Chapitre 1

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Bonjour !

Me voilà avec une petite histoire estivale. Je la posterai en petits chapitres pour espérer poster au moins une fois par semaine.

Je n'ai pas d'avance, d'où l'idée de poster des courts chapitres. Si j'arrive à écrire le deuxième chapitre avant la semaine prochaine, je le posterai, sinon on se voit lundi prochain. Cette histoire ne se veut pas si longue, dans l'idée elle ne dépassera pas les dix chapitres, mais cela dépendra de mon avancée.

Bonne lecture, en espérant que vos vacances se déroulent bien. :)

XXX

Les lettres gravées s'assombrissaient au fur et à mesure que l'on s'en approchait, creusées jusqu'à la limite du bois fragile, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus assez de matière pour aller plus loin. Une force surhumaine avait dû traverser le bois pour marquer le territoire et construire cet immense camp protégé par une barrière d'arbres.

Clarke frissonna en passant sous le sigle. Elle n'était pas venue ici depuis ses sept ans. Le camp Arkadia s'était agrandi depuis son ouverture. Enfant, Clarke avait refusé de participer à ce projet fou. Elle avait fait mille caprices pour ne jamais avoir à y poser un pied. Elle avait une fois foulé ces terres par la force de conviction de ses parents, et plus jamais elle n'y avait adressé un regard.

- Ton père serait fier de toi, lui lança sa mère restée de l'autre côté de la porte.

Du côté de la liberté. Le côté que Clarke avait été obligée de quitter.

Elle ne répondit pas. Elle s'avança dans le camp. Le chemin était tracé en ligne droite. Les arbres sur les côtés offraient un semblant d'intimité qui ne rassurait pas Clarke. Plus elle avançait, plus elle avait l'impression que cette lisière de forêt se refermait sur elle.

Le ciel bleu était caché par les feuillages verts des chênes. Ceux-ci avaient grandi ces dernières années. Clarke les voyait immenses, effrayants. Des gardes qui l'empêchaient de quitter le camp. Ce n'était qu'un camp de vacances. Un camp d'été pour nageurs. Cette année, pour la deuxième édition, le camp accueillait des nageurs expérimentés, médaillés olympiques, qui allaient donner des cours dans les bassins d'Arkadia. Les lettres gravées à l'entrée avaient été rendues célèbres par Jake Griffin, ancien médaillé d'or, champion de renommée mondiale, grand athlète, comme beaucoup aimaient énumérer. Il avait été entraîneur pendant douze ans. Seul son décès était parvenu à l'éloigner des bassins.

Voilà trois ans que Clarke essayait d'ignorer sa culpabilité. Son père était mort sans qu'elle puisse l'aider à réaliser son plus grand rêve. Elle avait honte de la personne qu'elle était. Jamais elle n'aurait osé mettre les pieds ici si sa mère ne l'y avait pas obligée.

Le large chemin forestier s'ouvrit devant Clarke, lui présentant la foule impatiente qui faisait la queue devant des tables de métal. Une banderole en tissu montée sur deux tiges de bois ordonnait aux nouveaux venus de venir se présenter aux animateurs. Ceux-ci n'étaient pas les nageurs que les campeurs attendaient impatiemment de rencontrer. Ils n'étaient là que pour gérer l'administratif et l'animation. Il y avait là trois tables. Clarke se plaça dans une ligne au hasard. Les personnes autour d'elle parlaient forts, l'étouffant d'une excitation qu'elle ne partageait pas.

Elle contempla les alentours. Elle se tenait dans la file de gauche, lui laissant un angle de vue sur le chalet d'accueil. Il était haut de dix mètres et, aux souvenirs de Clarke, accueillait les bureaux administratifs du camp. C'était ici que se trouvait autrefois le bureau de son père, que Clarke avait pu visiter quelques fois pendant son unique séjour. Ce chalet de bois était monté sur un étage. Clarke avait trouvé le lieu chaleureux, enfant. Le seul souvenir positif qu'elle avait su garder, car c'était là qu'elle s'était cachée de nombreuses fois. Elle détourna le regard, assaillie par des souvenirs qu'elle avait essayé d'oublier. Elle s'était promis de ne pas craquer. Elle allait tenir le séjour, rentrer chez elle, annoncer à sa mère qu'elle avait accompli sa part de leur marché et elle pourra enfin aller en fac d'arts à la rentrée. Ce n'était que trois semaines.

Le reflet du lacOù les histoires vivent. Découvrez maintenant