Chapitre 1: La cage.

227 16 14
                                    

Il faisait noir. Terriblement noir. On entendait seulement un enclenchement d'engrenage à la chaîne qui se mettait en route. Le noir complet l'entourait. Il ne voyait rien. Il avait les yeux fermés, la peur lui tenaillait l'estomac alors qu'il ne savait pas ce qui l'entourait. Il était peut-être dans un endroit calme, réconfortant et sécurisant, mais il ne pouvait pas le savoir, le deviner. Son souffle était saccadé, haché. Il pensait que cela allait durer des heures, la lumière ne venait toujours pas l'éclairer de sa noirceur. Il n'aimait pas ça. Ne pas voir. Un monde de noirceur l'engloutissant, ne pouvant pas déchiffrer les contours, les effets, les couleurs, les personnes qui pouvaient être autour de lui. Il n'aimait pas ça.


Il ne savait pas comment faisait les personnes ayant une déficience visuelle pour ne pas avoir peur. Son souffle s'accélérait à nouveau. Il entendait toujours que l'endroit où il se trouvait montait, comme un monte-plat mais en plus effrayant et plus métallique. Le bruit sourd qui raclait les murs le rendait sourd. Puis subitement, alors que petit à petit, la lumière commençait à l'éblouir, il prit une grande goulée d'air l'étouffant presque. Il ouvrait les yeux pour la première fois depuis une éternité. Il regarda autour de lui, effrayé par un monde nouveau qui s'offrait à lui. La peur s'amplifiait, lui retournait l'estomac et le cœur. Le goût de vomir remplissait sa bouche d'un goût amer.


Il se toucha légèrement le corps pour s'assurer que tous ses membres étaient en place et fonctionnel. Il se rendit compte que ses cheveux noires étaient trempés, l'eau dégoulinait sur ses tempes et touchaient brusquement en gouttelettes ses épaules à l'air libre. Il faisait froid, il grelottait. Il regarda autour de lui, le regard hagard et perdu. Des caisses en bois étaient entreposé autour de lui. Il était contre le grillage de l'habitacle en ferraille. 


Il s'agrippa à celle-ci pour se relever, mais tomba rapidement contre le sol dans un bruit assourdissant qui se répercuta dans tout l'environnement sombre et glaciale. Aucune chaleur était présente. Même un rat aurait essayé de s'échapper. Il se releva avec difficulté, tangua légèrement puisqu'il était encore dans les vapes. Il se maintient à une boite en bois. Il se mit à genoux pour voir l'inscription qui était dans un graffiti rouge, presque pourpre. W.I.C.K.E.D.


Il fronça les sourcils ne comprenant pas ses initiales, ce que ça voulait dire exactement. Son raisonnement, sa compréhension était instable. Il n'arrivait pas à déchiffrer ou à réfléchir correctement. La peur le rendant vulnérable. Son souffle discontinu commençait à se calmer lorsqu'il pouvait mieux voir ce qui l'entourait. Des caisses, des boîtiers dans un ton blanc et rouge ornaient le dessus des caisses. Dans un coin de la cage, il y avait des tonneaux empilés les uns contre les autres. Tous ayant marqué au fer rouge les initiales W.I.C.K.E.D. Au sol, il y avait même des couvertures, des produis qu'il ne connaissait pas, une odeur de renfermé lui parvenait également. Subitement, la cage qui montait allait de plus en plus vite, il trébucha sur une attache en ficelle qui retenait une caisse à une autre pour la maintenir en équilibre et il rencontra le sol dans un bruit fracassant. 


La noirceur revenait de temps en à autres. Intrigué par un bruit plus assourdissant encore résonnait dans le conduit. Un bruit qui le fit crier de douleur et qui mettait ses mains blanches contre ses oreilles pour atténuer la souffrance que le bruit exerçait sur lui. Des lumières rouges clignotaient le faisant fermer les yeux pour ne pas abîmer sa rétine. La lumière tantôt bleu devient rouge fluorescent le faisant s'agenouiller de peur. La vitesse prit un peu plus tôt ralentit soudainement. Un fond vert fit arrêter le système dans un bruit plus rassurant qui le fit se redresser et regarder autour de lui. Ses yeux s'étant habituer lourdement à son environnement, il pu voit à la perfection dans le noir qui s'intensifia brusquement. La cage s'était arrêtée et un nouveau bruit moins rassurant parvint à ses oreilles presque sourds. Il dû encore attendre quelques minutes avant que la lumière ne l'éblouisse.


Pour se protéger de la lumière, il amena sa main devant ses yeux pour diminuer l'éclair qui traversa la cage. Il abaissa son bras et écarquilla les yeux lorsqu'il vit, tout autour de lui, des jeunes garçons de tout âges le regarder avec curiosité et pour certains avec méfiance.


Il laissa les individus rirent de lui pour sa prestance inconfortable et d'autres ouvraient le grillage qui le surplombait depuis tout à l'heure, comme un prisonnier. Ils semblaient tous...habitué ? Oui, ils étaient habitués à cet échange, à cet monté. La lumière vive se dissipa lorsqu'il fut acclimaté à l'environnement. Les adolescents se rapprochaient de lui dangereusement, l'un des plus vieux était même sur le rebord du grillage et semblait le sonder. 


Par peur, le nouveau garçon reculait et se maintenait à sa position de départ : contre le grillage ; faisant fusé les rires de la plupart des garçons. Celui qui s'était approché au départ sauta et atterrit devant lui dans un bruit sourd. Ses chaussures jaunes retentissaient contre les parois grisâtres de la cage. Ses yeux perçant sondait son visage, le regardant, comme s'il essayait de le déchiffrer. Il avait un regard froid et son attitude de brute ne le rassurait absolument pas. Il s'agenouilla devant le nouveau qui l'observait sans rien dire, n'essayant même pas de parler.


— Est-ce que ça va ? Le voyage n'a pas été trop dure pour toi ?


Le jeune homme se tut face à cette question incongrue. Devait-il répondre quelque chose ou faire le muet ? Il n'eut pas le temps de réfléchir plus que ça que le jeune homme l'empoigna par son col le faisant se relever avec violence. On le sortit de la cage et il put englober une grande quantité d'air frais dans son œsophage. On dirait qu'il n'avait pas pris de l'air pur depuis des décennies comme si on venait tout juste de le réveiller d'un long coma artificiel. Il fut projeté contre le sol, il atterrit contre son épaule droite et de la poussière embruma son visage de terre. Son tee-shirt gris se tâcha et les autres adolescents rirent de lui comme si c'était rigolo alors que ça ne l'était pas. On ne le brutalisait pour rien. Il venait tout juste d'arriver dans cette endroit qu'il ne reconnaissait pas, qu'il ne se rappelait même pas d'être déjà venu qu'on le martyrisait déjà. Il ne comprenait pas.


 L'humain était-il déjà devenu si égoïste ? Combien de temps s'était-il écouler depuis son sommeil ? Quel jour était-il ? Quel date était-il ? Ces questions cruciaux le dérangeaient car il n'avait pas la réponse lui-même. Il avait peur de le demander. Il ne voulait pas qu'on le prenne pour un idiot alors qu'il était perdu comme s'il était devenu une brebis qui avait perdu son troupeau. Ce qui attira son attention était le demi-sourire d'un jeune garçon blond aux joues rebondies. Il avait les épaules légèrement carré et des yeux noirs perçants. Il arrêta son observation lorsqu'on le releva sans ménagement.


Il regarda autour de lui. Les jeunes adolescents gênant son analyse. Le souffle court, il se mit brusquement à courir pour échapper aux regards méfiants de ses nouveaux camarades. Des rires et des sifflements fusèrent parvenant lointainement à ses oreilles. Ce qu'il voyait lui tordait l'estomac, il s'arrêta et le goût de vomir revint. Il se pencha, prit appui sur ses genoux et vomi tout ce que son estomac voulait dégager de son corps. Des rires parvenaient à ses oreilles, le rendant encore plus mal en point et un sifflement le quittait plus.


Où était-il donc tombé ?

Le labyrinthe - L'épreuve. BTS Version.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant