ça ira, qu'ils leurs faut juste du temps. Cette simple pensé me brûlait le coin des yeux, j'ai essayé de retenir mes larmes me disant qu'au moins, ils étaient tous ensemble, en sécurité...J'ai tenu ma tête quelque secondes, essayant tant bien que mal de ne pas me laisser aller mais le flot de larmes a vite débordé de mes yeux. 

Je ne voulais pas les quitter...

J'avais pourtant tellement hâte de voir ma petite sœur rentré au lycée, voir Sonia et Will se marier, voir ma mère fière et me prendre dans ses bras le jour de mon diplôme ou encore entendre la voix de John me hurler dessus quand on joue ensemble. Ils doivent avoir de la peine de m'avoir perdu mais j'en ai encore plus de les avoir perdu aussi.

J'ai pris une douche rapide pour chasser mes sombres pensées, ensuite je suis allé prendre l'air en essayant de trouver un endroit vendant des cigarettes dans ce trou a rat des âmes. J'ai erré un bon moment avant de me décider a enfin entrer dans la sorte de café-restaurant vintage devant lequel je suis passé au moins cinq fois en cherchant le supermarché. En rentrant une charmante serveuse qui ressemblait un peu a ma tante est venu m'accueillir pour prendre ma commande. Après quoi, elle m'a observé avec beaucoup de compassion comme une mère avec un enfant apeuré.

- Ça va aller, le premier jour c'est le plus dur, je te sers un remontant tout de suite - elle m'avait parlé avec une voix si douce me rappelant ma mère qui était si douce avec moi. Mon cœur s'était réchauffé un peu, touché par la gentillesse de cette femme. Je n'ai pas fait attention a ce qui m'entourait, j'ai juste attendu au comptoir perdu dans mon monde jusqu'a ce que la fille de la bibliothèque viennent a ma hauteur. Elle m'a proposé de la rejoindre avec deux autres personnes à sa table mais la douleur d'avoir perdu ceux que j'aime s'est ravivé d'un coup et j'ai répondu sèchement que je n'étais pas intéressé.

J'ai fini par trouver un tabac pas loin de l'appartement. Je me suis assis sur un banc devant l'immeuble aussi triste qu'un enterrement un jour de pluie. J'ai allumé une cigarette, puis deux, puis trois essayant de comblé le vide que ma mort m'avait causé. La douleur ne s'estompait pas, je suis remonté dans l'appartement qui m'appartenait pour lire le bouquin ennuyeux sur les règles de cet déchetterie d'âmes.

Après être aller demander ses gâteaux à la voisine en lui admettant mettre perdu, j'ai juste attendu, regardant le temps défilé. Quelque heure plus tard, je suis redescendu prendre l'air et fumer c'est la que j'ai recroisé l'aimable serveuse. Je l'ai salué d'un geste de main désinvolte, elle s'est approché et elle m'a sourit gentiment. J'étais assis sur le dos du banc, les pieds sur l'assise, la dame aux cheveux roux sombre m'a vite imitée, j'ai vite écarté la fumée de ma cigarette d'elle. 


- Ça n'a pas l'air d'aller mieux ? - elle avait une moue inquiète de maman un peu protectrice de ses enfants qui rentrait a l'école pour la première fois

- Vous êtes perspicace madame...

- Rachel – corrigea t-elle – avec un visage si triste personne ne si tromperait, ne t'en fais pas c'est normal d'être triste . La mort a deux revers elle touche le gens qu'on aime et nous même, c'est un double tranchant cruel mais ça va aller, ça va passer je t'assure

- Merci – j'ai laissé un blanc elle s'est levé surement gêné par mon manque de réponse qui devait traduire un ennui – vos mots m'ont touchés, merci Rachel


Elle a juste souri avant de me dire que je pouvais venir discuter avec elle si j'avais besoin, elle ne me demandait pas de venir obligatoirement mais elle me tendait une main que je pouvais accepter ou refuser. Elle ne me donnait pas envie de refermer sur moi même et pour la première fois depuis le début de ma vie de mort, j'ai souris d'un sourire sincère en guise de remerciement.

Mon cœur s'est un peu réchauffé, sa gentillesse me touchant profondément...

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 09, 2019 ⏰

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