L'hypersexualisation de la Femme Et L'hypervalorisation de l'Homme

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*Ce chapitre bien que plus lié à la sociologie va aussi parler de féminisme.*

Si ces mots ne vous disent rien, ne vous inquiétez pas je vais tout vous expliquer.
L'hypersexualisation est comme le préfixe "hyper" l'indique une surreprésentation. Dans ce cas-ci du corps et du désir, en général.
Quant à L'hypervalorisation c'est la surreprésentation positive d'un être, d'un mouvement, d'une idée.

Ces deux mots sont donc un synonyme d'excès et de surenchère.

L'intérêt est que là chacun est associé à un genre. Donc l'hypersexualisation parlerait de la surreprésentation du corps et de la sexualité par rapport à la femme. Et L'hypervalorisation parlerai de la surreprésentation positive, par rapport à l'image que véhicule la société, pour l'homme.

Pour celles et ceux pour qui cela ne serait pas clair, voici un exemple qui j'espère vous aidera :

Vous avez sûrement déjà entendu les termes de jeans boyfriend ou boyfriend style ? Ces styles sous-entendrai qu'une femme porterai les habits de son homme, son "boyfriend". C'est même devenu un style commun maintenant.
Mais est-ce que le terme "girlfriend" à déjà été entendu ? Est-ce que nous avons déjà vu un homme qui aurait piqué le top de sa femme ?
Personnellement jamais.

Pour résumer : Une femme qui s'habille avec des habits que l'on décrirai comme ceux des hommes, c'est banal même "stylé".
Alors qu'un homme qui s'habillerai avec des habits que l'on décrirai comme ceux d'une femme, ça serait sûrement dit ridicule.

Imaginez un homme en robe ?

Voilà le problème. C'est l'image positive de l'homme que véhicule la société qui fait que porter/ressembler à un homme ne pose pas problème. Alors que ressembler à une femme est presque décrit comme péjoratif car synonyme de faiblesse. Cet état d'esprit existe, il faut juste prendre du recul pour voir toute son ampleur. Là j'ai pris un exemple basique mais j'aurais aussi pu parler des garçons qui se font lyncher dès qu'ils portent du rose.
Quelques un.e.s diront que je cherche la petite bête, que c'est "normal" mais c'est important de souligner ce phénomène.

Cet état d'esprit est notamment utilisé pour faire vendre dans notre société de consommation*. Notamment avec les standards de beauté et les différents clichés véhiculés par la publicité principalement.

Prenons l'exemple des publicités pour parfums :

Ici nous avons une publicité pour le parfum de la très connue chaîne Dior. On y voit une femme dans les standards de beauté (blonde, grande, mince etc...) qui pour vendre son parfum s'asperge d'eau, tout ça dans des jeux d'ombres de lumières en arrière-plan. Elle prend tout en s'aspergeant d'eau des poses lascives laissant aux téléspectateur.rice.s le loisir de reluquer son corps. Ici nous avons la parfaite image de l'utilisation de l'hypersexualisation pour vendre un produit. Car tout ce jeu de désir provoqué par le modèle pour les consommateur.rice.s n'a clairement aucun rapport avec le parfum. La femme est ici pour vendre le produit en utilisant son corps. C'est une image dégradante pour le modèle - et les femmes en général - qui doit jouer de ses atouts pour vendre. À croire que son corps est la seule chose qui intéresse finalement la marque.

Maintenant voici une publicité de la chaîne de parfum Paco Rabanne. On y voit un homme, jeune répondant lui aussi aux standards de beauté (grand, "ténébreux", musclé, mâchoire carrée etc....). On le voit parcourant sa salle de bain/bibliothèque tout en se déshabillant et en regardant son corps. Le petit plus (enfin moins pour le coup) de cette publicité est que pendant que l'homme s'apprête à prendre un bain, une vingtaine de femmes sont cachées derrière les murs, mirroir, meubles observant l'homme à son insu. On les entend soupirer, gémir montrant leur forte excitation presque ridicule face à cet homme... Et quand ce dernier se regarde une dernière fois dans le miroir tout en se mettant le parfum de la marque, elles s'évanouissent toutes. Cette pub envoie donc clairement le message : "mettez notre parfum et toutes les femmes vous tomberont dans les bras." Nous avons d'un côté une hypervalorisation de l'homme viril, musclé et entièrement épilé. Et de l'autre l'image de la femme dépendante et qui ne vit que pour l'homme dans la publicité.
Dans les deux cas ce n'est pas un reflet de la réalité.

J'aimerais d'ailleurs revenir sur un point de la pub, quand deux femmes observent l'homme en toute impunité et que l'une repousse l'autre pour avoir le monopole de la vue. Ce passage montre donc la non solidarité féminine et que les femmes sont des animaux capables de se battre pour un homme au lieu de faire preuve de sororité*.

Ce genre de pub entretienne les clichés de la femme objet et de la masculinité toxique.

Alors est-ce que vous avez vous aussi remarqué ces deux phénomènes ? Et si oui en avez-vous été la victime, l'instigateur.rice ou le/la témoin ? Pensez-vous que c'est un problème à régler ?
À vos claviers.

Vocabulaire du jour :

Société de consommation : D'une manière générale, il apparaît que, la société de consommation, caractérisée par l'opulence est particulièrement violente. Elle s'impose à nous de bien des manières et change notre rapport au bonheur. Mais elle exclut également nombre d'individus et nous amène sur le terrain de la comparaison sociale permanente.

Sororité : Nom trop peu connu qui désigne la solidarité féminine. Indispensable au féminisme.

Femme objet : Idéal et fantasme de quelques individus pour une femme obéissante et soumise, sans conscience propre.

Masculinité toxique : La masculinité toxique est la pression subit par les hommes pour être des personnes meneuses et insensible.

Féminisme, Humanisme, Égalitarisme Où les histoires vivent. Découvrez maintenant