Suivre ( Seven )

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Cinq jours où l'on me pourchassait. Cinq jours que je m'étais comme éveillée dans une vie que je connaissais pas. Aucune souvenance de mon existence auparavant. Je marchais, courais sans savoir quand j'avais appris cela. Je me battais sans prendre conscience de comment j'avais ces techniques de combat en moi.

Regardant sur internet sans saisir que je savais surfer sur le net. J'ai appris que quand nous n'avions plus de souvenirs, c'est que nous étions devenus " amnésiques ". Voilà comment ils prénomment cette perte de mémoire.

Donc des gens me recherchaient, mais je ne comprenais pas le " pourquoi ".

Ma première seconde de réveil a été des plus brutale. Recouverte de poussières, de bouts de mur d'un bâtiment blanc. Réussissant à repousser les débris et même les plus gros, je remarquais un immeuble explosé et le peu qui restait debout, était en feu. Et il y avait des cadavres autour de moi. La seule en vie sur place. C'était des plus choquant.

Même pas le temps de savoir qui j'étais, qu'on me poursuivait déjà. N'ayant que moi pour me sauver jusqu'à ce que je le vois... Lui ! Pourtant au premier abord, il n'aurait pas dû être mon sauveur. Son arme dirigée sur moi.

Je l'ai perçu quand le vent s'est levé. Mon odorat m'a aussitôt alerté qu'il y avait une personne dans les parages. Alors qu'il était à plusieurs mètres de distance et en hauteur qui plus est.

J'ai crû comprendre que j'avais un odorat exceptionnel. C'était deux jours auparavant, quand je me cachais dans une brasserie. Fuyant ces brutes épaisses qui me voulaient du mal. Expliquant au patron que quelque chose brûlait, alors que sa cuisine était à l'autre bout de la pièce. Voyant sa stupéfaction, j'ai saisi que ce sens pourrait me venir en aide et il l'a fait.

Cet homme sur le toit d'un immense immeuble. Son odeur musquée m'a agrippé les bulbes olfactives. Ce parfum de musc et sa fragrance de peau se mariaient tellement bien ensemble que j'eus un frisson en les sentant. Aussitôt, mes yeux s'étaient rivés sur lui. Je ne savais ce qui m'arrivait. J'étais comme attirée par son fluide corporel et je l'avais de suite trouvé. Et pourtant, il était dissimulé dans la pénombre avec des vêtements foncés.

Puis il a relevé que très légèrement le visage. Difficile à détailler vu qu'il portait une cagoule. Mais son regard militaire était visible. Si pénétrant, si intense qu'il m'a abasourdie. Mais je devais me ressaisir, surtout en entendant une voiture qui arrivait à vive allure. Je reconnaissais ce type de véhicule. C'était les mêmes depuis cinq longues journées et nuits qui me cherchaient.

S'en est suivi que je n'ai pu faire autrement que de regarder cet homme pour qu'il me vienne en aide et il l'a fait sans hésiter. Malgré que son travail apriori était de me tuer moi et pas eux.

Puis, je suis partie comme une voleuse. Sans prendre le temps de le remercier de vive voix. Faut dire que j'avais une frayeur pour lui.

Sachant que depuis plusieurs jours ces hommes me retrouvaient à chaque reprise, je ne pouvais me permettre de rester plus longtemps. Pas au risque de le mettre plus en danger qu'il ne l'était déjà.

J'ai compris alors que j'avais sur moi... ou plutôt en moi quelque chose qui faisait que ces personnes me pistaient tout le temps. Je pris une rapidité fulgurante pour m'éloigner de mon sauveur. Arrivant dans une usine désinfectée, je cherchais une solution pour rechercher l'émetteur ou la puce qui était dans mon corps. Ensuite il me fallait un moyen pour l'extirper.

Je me faufilais au fond de la bâtisse pour me dévêtir de ma combinaison et je commençais à tâtonner ma chair. Mes doigts appuyant sur toutes les parties de mon corps pour trouver le mouchard. À l'instant où j'allais dégrafer mon soutien-gorge noir, j'entendis le roulement de la porte en ferraille s'ouvrir.

- Eh... Je sais que tu es là.

J'eus un soubresaut et je me rhabillais aussi rapidement que possible. J'avais l'impression que le zip de ma fermeture éclair avait fait autant de bruit qu'un éléphant dans une boutique de porcelaine. Alors, j'attrapais une barre en métal pour affronter l'individu masculin qui venait de franchir la porte. Il parlait de nouveau.

- Bordel... Ne me dis pas que tu loges ici, c'est sinistre.

Je me planquais derrière un gros pilier rouillé en écoutant les pas qui se rapprochaient lentement.

- Okey, pas de réponse, je comprends. Sauf que je suis le bon samaritain qui a sauvé ton joli petit cul toute à l'heure.

Mais était-ce lui ? N'était-ce pas un des hommes que j'avais laissé en vie ? Après un moment inconscient, il aurait pu se relever et me trouver avec ce bidule que je n'avais pas encore ciblé sur moi.

- Je sais comment les mecs te traquent si tu veux savoir. Alors ma belle, voir falloir te montrer dans un premier temps. Secondo, il faut mettre la main sur l'émetteur GPS qu'ils ont mis sur toi et après faudrait se tirer vite fait si tu ne veux pas te faire bousiller et moi avec.

Je le trouvais dur dans ses paroles, mais n'était-ce pas pour me mettre un coup de pression ? Pour que je sorte de ma cachette et qu'il m'attrape ?
Bien que ceci soit possible, j'en doutais. Il ne m'aurait jamais expliqué pour cet objet qui me vend à chaque fois que je bouge.

J'eus un sursaut quand juste derrière moi, j'entendis un chuchotement m'informant.

- Je t'ai trouvé. Insistant sur le dernier mot.

Je me retournais vivement tout en levant ma barre de fer.

- Oh... Tout doux ! Regardes, je fais un pas de recule. Faisant ce qu'il avait indiqué, il continuait. Écoutes ma belle, il ne va pas falloir trainer, car ils vont te choper si on ne décampe pas.

- D'accord. Avais-je soufflé en murmurant.

Faut dire que je venais de mettre mon odorat en marche et ma vue également. Ce parfum enivrant et ce regard pénétrant. C'était bien lui que j'avais face à moi.

Des yeux d'un joli vert me fixaient, en amande. On pouvait voir l'intelligence en eux, une froideur mais aussi une tristesse intérieure. Son visage avec un menton légèrement carré avec une petite cicatrice sur le côté droit, lui donnait un certain charisme. Sa peau mate laissant deviner des origines latines. Les cheveux bruns foncés avec un effet décoiffé, lui offraient un look de sale gosse. Niveau taille, il me surplombait d'au moins une tête et demi. Une musculature bien formée en étant tout de même fin. Un bel homme était devant de moi.

- Tu pourrais baisser ton arme ? Me demandait-il posément.

Sa voix était d'un timbre grave avec une cassure à la fin de chaque phrase qu'il prononçait. Je laissais tomber ma barre dans un vacarme qui me réveillait de ma contemplation...

Hors du commun Où les histoires vivent. Découvrez maintenant