C'est parti d'un lundi.
Tout le monde sait que le lundi est un jour maudit, et celui là ne faisait pas exception à la règle.
On était lundi et, comme tous les lundi, j'étais enfermé dans une salle de classe.
Comme tous les lundi, j'avais le cul rivé sur ma chaise et le regard au loin. Malgré le soleil qui me brûlait les yeux, tout semblait plus intéressant que le cours que je subissait.
Jusqu'à ce que je l'entende. CE mot. Cette consigne que je détestais plus que tout.Lorsque le professeur annonça qu'on devrait faire un travail de groupe, j'ai d'abord pensé qu'elle se moquait de nous. Que de bon matin, elle se sentait d'humeur comique et que comme tous les professeurs, son humour s'arrêtait à ''Contrôle surprise! Mais non je rigole! Si vous aviez vu vos têtes''.
J'imagine n'avoir jamais compris le concept d'humour. Et si c'est pour éviter d'être aussi ridicule, j'en suis plutôt fier.
Mais, alors que j'attendais le dénouement de sa blague, il ne vint pas. Pire encore: le professeur continua dans sa lancée et annonça même les consignes.J'analysais donc les possibilités qui m'étaient offertes: mourir tout de suite, sécher les cours jusqu'à la fin du mois en prétextant une maladie foudroyante (au risque d'affronter la colère toute aussi foudroyante de ma mère), ou bien simplement le faire, ce travail de groupe. Et, au vu de mes -très- nombreuses absences ce trimestre, la raison voudrait que j'obéisse pour me faire oublier.
Mais, ma vie sociale avec mes camarades se limitant à un regard en passant la porte, je ne mettais que peu d'espoirs dans cette dernière possibilité.
Pas que je me plaigne de mon manque d'interactions sociales, bien au contraire: plus je reste loin de mes semblables, mieux je me porte.
Cependant, dans certains cas comme celui là, je n'aurais pas été contre la présence d'un gars, celui qui n'est pas méchant mais pas non plus agréable. Celui qui sauve l'honneur quand vos parents vous accusent de n'avoir décidément aucun ami, celui qui mange avec vous à midi quand vous vous sentez trop seul, ou celui qui se met dans votre groupe pour les travaux communs et qui vous laisse copieusement faire tout tout seul, ou mieux encore, s'occupe dudit devoir du début à la fin.
Bref, ce camarade pratique, mais pas envahissant.
Mais moi, Min Yoongi, je n'avais pas la chance de posséder ce camarade et, par ce morose lundi matin, je me condamnais à subir la présence d'un inconnu au sein de mon espace vital pour de longues heures de souffrance.Pourtant, j'avais pris l'option photographie pour une raison presque valable: prendre un appareil photo et faire les cent pas à la recherche d'un sujet me protégeait de toute interaction sociale et comme, par chance, la photographie faisait partie des rares domaines dans lesquels je n'étais pas incapable, je faisais d'une pierre deux coups.
Le destin me poussait de lui-même vers cette option pour ma tranquillité. Rien de désagréable ne pouvait donc m'arriver, n'est-ce pas?GRAVE ERREUR.
Je n'avais pas prévu que les travaux de groupe seraient aussi fréquents. Pour ''mettre en commun sa fibre artistique'' ou une connerie du genre.
Moi, j'avais aucune envie de mettre en commun quoi que ce soit, mais bien sûr, personne me demandait mon avis.Je soupire.
Au signal du professeur, les élèves commencent à se lever, à bavarder -plus précisément à faire du bruit- afin de constituer les groupes.
Moi, comme d'habitude, j'attends.
De toute façon, il restera bien un gars paumé qui sera obligé de se mettre avec moi. Pas besoin donc de s'exciter ou même de lever son cul.Mais, plus tôt que je ne pensais, je sens une main tapoter mon épaule. Je me tourne pour me trouver nez à nez avec un visage souriant. Si souriant que ç'en est presque écoeurant.
« Salut. T'es seul, je peux me mettre avec toi? »
Je regarde autour de moi, les yeux emplis d'incompréhension. Presque autant que ceux de mon interlocuteur étaient emplis de niaiserie.
Comment c'est possible que ce mec hyper souriant, et visiblement motivé, s'intéresse à venir dans le groupe du dernier mec choisi?Je reporte mon regard sur lui. Il n'est pas désagréable à regarder. C'est étonnant qu'aucune fille du groupe ne l'ai supplié de se mettre avec elle.
Des cheveux bruns, visiblement coiffés en fonction des envies du vent ce matin -qui n'avaient pas été de trop mauvais goût, si vous voulez mon avis-, de petits yeux enjoués et toujours ce grand sourire niais mais inspirant indubitablement la bonne humeur.
Oui, j'ai utilisé le mot indubitablement. C'est étonnant à ce point que j'aie du vocabulaire?Bref, de toute façon j'ai pas vraiment le choix. Soit j'accepte Monsieur bonne-humeur dans mon groupe, soit je me retrouverai sûrement avec le gars venu en option photographie un peu par hasard, surtout parce qu'aucune autre option ne voulait de lui, sinon parce qu'il faisait de 'très bon' selfies.
Alors, je m'inclinais et acceptais mon sort.« Ouais. Si tu veux »
Et là, c'était comme si j'avais réalisé le rêve de toute une vie, que j'avais accepté une chose si incroyable -ce qui n'était pas si loin de la vérité en fin de compte- qu'il me devait ce sourire radieux qui affichait ses dents blanches passées au Colgate et plissait ses petits yeux brillants de joie.
Avec cette expression d'étonnante euphorie, il me servit un petit 'merci', qui me sembla dérisoire par rapport au bonheur dont il m'avait fait part plus tôt, et qui m'avait tellement surpris que j'ai peut être même du sourire en retour. Oui, je suis sérieux.
Il faudrait un jour que quelqu'un se décide à donner plus d'impact aux mots. Je notais cette remarque sans grand intérêt dans un coin de mon esprit.L'individu prit donc place à mes côtés, comme il était d'usage lorsque deux élèves civilisés prenaient part à un travail de groupe.
Discrètement, je jette un œil dans sa direction.
Même assis et le regard droit devant lui, il semble heureux. Comment autant de joie peut rentrer dans une seule personne? Est-ce qu'on peut avoir trop de joie? Exploser ou faire une overdose?Lorsque le volume sonore dans la salle augmenta à nouveau et me coupa dans mes réflexions scientifiques des plus utiles, j'en déduis que les bavardages avaient reprit et qu'il était donc temps de travailler.
Ou pour le dire plus simplement: 'd'avoir une discussion avec un autre être humain sur un sujet qu'il nous restait à trouver, pour une travail de groupe que je n'avais pas du tout envie de faire, mais visiblement lui oui'.
Et, quand il posa ses yeux sur moi, je compris qu'il attendait que je dise quelque chose. N'importe quoi. Juste un mot pour mettre fin à cet échange de regards gênant, et pour la science, voir s'il gardait ce sourire radieux même quand il parlait.Je soupire.
Qu'est-ce que j'aime pas le lundi.
C'est tout ce que j'ai réussi à sortir.
Mais pour ma défense, c'est vrai. Si l'enfer existe vraiment, je parie que c'est tous les jours lundi.Contre toutes attentes, mon interlocuteur se met à rire. Pas à hausser les sourcils d'ennui ou pour se moquer de moi. Non, il a vraiment l'air amusé.
« Moi non plus, j'aime pas le lundi. Mais il tient qu'à nous de le rendre meilleur non? De faire tout notre possible pour le remplir de soleil »
Mais avec qui je suis tombé. C'est ma première pensée à cet instant précis.
Je déteste le lundi.
Je déteste le lundi parce que, par une malédiction quelconque, c'est toujours le lundi qu'on se tape les contrôles les plus barbares.
Je déteste le lundi parce que ce lundi précisément m'a flanqué d'un imbécile toujours heureux et marchant certainement à la drogue dure.
Mais malgré tout, je peux pas vraiment 'haïr' le lundi.
Parce qu'aujourd'hui, je dois reconnaître qu'il m'a donné un modèle des plus photogéniques.1309 mots.
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A.N: Bonjour à toi, petit lecteur!
Oui je sais, encore une nouvelle histoire de commencée comme ça sans te prévenir... J'ai pas pu m'en empêcher!
Elles apparaissent comme ça tel des pokémons sauvages.
Bref, comme tu l'auras sans doute compris, Anti-sympatique est une fanfiction sur un thème -très- léger, débordant de mignonnerie et avec pour but principal de te faire rire.
Bon, après il y aura peut être un peu de pls voilà, on se refait pas...
Mais ca va rester un highschool A.U quand même très mignon comme on les aime.
Ca va être assez court, une petite dizaine de chapitres je pense, mais j'espère pouvoir te compter parmi mes lecteurs!
Sur ce, bonne journée, bonne soirée et plein de bisous sur ton nez!
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Anti-sympathique
Fanfiction- T'es anti sympathique! - Antipathique tu veux dire... - Non! Je sais ce que j'ai dit! T'es anti-sympatique. Parce que tu fais fuir toutes les personnes gentilles qui se tuent à te vouloir du bien! Lorsque un Yoongi particulier antipathique, et un...