Acte 1 - Du fanatisme à l'hérésie

Prologue

Le soleil irradiait Lune d'Argent. Un vent de paix et de prospérité baignait ses habitants et la sainte capitale. Des rumeurs affirmaient que Lordaeron était tombée aux mains du Fléau mort-vivant. Ces humains étaient pitoyables, fragiles et arrogants. Il n'était qu'une question de temps avant que cela ne cause leur perte. Le Puits de Soleil, synonyme de puissance et de vie, était la source de pouvoir des Sin'Dorei, l'origine de leur immortalité et symbole d'une civilisation à son apogée.

Il y a bien longtemps, cette source était celle du Puits d'Eternité, alors que les terres d'Azeroth ne formaient qu'un seul continent. Ces êtres, attirés par le pouvoir du Puits en firent leur source de vie. Gagnant en force, en taille, décuplant leur puissance et maîtrisant les flux arcaniques à leur guise. Ils nommèrent la plus parfaite de leur souveraine : Azshara. Mais corrompue par Sargeras, elle permit à la Légion Ardente d'entrer en ce monde. Heureusement, un groupe de rebelles réussit à stopper l'arrivée du Titan au prix de l'implosion du Puits.

Désormais sans source d'énergie, une partie des Kaldorei, les Bien-Nés, s'expatrièrent du continent aujourd'hui scindé en trois pour rejoindre les Royaumes de l'Est, créant le Puits de Soleil comme nouvelle source de pouvoir, un pouvoir infini !

A ce jour, la belle Lune d'Argent, rayonnante et flamboyante était la preuve terrestre d'une civilisation éternelle, celle des Hauts-Elfes.

... du-moins, c'est ce qu'ils pensaient ...

An 20, la troisième guerre a éclaté depuis quelques temps, les cors de la ville résonnèrent et l'agitation gagna la sainte cité. Saymana courut chez elle pour prendre quelques affaires et chercher son fils. Cependant sa deuxième grossesse la ralentit considérablement pour atteindre le port et prendre le prochain bateau pour Quel'Thalas. La panique la faisait trembler de toute son âme. Comment avaient-ils pu ne pas anticiper l'ascension du Fléau sur leurs terres ? Saymana arriva dans la salle principale, voyant des jouets non rangés au sol autour des canapés. Elle cherchait frénétiquement quelque chose du regard. Un discret sanglot résonnait derrière une armoire. L'elfe s'approcha, découvrant son enfant recroquevillé sur lui-même, tremblant de peur.

- Voronwë, dépêche-toi !

- Maman ! sanglotait l'enfant.

Saymana saisit son fils par la main puis se redirigea vers la sortie. Voyant que la peur paralysait sont enfant, elle le porta comme elle put, jetant un ultime regard vers son domicile. Un épouvantable cri de douleur la fit revenir à la réalité. Les abominations du Fléau avançaient, implacables, renforçant leurs rangs à chaque assassinat. Saymana courut vers le nord de la cité. Une grande porte menait au port tentant de canaliser le peuple en panique. La mère s'effondra à quelques mètres du bateau, son enfant en pleurs, ne comprenant pas ce qui se passait du haut de ses huit ans. Son champ de vision devint flou, distinguant de simples ombres courant vers les navires. Etait-elle condamnée à hurler à l'aide à quelques pas de sa rédemption ? La réponse lui vint quand de violentes contractions lui prirent. Voyant sa détresse, une autre femme et un garde l'aidèrent. La jeune elfe ôta sa longue robe qu'elle plaça sur les cuisses tremblantes de sa sœur de sang. Le garde lui maintenait la tête et l'encourageait dans cette terrible épreuve dans un décor de chaos et d'agonie. Saymana tenait fermement le bras du garde.

- Poussez ! Je vois la tête !

- Kael'Thas, par notre divine cité ... Venez-moi en aide ...

Les suppliques de la femme furent bientôt exaucées quand le bébé sortit, mais aucun cri ne résonna. L'enfant, inerte et sans vie causa la plus terrible des blessures à cette mère qui hurla sa douleur. Dans un dernier espoir, elle saisit la jeune elfe par la manche.