Jour différent ( Straker )

14 2 0
                                    


Mission ce jour là qui se différenciait des autres : Pour la première fois, très peu d'informations sur le dossier... sur " Elle " surtout !

En tant que tireur d'élite, c'est d'une grande importance d'avoir le plus de détails possible, mais là... je n'avais eu que des miettes. Une photo floutée, une description tout de même correcte, mais aucun renseignement sur ses habitudes, ses faits et gestes ou bien même son passé. Que dalle !

Barry est pourtant quelqu'un de perfectionniste et habituellement même un grain de sel est épluché. Il serait capable de me filer les antécédents des arrières grands parents d'un mec à buter.

J'en étais perplexe, mais logiquement je n'étais pas ici pour réfléchir. J'étais présent pour faire le boulot et rien d'autre. Encore faut-il comprendre pourquoi il me mettait sur cet objectif. Je suis plutôt du genre à liquider un cartel tout entier ou des tueurs en série. Mais là ? Cette fois-ci, c'était une femme et je ne savais ce qu'elle avait fait. Ce qui était très perturbant pour moi. Apparemment, elle avait dû énerver les employeurs de mon boss. Et ses supérieurs ne sont pas n'importe qui. Le haut du gouvernement pour tout dire.

Pour qui, pour quoi ils n'avaient pas fait appel à des gros bras pour l'alpaguer, j'en savais foutre rien. Pour ma part, cela aurait été plus rapide et plus simple.

- Straker... dans une dizaine de minutes, elle devrait être à l'angle de la rue Santon et Bering.

- Barry, elle devrait et une dizaine de minutes ? C'est quoi ces conneries ? Tu peux m'expliquer. Avais-je dit en courant pour tenter de me poster à temps.

- Strak, je te donne les infos quand je peux. J'ai...

- Attends, tu te fous de moi ? Le coupais-je en montant au plus vite l'échelle de secours. Primo, tu n'es jamais approximatif comme ça et secondo, jamais au grand jamais tu me préviens à la dernière minute. C'est quoi ce bordel ? Criais-je en remettant mieux mon snip qui manquait de s'entrechoquer sur la rampe.

Ce qui me mit un peu plus hors de moi. Pas touche à mon arme. Je reprenais.

- Putain ! Mon snip a manqué d'être cogner. Hurlais-je comme un perdu.

- Calmes-toi, fiston. Tu sais que c'est primordial pour ton travail d'être zen.

- Que je reste calme ? Que je reste calme... il se paie ma tête. Ce n'est pas possible. Et je t'en foutrais des fistons...

Je soufflais pour essayer de reprendre mon self-control. Inspirais et expirais à plusieurs reprise. Puis, je continuais.

- J'te préviens. Je fais le taf, mais après toi et moi nous aurons une conversation. Je coupe pour me reconcentrer. Tu me mets trop en rogne.

- Strak ? M'appelait-il avec une once de stress dans la voix.

- Quoi ? Grognais-je.

- Ne loupes pas.

- C'est une menace ?

- Non. Loin de moi cette idée. C'est juste que... Il coupa sa phrase avant de soupirer. On ne doit pas la laisser filer.

- Tu me les brise ! Voilà c'est dit et pour la première fois de notre collaboration, je vais te manquer de respect. Je te dis un gros merde !

Éteignant le micro pour ne pas en entendre davantage et puis je n'avais pas que cela à faire. Je devais me positionner au mieux sur le toit d'un building. Surtout avec les renseignements merdiques qu'il venait de me fournir. L'imprécision ne faisait pas bon ménage avec un sniper.

Je visualisais les deux rues qu'il m'avait indiqué. Je remettais ma mèche brune en arrière. Cette mèche rebelle qui aimait tant se glisser devant mes yeux. J'hissais ma cagoule pour que ma chevelure n'en fasse plus qu'à sa tête. On ne voyait plus que mes yeux émeraudes, une fois l'équipement enfilé.

Puis, après avoir placé le trépied et mon arme, je m'allongeais sur le sol au sommet du toit. Plus je me focalisais sur l'angle, plus mon cœur ralentissait. Chaque geste était réfléchi à ces instants. Plus rien ne comptait sauf l'objectif à atteindre.

Les seuls sons que j'écoutais, étaient le vent et mes battements. Le vent est d'une grande importance pour ce travail. Ce souffle naturel peut vous faire échouer si on n'y prête pas attention. D'autant plus quand nous sommes à plus de 500m de la cible.

La nuit était déjà bien avancée. Je me demandais comment une femme pourrait se balader dans ces ruelles mal fréquentées. Les doutes m'habitaient, jusqu'à ce qu'une silhouette féminine arriva en trombe, puis se stoppa net pour regarder les issues probables pour elle.

Ses cheveux châtains, longs et ondulés valsaient à chaque coups de tête qu'elle émettait pour trouver sa direction.

Seule la lune éclairait son galbe parfait. Dans une combinaison noire et mate. Son corps en était sublimé.

Elle aurait pu me tourmenter à cet instant, mais mon œil se mettait en position pour achever mon travail. La tuer, c'est ce que je devais faire.

Je n'avais plus qu'à retirer le cache de mon viseur et tirer. Éliminer cette femme qui avait mit les hauts placés à bout...

Hors du commun Où les histoires vivent. Découvrez maintenant