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Where are you now ?

BETH

___

Les yeux endormis, je sors du lit pour aller dans la cuisine.

Mon corps est courbaturé et en allumant la cafetière, je me souviens que Clay et moi on s'est endormis dans le canapé hier soir.

Au milieu de la nuit, il m'a porté dans ses bras, m'a déposé sur mon lit, et ma chaire frissonne de mille étoiles en repensant au baiser tendre qu'il a déposé sur mes lèvres avant de quitter ma chambre.

En souriant, j'appuie sur le bouton de la cafetière pour me faire couler un café bien noir.

Je m'attache à Clay, plus vite que prévu.
Il a le don d'employer les bons mots quand il faut. Il m'a avoué qu'il me respirait hier soir, et malgré la surprise que j'ai ressenti, je dois avouer que sa déclaration a atteint mon coeur.

D'une humeur joyeuse, je fais couler un deuxième café pour lui, impatiente de retrouver sa petite frimousse de beau gosse.

Les deux tasses de café en main, je traverse le couloir pour aller toquer à sa porte.
Mon cœur est un peu stressé, et malgré que Clay ne me réponde pas, j'entre dans sa chambre.

Son lit défait est vide.
Plus aucune valise, et un grand sac plastique noir est posé sous la fenêtre.

Clay est rentré chez lui ?

Je cligne des yeux, pose les deux tasses sur la table de chevet, avant de balayer sa chambre du regard. Je sens encore son parfum dans l'air, mais aucune trace de lui. Toutes ses affaires ont disparues.

Sonnée, je m'adosse contre le mur pour reprendre mes esprits. Mon cœur tambourine fort dans ma poitrine, il essaye de comprendre ce qui se passe.
C'est alors que sa phrase d'hier après-midi me revient en mémoire. « On partira tous les deux demain, ok ? ».

Sauf qu'il est parti avant moi, et sans rien me dire.

—Bonjour ma chérie, déclare mon père en passant sa tête dans la chambre. T'as reçu un message. Je crois qu'il vient de ton chéri.

Il roule des sourcils avec un grand sourire aux lèvres.

Comme une idiote, je me précipite pour lui arracher mon portable des mains.

—Serais-tu amoureuse ma Betty ? rigole mon père.

—Pas du tout !

J'évite son regard lourd de sens, et vais m'assoir sur le lit de Clay pour découvrir son message.

[ Désolé chaton d'être parti ce matin sans te prévenir. Ma réalité m'a rattrapé. J'ai adoré dormir avec toi hier soir, mais malheureusement on ne va pas pouvoir se voir aujourd'hui. Je passe te prendre demain matin pour t'emmener quelque part.
Pense à m'envoyer des messages quand t'en as envie, et surtout ne cogite pas trop.
Je te respire. ]

Mon cœur se réchauffe d'une douce chaleur, un grand sourire s'invite sur mon visage. Comment est-ce possible qu'il me fasse tant d'effet ?

Je relis son message une deuxième fois, quand j'entends un clic. Je braque mes yeux sur mon père qui tient son téléphone.

—Tu viens de me prendre en photo ?

Mon père ricane sous sa barbe, avant de vite glisser son portable dans la poche de son survet.

—Tu es tellement belle quand tu souris. Ce Clay te fait vraiment du bien. Je vais me doucher.

Face à ma mine choquée, il disparaît en rigolant de bon coeur.

Je bascule mon dos sur le lit en lâchant un profond soupir. C'est vrai que Clay me fait du bien. Je crois que je commence à l'apprécier.

Je reprends mon portable pour relire son message, et les mêmes petites étoiles se logent dans ma poitrine.
Incapable de savoir quoi lui répondre, je range mon téléphone, me lève du lit et reprends les deux tasses de café avant de rejoindre les autres dans le salon.

*
**

On est l'après-midi.
Anna et Djibril sont en train de discuter au bar de la piscine depuis vingt minutes. Vu la tête que tire ma meilleure amie, je crois que Djibril est en train de rompre avec elle.

Ça me fait mal au coeur de voir ses yeux tristes, mais Djibril semble prendre son temps pour la rassurer. Il vient même de commander deux cocktails, et quand je vois le petit sourire d'Anna, je me demande s'il vient vraiment de la quitter.

Le soleil est encore plus chaud cette après-midi que les jours précédents. Malgré que je sois à l'abri sous le parasol avec mon père, je transpire de partout.
Je quitte le couple du regard pour le river sur mon père.

On part finalement dans deux jours et je crois que c'est mieux comme ça.
Deux semaines c'est trop long.
Surtout sans Clay à mes côtés.

Avec un pincement au coeur, je sors mon téléphone de ma sacoche.
Mon père fait la sieste, le bout de ses pieds sont rouges. Je me lève pour faire pivoter le parasol sur ses jambes, et ainsi éviter qu'il attrape une insolation sur ses orteils.

Une fois assise sur mon transat, je reprends mon portable en main en réfléchissant à un message que je pourrais envoyer à Clay.

Sa bouille d'ange m'a manquée aujourd'hui, son sourire charmeur aussi. Je dois absolument trouver quoi écrire dans ce message pour lui montrer que je pense à lui. Après tous les efforts qu'il a fait pour moi, je me sens redevable. Même si on ne partage pas le même degré de sentiments, cette journée passée loin de lui m'a prouvée que je tiens à lui.

J'arrive toujours pas à croire qu'il soit le garçon de quinze ans dont je suis tombée amoureuse en arrivant au Lycée. J'arrive pas à croire que je ne l'ai pas reconnu plus tôt.

Il a tellement changé en un an, qu'il m'était impossible de faire le lien entre le gamin timide et ce grand séducteur qu'il est devenu.

—Allô oui bonjour.

La voix ensommeillée de mon père me tire de mes pensées.
Les yeux cachés par son bob, il a son téléphone collé à son oreille.

—Oh, s'affole-t-il tout d'un coup.

Il se redresse brusquement sur son transat alors que je le fixe intriguée par son appel.
Il remet son chapeau bien en place sur sa tête, avant de se mettre carrément débout.

—Oui, oui. Je fais au plus vite.

Il raccroche, je vois sa main trembler.

—Papa ça va ?

Surpris par ma voix, il se tourne vers moi en essayant de masquer sa panique.

—Heu oui, bredouille-t-il en regardant autour de lui. Je dois m'absenter.

—Où ça ?

Le visage préoccupé, il attrape la clé du mobile home et ses lunettes de soleil.

—Je reviens plus tard, m'informe-t-il en se dépêchant de partir.

Mais qui a pu mettre mon père dans cet état-là ?

La mère de Clay ?

Déstabilisée, j'ouvre le message de Clay pour lui poser la question.

—En fait ma chérie, tu peux venir avec moi.

—Hein ?

Mon père est revenu et ses yeux paraissent moins affolés. Il saisit mon portable de mes mains et me fait signe de le suivre.

—Aller, aller, me presse-t-il en me voyant interloquée sur mon transat. On n'a pas toute la journée. Tu répondras à ton chéri plus tard. On doit filer.

À peine le temps de jeter un coup d'œil à Anna et Djibril qui boivent leurs verres en silence, que me voilà traversant la piscine à toute vitesse, me demandant où mon père veut m'emmener.

Black stars (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant