Un souffle, une mélodie. Un mot, une phrase. Un chapitre, une histoire. Plume qui gratte le papier, touches de clavier martelées. L'écriture est complexe. L'écriture est simple. L'écriture, c'est tout et rien. Des mots, des émotions. Un rythme lent ou bien rapide. Les deux, parfois. Pourquoi on écrit ? La question est souvent posée, la réponse souvent différente. En soi, elle reste unique à chacun. Nous sommes tous différents, forcément, notre raison d'écrire n'est pas la même. Nous nous ressemblons et en même temps nous distinguons sur nos particularités. Dure question qu'est celle-ci. Qu'est-ce qui fait qu'on écrit ? Nous sommes quelques 11 millions à écrire en France. Pourquoi le faisons-nous ?
J'ai passé un moment à réfléchir à cette question. J'en suis arrivé à la conclusion simple que je ne pouvais pas connaître la raison des autres, à moins de leur demander. La dernière interrogation qu'il me reste donc à éclaircir ; pourquoi j'écris ? Aujourd'hui je le sais. Plus je me pose la question, mieux je le sais, d'ailleurs. Mais ce n'a pas toujours été le cas. Lorsque j'ai commencé, quand on me le demandais, je répondais simplement : parce que j'aime bien. C'est sympa. C'est cool. Mais de là à y passer des heures et des heures, revenir sur ses textes, chercher à faire mieux, continuer d'une année à l'autre, toujours revenir à l'écriture, c'est sympa, seulement ? A chaque fois, j'avais cette immense déception de ne pas réussir à trouver réellement la réponse.
J'ai donc décidé de changer d'angle d'approche. Déjà, pourquoi je lis ? Je ne sais pas pourquoi, mais je me dis que cela pourra m'aider à mettre le doigt sur ce qu'il me manque. C'est vrai ça, pourquoi lisons-nous ? D'un coup, cela me paraît bien plus simple. Au-delà de l'évident "j'aime bien", plein de détails, de souvenirs et d'émotions me viennent. Tout de même, quand je repense à certains livres que j'ai fini, je me dis que c'est dommage qu'ils se soient terminés. J'aimais bien suivre les aventures des héros. Comprendre leur vie. Leurs émotions. Les voir faire face aux obstacles. Les surmonter. La tâche n'était pas forcément évidente, mais ils avaient le mérite de se battre pour (sinon ils se faisaient botter leur petit cul bien cordialement). Et tout ça, ce n'est qu'une partie des raisons pour lesquelles je lis.
Avec ces réponses-là en tête, je me suis posé à nouveau la fameuse question : pourquoi j'écris ? Déjà, parce qu'à force de lire toutes des histoires et toutes ces aventures, il y en a plein d'autres qui me viennent en tête. Après ça, je me suis simplement dit que ça serait dommage de les garder pour soi. D'autres lecteurs auraient peut-être envie de découvrir ces personnages que je crée, ces histoires que j'invente. Et enfin, parce que cela fait un bien fou. Mais vraiment. Mettre des mots sur ces idées, permettre aux personnages d'exister, de vivre, cela rend tout ce que j'imagine bien plus palpable. Leurs douleurs sont vraies quand ils traversent une épreuve difficile. Leurs rires sont réels quand ils se sentent bien. Comme une mélodie, les mots dansent, s'enchaînent, mais surtout, l'histoire prend vie, les personnages respirent et avancent. Ils sont là, ils accompagnent les lecteurs, les font pleurer avec eux, rire avec eux. Ils les emmènent dans leur monde. Ce monde né de mes doigts. Parce que j'ai écrit, en tapant sur les touches d'un clavier.
Quand on écrit, on est également notre premier lecteur. On rit pendant qu'on construit une vanne, on pleure quand on doit tuer un de nos personnages. On sourit machiavéliquement quand on finit un chapitre sur un suspens insoutenable. On perd nos moyens quand l'un d'eux doit déclarer sa flamme. Au final, quand on écrit, on vit. On vit doublement. On vit notre vie à nous, mais on vit aussi la vie de nos personnages. Nombre de ceux qui écrivent pourront dire que leur histoire leur a échappé, a pris vie d'elle-même, que le héros ou l'héroïne et ses compagnons ont décidé d'eux-même ce qui leur arriverait, même si ce n'était pas prévu. Celui qui écrit possède quelque chose d'inestimable. Il peut créer la vie, et permettre à d'autres de partager celle-ci. Il peut aider ceux qui lisent à aller mieux. Il peut les aider à sortir de leur quotidien. Il peut les aider à s'aventurer là où ils n'oseraient pas eux-même. Et surtout, lui comme ses lecteurs peuvent rêver.
C'est beau d'écrire. Ça donne envie d'en faire son métier. Pour toutes ces raisons, qui me paraissent si vitales. Je voudrais pouvoir passer mon temps à écrire, pour que le plus de gens possible puisse lire des histoires qui les embarquent sur un chemin totalement différent du leur. J'essaierai. Même si ça ne paie pas. Même si c'est galère d'être édité. Qui ne tente rien n'a rien, hein ? De toute façon, que puis-je faire d'autre ? Ecrire, c'est un passe-temps pour certains. Une passion pour d'autres. Un moyen de se sentir mieux également. Dans mon cas, c'est tout ce que je sais faire. Tout ce que j'arrive à faire. Il est quasi impossible de s'en sortir en tant qu'auteur ? Merde. C'est dommage, j'ai beau tenter ailleurs, je ne vois pas d'autres possibilités. Je n'ai plus qu'à aller jouer au Loto.
Et toi, là, qui me lis, si tu écris, pourquoi tu le fais ?
YOU ARE READING
Courtes histoires et réflexions
Short StoryCette histoire servira de recueil à divers one shot et nouvelles. Les genres peuvent varier totalement, le tout dépendra de mon humeur du moment. Ce recueil s'adresse à tous les curieux qui sont prêts à lire de tout. Photo de couverture by Jonas Ver...