Ojo

Alice Nakiri était la cousine de la célèbre Erina Nakiri. Son don pour la cuisine moléculaire lui avait donné une réputation tout aussi importante que la jeune Erina, rayonnant par sa maîtrise dans ce domaine. Elle en était à la fois fière et frustrée. Frustrée de voir que le don d'Erina n'avait rien d'un don mais surtout d'une particularité génétique, et fière car, comparée à elle, sa réputation avait été méritée après des années de dur labeur. Alice était une personne fière et très confiante. Même parfois un peu trop confiante. Elle avait aussi un ego assez élevé, prenant de haut toutes les personnes qui n'avaient pas su faire ses preuves devant elle. Elle était toujours accompagnée d'un autre adolescent, Ryo Kurokiba. Tout comme Erina avait sa propre "secrétaire", Alice avait voulu faire la même chose plus jeune et avait donc réussi, après de nombreux défi culinaire, à obtenir la même chose que sa jeune cousine. Mais au fil des années passées ensemble, une belle amitié compétitive s'était installée entre les deux jeunes gens. Ils avaient noué ce lien au fil de leurs défis culinaires, depuis qu'elle était partie de sa ville natale afin d'améliorer ses compétences en cuisine moléculaire au Danemark. Par ailleurs, elle était en ce moment-même entrain d'essayer de créer un plat qui ferait taire son ami d'enfance. Il y a quelques jours de cela, il avait concocté un plat qui lui avait fait gagner leur duel hebdomadaire. Depuis, elle essayait par tous les moyens de créer le plat qui lui en boucherait un coin et elle était prête à se ruiner la santé pour ça ! Même si elle savait qu'il ne la laisserait pas faire. C'était comme ça entre eux, un défi continuel.

« Ojo, c'est l'heure d'y aller, annonça une voix nonchalamment.
-Pas tout de suite ! Pas avant que je ne termine ça ! cria la jeune fille de manière déterminée.
-Ojo...
-Je vais y arriver ! Je vais réussir à créer cette satanée recette et te la faire manger !
-Très bien, mais demain ne te plains pas d'être fatiguée...
-Bien sûr ! Pour qui me prends-tu ?! »

好きよ

« Ojo...
-Non...! J'ai encore envie de dormir...! se plaint Alice enroulée dans les draps de son lit. »

Ryo soupira. Il l'avait prévenue hier soir. Mais têtue comme elle l'était, elle ne l'avait pas écoutée. Il le savait. D'un, rien qu'en la regardant se rendormir alors qu'ils devraient être en cours en ce moment-même, et deux, c'est lui qui l'avait retrouvée endormie dans la cuisine vers les coups de trois heures du matin. Et la voilà qui se débattait pour rester dans son lit, et à en croire par ses rougeurs, elle semblait avoir attrapé un rhume. Cela ne l'étonnait pas, ils étaient en fin du mois de novembre et le temps se retrouvait être beaucoup plus froid que l'année précédente. Cela ne l'étonnait qu'à moitié que la demoiselle se retrouve alitée au lit, tremblante de froid alors qu'il faisait près de vingt degrés à l'intérieur de sa chambre grâce au chauffage. Ses yeux d'un rouge rubis parcoururent le visage rougis de la jeune adolescente. Celle-ci haletait difficilement dans son lit, la respiration hachée et les yeux mi-ouverts. Alors qu'il soupirait une énième fois, il sentit une pression sur son bras. Il baissa le regard pour apercevoir la main de sa demoiselle le retenir sur place. Il ancra ses pupilles dans les siennes avant qu'elle ne l'appelle d'une toute petite voix, épuisée. Alice s'endormit lentement, rassurée par la présence de son ami de toujours, tandis que celui-ci sortait son téléphone de sa poche pour prévenir le médecin de famille. Il resta à son chevet jusqu'à ce qu'il arrive et même pendant sa consultation, s'assurant qu'elle allait un minimum bien, que ce n'était pas quelque chose de grave. Heureusement pour lui, elle avait attrapé un simple rhume, comme il l'avait prédit. Alors que le médecin s'en allait après lui avoir prescrit une liste de médicaments qu'elle devrait prendre, Kurokiba retourna au chevet de son amie, assit sur une chaise, près de son lit. Le brun savait que les prochains jours allaient être compliqués pour elle, et malheureusement, il ne pourrait pas tout le temps être à ses côtés. Demain, il allait devoir retourner en cours et informer son professeur de son absence. Elle avait spécialement la permission d'une semaine, afin d'être sûre qu'elle aille mieux et parce que cette fois-ci, c'était vraiment un gros rhume qu'elle avait attrapé.