Chapitre 14 : Silence...

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Pdv Alaska.

Je me réveille dans les bras d'Ashley. J'ai affreusement mal à la tête. Je reprends conscience de la situation : Liam est mort. Et  je souffre. Mais je ne dois pas le montrer. Je me lève, Ashley se réveille à son tour.
" Ça va ? Me demande t-elle doucement
- Oui. " D'un ton dur.
Elle baisse la tête et me répond un petit " d'accord."

Ashley se met à ranger le studio, et moi je pars me laver. Je m'assois dans la douche, ma tête tourne tellement. Je me remet à pleurer. " J'ai trop pleuré, tu dois te reprendre Alaska. Tu n'es pas faible." Alors j'ai séché mes larmes et je suis sortie de la douche. Mon reflet dans le miroir m'a glaçé le sang. Des cernes, le teint blafard et les yeux rouges. J'ai enfilé un sweat large et j'ai rejoins Ashley dans le salon. Il était rangé et propre. Elle s'est assise dans le canapé à mes côtés et s'est posée contre moi. Je l'ai regardé et j'ai remarqué qu'elle avait les yeux fatigués elle aussi. Elle a passé une main sur ma joue et m'a rassuré.
" Ça va aller.
- Ça va"
Mais ce n'était pas vrai. Rien n'allait depuis qu'il était mort. Ma vie n'avait plus aucun sens. J'avais mal. Trop mal. Mais je préférais mentir en me montrant forte. Que de dire la vérité et qu'elle me voit faible.

Le silence régnait, j'étais froide. Encore plus qu'avant. Et Ashley ne pouvait rien y faire. Je ne voulais pas parler de sa mort, ni de l'accident de voiture. Ni de nos anciens souvenirs devenus mirages. Je ne voulais parler de rien en fait. Je voulais être seule dans ma souffrance. Je voulais arrêter de penser à lui mais comment ? Cela m'obsédait. Je ne songeais qu'à ça. Comment arrêter de penser ? J'avais l'impression d'être coincée dans un labyrinthe sans trouver la sortie. Ou bien coincée dans une spirale qui se referme sur moi même à l'infini. Je me sentais enfermée dans un "moi" que je hais. La Alaska froide et trop pensive. Mais des pensées nocives qui la tue à petit feu. Mais la douleur me plaisait à vrai dire. J'y trouvais un certain réconfort. J'aimais la souffrance autant que je la détestais. Alors j'ai pensé encore et encore. A mon enfance avec Liam, à cet accident qui l'a tué, au coup de téléphone que j'ai reçu. A sa mort, à mes pleurs. " Putain Ashley tu ne dois pas être faible, c'est la dernière fois que tu pleures. Pleurer est un signe de faiblesse. C'est interdit." J'ai pensé à Ashley. Comment elle se sentait elle ? Mais je ne lui ai pas demandé. Je ne voulais pas en venir au sujet sensible. Alors je suis restée dans un silence triste. Me parlant à moi même.

Pdv Ashley.

Alaska ne prononce aucun mot. Rien. C'est si silencieux. Je pensais que cet événement allait nous rapprochait mais c'est le contraire. Il nous éloigne. Elle est de glace, je ne l'ai jamais vu telle. Oui, Alaska peut être froide quand elle est contrariée. Après des disputes, elle s'est souvent braquée en me rejetant. Mais à ce point là, jamais. Je ne sais pas quoi lui dire, comment la combler. Lui redonner le sourire et la rassurer. J'ai envie qu'elle me parle, je n'aime pas la voir comme ça...
Elle est assise, les pieds sur le canapé. Le regard vide, elle fixe un endroit précis. Sûrement le bouton rouge de la télévision.

" Alaska ?"
Elle ne se retourne pas mais me répond un " mmh."
" Je sais que c'est dur, mais me rejette pas comme ça. Je n'y suis pour rien moi.
- Tu n'y est pour rien, oui c'est de ma faute. Il est mort de ma faute.
- Alaska... Non. "
Elle se tourne vers moi, les yeux remplis de larmes. Elles s'apprêtent à rouler sur des joues pâles. Elle les essuie rapidement et se ressaisie. Comme si elle ne voulait pas que je la vois craquer. Comme si c'était mal de pleurer. Alors que non, c'est humain.
Je prend sa main, approche mon visage du sien.
" Parle moi Alaska... Livre toi.
- Je ne peux pas, j'y arrive pas. Je peux pas. Je peux pas merde. J'arrive pas à extérioriser ce que je ressens Ash.
- Je vais t'aider...
- Je suis compliquée.
- Je sais.
Alaska ? Je suis là. "

Elle me regarde les yeux brillants. Je sais qu'elle sera toujours là pour moi. Qu'elle me soutiendra jusqu'à la fin. Mais pour l'instant c'est trop tôt. Je n'arrive pas à en parler. J'ai trop mal, et puis je risque de fondre en larmes. Je ne suis pas FAIBLE.
Remarquant mon silence infini. Elle se lève du canapé et se rend dans sa chambre. J'aurai aimé la retenir, lui dire de rester. Me prendre dans ses bras et me dire que ce n'était qu'un rêve. Mais c'était la réalité. Il n'était plus de ce monde.

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Toi et moi au bout du monde.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant