Acte 1 - Du fanatisme à l'hérésie

Chapitre 1

Lune d'Argent

– Votre tâche ne cessera qu'une fois que vous aurez rendu votre dernier souffle ! Car le Fléau continuera même après, ne cédez jamais ou partez maintenant !

Voilà un mois que Voronwë avait rejoint le Sanctum des Pérégrins et commencé sa formation. Cela avait débuté par quelques cours théoriques sur l'histoire de leur ordre et quelques rappels sur l'origine de leur peuple. Choses que le jeune paladin avait apprises en quelques lecture. Bien vite, on leur offrit une lame aussi tranchante que légère, d'un équilibre parfait, et les forcèrent à se battre entre eux, parfois jusqu'au sang. Suite à ces entraînements sanglants, on les menait au sanctuaire où on leur apprenait les bienfaits de la lumière et son pouvoir salvateur. Sous les regards ébahis des jeunes érudits, leur maître refermait les blessures d'une simple caresse.

– N'oubliez jamais que ce qui peut donner la vie peut aussi la reprendre.

Après avoir guérit la coupure qu'il s'était faite à la main, il se retourna, canalisant un flux lumineux qu'il envoya sur un brasero éteint. Une explosion aveuglante fit détourner le regard des jeunes recrues alors qu'un feu intense s'était matérialisé. Voronwë plissa les yeux face à cette flamme.

Purifier

Un claquement de main se fit entendre derrière eux. Quand ils se retournèrent, tous s'agenouillèrent devant l'elfe entrant. Une femme aux courbes somptueuses et au regard sévère. Elle invita le comité à la rejoindre. Leur maître, Dame Liadrin, était aussi impitoyable que déterminée dans leur éducation. Les rumeurs colportaient qu'elle était dans les premières lignes de défense, il y a douze ans, quand le Fléau posa son regard sur le Bois des Chants éternels. Son visage dur et son caractère indéfectible faisaient d'elle une chef née au sein de la cité. Anciennement officier de Kael'Thas, elle dirigea l'ordre des chevaliers de sang quand ce dernier les trahit juste avant la capture de M'uru, un puissant naaru qui s'était également établit à Lune d'Argent. Voronwë trouvait en elle un charisme et une attraction rare. Mais ce n'était rien face à la beauté d'Elvina, une consœur également en formation depuis environ trois mois, pour qui son cœur battait depuis son entrée dans le Sanctum. Ses yeux en amandes verts, son teint pâle et des cheveux bruns légèrement éclaircis par l'irradiation du soleil faisaient d'elle une créature peu commune dans la capitale.

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– Voronwë ! Arrête !

Le paladin se tourna vers celle qui le suppliait d'arrêter, tenant sa future victime au sol.

– Cesse de faire l'aveugle ! Ne vois-tu pas l'évidence ? Ils cherchent à nous manipuler et à te retourner contre moi ! Non ... je ne laisserai pas la corruption s'étendre plus qu'elle ne l'est déjà !

– Voron ...

Les suppliques étaient vaines. Il empoigna son trident, et dans une dernière prière, transperça le jeune orc encore agonisant de son duel. Voronwë signa pour l'âme de l'hérétique alors qu'il ôtait l'arme imbibée de sang. Quand il partit, sa sœur de sang resta un instant devant le corps inerte de la peau-verte, versant quelques larmes, se sentant coupable de cette action. Elle tomba à genoux, meurtrie de ce que la rage de Voronwë faisait de lui.

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Bois des Chants éternels, Sanctum Oriental

Vonronwë, accompagné d'Elvina, devait retrouver Mirveda qui étudiait la contamination persistante de la Malebrèche. Sortant de l'entrée, ils firent un léger salut à un elfe passant son temps à jardiner devant la cité. Lune d'Argent est une ville parfaite, et je me dois de conserver sa flore ainsi, leur disait-il. Sa connaissance sur les plantes de ce monde semblait sans limite et il s'émerveillait à raconter l'histoire d'une variété de fleur dès que des passants l'admiraient dans son œuvre. Le duo s'éloignait. Voronwë pouvait sentir le parfum d'Elvina, cela le rendait presque fou. Il voulut lui prendre la main mais il se retint. La jeune elfe tourna la tête vers le paladin qui fixait l'horizon d'un regard déterminé. Il ne la laissait pas indifférente mais, au fond, elle avait un peu peur de lui. Elle l'avait vu à certains entraînements. Depuis que Dame Liadrin avait conseillé de se rattacher à ce qui anime notre vie, Voronwë finissait presque toujours ses combats dans un accès de rage, nécessitant deux ou trois personnes pour le maîtriser et le raisonner. Ils rejoignirent une petite troupe en garnison non loin de la Malebrèche avant de bifurquer vers le sud.