Chapitre 3 : Partie 2 :

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Je me réveille en sursaut sur mon lit. Je me lève paniquée, en sueur et en larmes. Je tente de me calmer mais après quelques minutes ma respiration reste la même, saccadée et bruyante. C'est presque impossible pour moi de respirer. Sans attendre un instant de plus je me précipite dans ma salle de bain et je cherche mes médicaments. Je fouille dans tous les placards. A cause de mes tremblements je fais tombés pratiquement toute les boites et les pillules qui se trouvent dedans, la chute de ceux-ci font du bruit mais je ne réfléchis pas au potentiel réveil que je pourrais infliger à mes parents à cause de moi. Je m'étouffe, ma crise est plus grave que d'habitude, j'ai peur. Je cherche partout en dévalisant ma chambre, les tiroirs, mon armoire, mon bureau et c'est seulement quand je vois mon sac de cours que je réalise que je les avais laissés dedans. Je cours vers lui, l'ouvre et prend sans compter mes gellules d'anti-dépresseur. Je les avales vite malgrés ma gorge serrée. Je tousse légèrement et je me calme. Je m'assoie par terre, je lâche sur le sol mes médicaments et je met ma tête sur mes genoux repliés. Je repense à ce cauchemar, c'est toujours le même depuis que mes parents ont décidés de me maltraitée. Il se répète chaque soir, ou si ce n'est pas le cas à chacune de mes siestes que je fais lorsque mes crises m'épuisent trop. C'est le même à chaque fois, je revois tout le temps revenir cette pièce sombre dans laquelle je suis enfermée, je revois toutes mes peurs, toutes mes phobies m'encercler et m'emprisonner dans cette pièce horrible. Il y a toujours ces deux personnes qui se tiennent debout devant moi, ils ressemblent à une femme et un homme, je les ai toujours caricaturés en mes parents car ils ne font rien et ils rient de ma détresse.

J'y repense en continuant de pleurer puis quelques instants après je décide de prendre une douche pour me changer les idées. Je finis de m'habiller quand j'entend la sonnerie de mon téléphone. Je vais le chercher. C'est Carolina et Emma qui m'appellent. Je décroche immédiatement.

"Allô, les filles tout va bien qu'est-ce qui se passe ?" Je leur demande inquiète avec ma voix un peu cassée.

"C'est à nous de te demander ça ! Ca fait 2 heures qu'on t'appelle tu répondais pas !" Carolina crie dans le téléphone.

"Pourquoi tu répondais pas ? Tes parents ils t'ont fait quoi ? Rien de grave j'espère !" Me harcèle Emma.

"Oh du calme respirez ! Je vais bien vous inquiétez pas." Je ris.

"Hmm, tu nous racontes tout demain et sa se- Mais quel est ce bruit ?" Questionne Carolina agacée.

"Oh c'est rien c'est Emma qui reprend sa respiration, continue ma belle inspire expire." Je répond sans inquiétude.

"C'est bon ça va mieux désolée." Nous dit Emma.

"Bref je disais que Lyana tu as intérêt de tout nous raconter demain." m'ordonne Carolina.

"Oui c'est une obligation." Ajoute Emma.

"C'est promis maintenant allez vous coucher les filles." Je leur dit.

"Il n'est que 19h30 Lyana ! Tu t'es endormie entretemps ou quoi ?" Se moque Emma.

"Ah bon ?" Je vérifie l'heure sur mon téléphone et je continue de parler.

"Ah oui j'avais pas remarqué désolée j'ai dû trop dormir effectivement!" Je ris.

Les filles font de même après moi puis reprennent la parole.

"Je vais vous laisser il faut que je mange les filles." Nous dit Emma.

"Moi aussi je vais y aller je vais pas tarder à manger aussi." Souligne également Carolina.

"A mon avis moi aussi je vais manger." Je répond.

"A demain alors, bonne nuit."Je leur dit .

Je raccroche ensuite lorsqu'elles me souhaitent elles aussi une bonne nuit et quand je repose mon téléphone à sa place initiale, j'entend des pas se diriger vers ma chambre, la porte s'ouvre peu de temps après pour laisser place à ma mère.

"A table." Elle me dit froidement avant de repartir aussi vite qu'elle est venue.

Je souffle de nervosité et je suis ma mère de loin. Arrivée dans le salon je vois mon père assis à table en train de regarder la télé. Je m'assoie en face de lui et je baisse la tête. Il se tourne vers moi et me regarde.

"Lyana. A ton âge on ne devrait plus être obligés de venir te chercher pour manger." Me dit-il énervé.

"Oui pardon." je garde la tête baissée.

"Quand je te parle tu me regardes ! Quand est-ce que tu vas arrêter de faire l'insolente ?" Il hurle.

"Christophe calme toi. Punis-là et on en reparle plus." S'exclame ma mère.

"Tu as raison, ce n'est qu'une gamine je ne dois pas me mettre dans cet état pour elle." Il me regarde.

Je reste silencieuse la tête baissée et je laisse mon père continuer de parler.

"Tu ne mangeras pas ce soir Lyana, c'est ta punition, remonte dans ta chambre je ne veux pas te revoir avant demain matin." Il me dit cela en même temps qu'il mange.

"Oui pardon." Je m'en vais ensuite les laissant manger paisiblement tous les deux.

Je monte et une fois arrivée dans ma chambre, je m'écroule sur mon lit. Je prend un coussin, le place sous mon visage et j'extériorise toute ma douleur. Mes cris reste silencieux grâce à la barrière de son que faisait mon coussin. Je m'allonge après confortablement et je regarde ma plaie au poignet. Elle est encore plus affreuse à regarder que la dernière fois. Sa couleur jaunâtre m'indique qu'elle cicatrise mal depuis tout à l'heure. Avec mon autre main je tente de la toucher mais je n'y arrive pas. Je reste immobile, mes doigts ne sont qu'à quelques centimètres de ma plaie mais je ne peux plus rien faire je suis tétanisée. J'abandonne mon idée et je me couche finalement après avoir pris ma couverture.

J'espère que la journée de demain se passera mieux et que je ne verrais pas Kurt. Il ne me laisse pas indifférente mais je ne veux pas qu'il soit là, il est bien trop étrange et parfois son comportement étrange me fait peur.


Prochain chapitre : Mercredi prochain

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