Contentement

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Assise seule dans l'ombre me vient un regret,
Regret du temps où mes rêves étaient atteignables,
Peu nombreux, je savais quoi espérer,
Loin de ce moi futur si lamentable.

À cette époque je voulais seulement être plus appréciée,
Bouffée par l'ombre, j'espérais juste un peu briller,
Être lue, être écoutée par d'autres personnes,
Être connue avant que mon gong ne sonne.

Il y a deux ans j'espérais avoir de vrais amis,
Il y a un an je voulais en être assaillie,
J'ai progressé, j'ai avancé, je survis,
Pour me rendre compte aujourd'hui que rien ne suffit.

Des gens qui comptent pour moi, il y en a maintenant plein,
Des gens qui comptent sur moi, ça aussi et c'est bien,
Mais au fond de mon cœur grandit ce vide,
L'esprit plus grand que les yeux, et l'âme avide.

Mes œuvres aussi ont bien progressé,
Les centaines de vus sont devenus des miliers,
Des votes j'en ai eu, mais maintenant que je connais
Cette satisfaction, rien n'est jamais assez.

Alors seule dans la nuit, les yeux brûlants,
Je regarde derrière, revois passer les ans,
Mes espoirs sont souvent coiffés de lauriers,
Mais maintenant, l'envie m'a regagnée.

Je crois que jamais je ne serai contentée,
Ma vie est longue, et je ne cesse d'espérer,
Le rêve, l'attente, je les connais par cœur,
Et tout celà pour mon plus grand malheur.

Chaque chose ne devient plus qu'une étape,
Le but est trop loin pour que je l'attrape,
Il recule au fil de temps, quand mes pas avancent,
Mes rêves s'enfuient et l'ennuie reprend sa dance.

L'objectif n'est-il pas fait pour faire avancer ?
Ne permet-il pas à l'Homme de se réveiller ?
"Profite", on me l'a assez répété,
Mais maintenant je ne veux plus que progresser.

Je suis devenue, je crois, celle que j'espérais,
Bien intégrée, couverte d'amour, qui sait parfois s'accepter,
Sans fausse note, plutôt douée, c'est ce que j'attendais,
Alors pourquoi maintenant je me sens si déprimée ?

Des messages j'en voulais je ne les compte plus,
Des amis j'en cherchais, j'en ai à perte de vue,
J'ai tant avancé, mais la route est trop longue,
Je n'en distingue pas la fin dans cette brûme sombre.

Des kilomètres, il m'en reste à faire,
Toujours la tête haute, sans regarder derrière,
La lassitude et le gris emplissent les choses,
Qu'autrefois j'attendais, j'ai besoin d'une pause.

Avant, j'espérais une vie rythmée,
Elle est maintenant effrainée,
Avant, je voulais toujours parler,
Maintenant j'en suis lassée.

Je m'engage dans des promesses pour m'occuper,
Même si je sais que ça va vite me passer,
Je demande des services dont je n'ai pas besoin,
Je me plaint de tout alors que ça n'avance à rien.

Mon cœur change à une vitesse accélérée,
J'ai besoin de clame, j'ai besoin de me poser,
Désolée à tous ceux que j'ai entraînés,
Dans ce cercle infernal, mais je m'y suis noyée.

Je dois m'en sortir, et cesser de tout envier,
Car le bonheur ne me viendra que quand je serai contentée.

Jamais

Le 25/07/2019

Et mon cœur pleure...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant