Exhale

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Inspire, expire. La respiration est une chose si simple. Un réflexe chez nous. Même si ce n'est pas forcément le cas de toutes les espèces. Inspire, expire. Prendre le temps de respirer. Au final, c'est devenu une action si banale qu'on ne s'en rend même plus compte. Inspire, expire. Aujourd'hui, on insiste de plus en plus sur l'importance de la respiration. Après tout, c'est un signe de vie. Inspire, expire. Et si on reprenait le contrôle sur notre respiration ?

C'est quoi, la respiration ? Je ne parle pas du point de vue biologique. Pour ça, n'importe quel bouquin scientifique ou même la page Wikipédia peut faire l'affaire. Qu'est-ce que ça représente ? Quel sens toi, petit lecteur, donnes-tu au mot respiration ? On l'oublie bien souvent, et pourtant, c'est quand elle manque que nous nous rendons compte de son importance. Du sport trop intensif. Une maladie. Une bagarre, peut-être. Une crise de panique. Toutes ces situations très peu agréables nous font vite regretter le moment où ne pensions même pas au fait que nous respirons.

Inspirer, expirer. Rien de bien complexe là-dedans. Pourtant, cela nous paraît si dur lorsque nous perdons notre souffle. Inspirer, expirer. On se force, la respiration est sifflante, douloureuse. On essaye tant bien que mal de la faire revenir à la normale. Inspirer, expirer. Comment fait-on, déjà ? J'ai oublié. Inspirer, expirer. Stop. Une pause.

Je fixe un point au loin. Peu importe lequel. Je veux juste pouvoir m'arrêter un instant. Je lance une musique. Le rythme est clair, les temps sont définis. Je compte. Rien de plus. Quel morceau est-ce ? De qui ? Aucune idée. Je compte les temps. Mon souffle commence à se caler dessus. Je me force à ne pas y prêter attention. Je continue de compter. Si je m'arrête, je perds le contrôle. La musique se termine, j'enchaîne avec une autre. Je continue, encore et encore. Une minute, une demi-heure, une heure. Peu importe. Je compte, voilà tout.

Ce que je fais de mon temps libre ? Je compte. Après tout, c'est un moment libre, sans se soucier des heures qui passent. Alors je compte, je compte les temps, le temps passe, et alors ? Il est fait pour ça. Pour passer, librement, sans se stresser ou se soucier de ce qu'il y a à faire, de plus tard, d'avant, de maintenant. Ce temps est libre, libre de contrainte. Je compte ce temps, je l'observe. Le temps est libre, mais il peut nous enchaîner à tout moment. Je ne veux pas. Je vais à mon rythme. Au rythme de mon temps. Alors je compte. Je ne comptes pas les heures. Je compte mon temps. Le rythme change, s'accélère, ralentit, se diversifie. Et alors ? Qui pourrait écouter la même musique, la même mélodie en boucle toute sa vie ?

Rendons le temps au temps. On ne peut pas tout faire. On peut ne rien faire. Ce n'est pas grave. Les choses passent, s'enchaînent, à leur rythme. Un jour on fait beaucoup, l'autre pas du tout. Question de rythme. Celui de notre musique. Notre respiration. Inspire, expire. Ralentis, si tu le souhaites, ou si tu en as besoin. Accélère, s'il le faut. Suis le guide. Inspire, expire. A la vitesse à laquelle ton corps le demande. A la vitesse à laquelle la situation le demande. Elle sait s'adapter à ce qu'il faut. Inspire, respire. Ta respiration sait ce qui est bon pour toi. Elle te fait vivre. Ne laisse pas les évènements de ta vie l'empêcher d'aller à son rythme. D'aller à ton rythme. Alors, peut-être, qu'elle ne te fera plus souffrir.

Cela aussi passera.

Courtes histoires et réflexionsWhere stories live. Discover now