CHAPITRE 2.

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Aiguillonnée par le regard qu'il m'avait jeté, j'ai su que je devais absolument agir.

D'un bond, j'ai rejoint William, très occupé à déployer son grand numéro de charme auprès d'une cliente. Il aurait pu s'abstenir : d'après ce qu'on disait, la belle n'était pas la fille la plus difficile de la région.

_ 《 William, tu as bien une batte de baseball dans ton pick-up ?

_ Oui effectivement.

Il se retourna vers moi d'un air inquiet.

_ Tu vas te battre Kate ?

Je lui ai souri sans aucune difficulté. Avec le temps dissimuler mes sentiments est devenu une seconde nature chez moi.

_ J'espère bien que non ! ai-je lancé joyeusement.

_ Je peux t'aider ?

_ Non merci. ai-je répondu en essayant d'avoir l'air rassurant. 》

Et sur ce, je suis allée rejoindre Andy.

_ 《 Écoute, il faut que je parte un peu plus tôt. Mes tables sont presque vides, ça t'ennuierait de me couvrir ? 》

C'était bien la première fois que je demandais un tel service à Andy qui, elle, ne s'en était pas privée dans le passé. Comme William, elle m'a proposé son aide, que j'ai déclinée.

J'ai averti Jack et me suis ruée vers la porte du fond.

J'essayais de marcher silencieusement sur le gravier.

Le parking des employés se trouve derrière le bar et on y accède par la porte de la réserve. C'est là que se trouvaient ma voiture, celles du cuisinier, d'Angy et de Jack. J'ai quitté le parking, me dirigeant vers celui des clients, bien plus grand et recouvert de bitume.

La voiture rouge toute cabossée, dont j'avais vu sortir mon rouspéteur tout à l'heure, était là. Son propriétaire ne devait donc pas être loin.

J'ai finalement repéré le pick-up de William, aisément reconnaissable à sa carrosserie noire ornée de flammes orange et jaune. Ce dernier a toujours eu horreur de l'anonymat.

Je me suis glissée à l'arrière à la recherche de la batte de baseball qu'il garde toujours à bord, en cas de bagarre. Après l'avoir trouvée, je l'ai cachée sous ma veste.

J'ai réfléchi rapidement. Le seul endroit discret où le rouspéteur était susceptible d'avoir emmené sa proie était le fond du parking, là où les branches les plus basses des arbres touchaient presque les voitures. Je m'y suis glissée aussi furtivement que possible. Je m'immobilisais tous les dix pas, à l'affût du moindre bruit. Enfin, j'ai distingué un gémissement, puis l'écho de chuchotements. Je me suis faufilée entre les véhicules.

Ils se tenaient pile là où je l'imaginais.

Le badboy tatoué était étendu sur le dos, le visage révulsé de douleur. Ses poignets et ses chevilles étaient maintenus par des cordes. Du sang jonchait le sol.

Le prédateur me tournait le dos. Le méchant garçon, quant à lui, ne m'avait pas encore aperçue.

En silence, j'ai sorti la batte de baseball de ma cachette.

Le regard totalement méprisant que m'avait jeté le rouspéteur et le fait qu'il ne m'ait pas laissé de pourboire me sont revenus en mémoire. J'allais lui régler son compte.

Je n'avais jamais eu l'occasion de me battre pour de vrai. Bizarrement pourtant, j'en éprouvais d'avance un véritable plaisir.

J'ai bondi hors de ma cachette, abattant mon arme sur le dos de l'agresseur. Il était agenouillé devant le badboy et s'est redressé dans un hurlement de douleur.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 18, 2014 ⏰

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