PROLOGUE

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L'air chaud avait envahi le continent, nommé Africanum. Une terre entourée d'eaux. Le ciel bleu et gris voyagé par des oiseaux aux plumages éclatants. La terre fertile moissonnée par des humains. Une terre sèche et une végétation resplendissante. Deux civilisations. La forêt tropicale et la savane. Le premier homme était nommé premier garde. Peu connaissait son vrai nom. Il portait toujours un collier avec dix pierres grises. A la mort de cet homme, ses confrères ont brisé une pierre grise du collier. A la mort du premier garde, son petit-fils est né. Ainsi s'enchaina les générations de garde. Seuls eux connaissaient la prophétie et la transmettaient à leurs enfants.

Le huitième garde se nommait Abel et était né dans ce que le premier homme avait décrit comme l'Ouest, au Tchad. Lors de la garde d'Abel, l'east side story prit forme. Le changement climatique était devenu brutal et avait causé de nombreux problèmes. D'abord, ça avait commencé par une très forte sécheresse. La famine fut une cause de la sécheresse. Un quart de la population est morte. C'était une période redoutable et les moissonneurs redoutaient le pire. Ensuite, il y avait eu le tremblement de terre. Quand le sol avait vibré, certains sont morts par la peur. Leurs cœurs s'étaient arrêtés ne supportant pas l'émotion. C'était une nouvelle émotion ; la peur. Abel n'était qu'un simple moissonneur parmi les autres quand il prit la décision de partir et d'explorer d'autres lieux. Certains proclamaient que c'était un signe des dieux et que la fin du monde était proche.

Un matin, Abel est parti vers l'Est, l'endroit où semblait provenir le tremblement. Les familles restaient chez eux et lorsqu'un tremblement retentait, ils se serraient dans leur bras en priant. Ils avaient eu une bonne vie, plutôt calme et tranquille mais maintenant, ils avaient peur. Ils plongeaient vers l'inconnu et Abel était leur seul espoir. A son retour, il avait raconté un exploit tellement grand et incroyable qu'il était difficile de le croire. Les croyances des moissonneurs étaient faibles.

Abel racontait qu'il y avait un énorme trou dans le sol. Mais de l'autre côté de ce trou, il y avait une femme. Cette femme lui avait appris qu'il y avait une bonne terre chez eux et qu'il fallait contourner ce tremblement de terre en partant le plus au Nord possible. Quitter sa terre pour s'installer sur une autre a été le commencement d'une nouvelle alliance. Et ils avaient besoin de cette alliance pour survivre. La femme disait que vers l'Ouest, le climat était humide et chaleureux. Peuplé de forêt tropicale et d'une savane. Pendant que les habitants prenaient le peu d'affaires qui restaient, d'autre ne voulaient pas quitter leur terre. Ils disaient que c'était la volonté des dieux et qu'ils devaient protéger leur terre.

— Au contraire ! Et si les dieux voulaient que nous quittons nos terres pour en trouver d'autres encore mieux ?

Abel essayait de les convaincre. Il avait eu un bon pressentiment quand il avait parlé avec la femme. Ils devaient au moins essayé. Ils n'avaient plus rien à perdre désormais. A mesure que le ventre de sa fille gonflait, le huitième garde avait le souffle court. Il savait que la prophétie continuait et que bientôt il passerait le collier à son petit-fils. Il voulait tellement atteindre cette nouvelle terre. La nuit tombée, sa fille est restée à ses côtés. Certains moissonneurs étaient inquiets car sans lui, pas de nouvelle terre. Abel les avait rassurés de partir quoiqu'il se passe pour lui. Après tout, sa garde prenait fin et le cycle continuait.

Abel paressait de plus en plus faible. Il était allongé et sa fille, Michelle, tenait son ventre, assise à côté de lui. Tandis qu'il avait le souffle de plus en plus faible, Michelle avait le souffle court et des larmes coulaient le longs de ses joues. Elle avait peur elle aussi mais surtout, elle avait mal. L'impression que son ventre se déchirait la faisait souffrir. Dehors, son mari calmait les habitants et les aidais à finir leur bagage pour ceux qui venaient. Il n'avait pas le droit d'assister à la naissance de son fils car il devait respecter la tradition.

— Toumaï, avait murmuré Abel.

Elle avait répété ce nom doucement et hésitante. Sa peur n'avait cessé de grandir. Elle savait que ce nom était une bénédiction mais elle ne pouvait s'empêcher d'avoir peur.

— Toumaï.... Ça veut dire « Espoir de vie » en Gorane.

Elle connaissait la prophétie... Elle espérait qu'Espoir de vie ne soit pas le même que dans la prophétie. Mais au fond d'elle, elle savait qu'elle avait tort. Si Abel lui avait dit d'appeler son enfant Toumaï, alors tout prendrait sens. Plus tard, quand son mari demanda pourquoi « Espoir de vie », Michelle sourit la larme aux yeux. Elle ne pouvait pas dire la véritable raison.

— Parce qu'aucun enfant n'est né depuis le début de la sècheresse et du tremblement de terre.

— Toumaï. Espoir de vie, n'a cessé de répéter l'homme souriant et satisfait de cette réponse.

Elle avait donné le collier à son mari. Celui-ci avait cassé une pierre. Il n'en restait plus que deux. Deux pierres grises avant que la prophétie se réalise. Il avait soulevé la petite tête du nouveau-né et avait passé le collier autour de son cou.


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⏰ Dernière mise à jour : Jul 19, 2019 ⏰

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ToumaïOù les histoires vivent. Découvrez maintenant