Chapitre 1

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Je marchais d'un pas vif et alerte vers ce qui semble être mon lycée ou plutôt hmmm... Une prison ? Enfin bref, endroit plutôt ennuyeux ou la majorité des cours ressemblent à une réunion ou le diplomate fatigué essaye tant bien que mal de rentrer un semblant de cultures dans le cerveau d'employés ne voulant rien écouter ni apprendre et dont la plus grande partie de la nuit à été de jouer a des jeux vidéos sur l'ordi de leurs parents en cachette. Encourageant non ?

Bref, sur ce, je finis par apercevoir les grilles du lycée, et tout ces employés venant faire leur devoir de citoyen, le sac à l'épaule et la cigarette au bec. Se prennent-ils pour des caïds tout ces gens aux vies parfaite, avec leurs maisons parfaites, leurs chiens, leurs chats et donc la seule hantise est de ne pas réussir à être le plus insolent envers les pauvres "diplomate" ? Tsss, ces gens me dégoutte. Ils n'ont jamais connu la peur, la vraie ? La faim, la soif ou la perspective de vivre dans la rue ?? Le regard amère,je me

souviens...

Je rouvre mes yeux rougis par la vive lumière des néons, Mon Walkman s'est tu, et il n'y a presque plus de passager dans le rame. J'empoche mon sac et descend du métro. Je sors de la bouche de métro, le soleil est sur la point de se lever. Je marche quelques minutes, et finis par trouver un petit parc, un tout petit parc, caché au milieu des grands immeubles. Je pousse la grille du square, et finis par trouver une petite butte. Je m'y engage, je suis seule. Je sors lentement ma guitare de son étui et commence à y plaquer quelques accords, puis, je commence à jouer un morceau, un petit morceau d'un groupe français, Cocoon. La musique égrène ses notes, légères, aériennes. Soudain j'entend une voix, une voix qui commence à m'accompagner. Je tourne vivement la tête et aperçoit un garçon, à peu près mon âge, il me fait penser à quelqu'un, un gars d'un boys band, le genre de groupe que tout le monde adore, mais sans grand intérêt finalement. Il chante le premier couplet, et je continue de jouer, les yeux fermé, puis je le rejoins pour le refrain. La chanson terminée, j'enchaîne avec une autre, de Cocoon aussi puis encore une autre, tout y passe, "Bahaus"," P.J Harvey" , "Nirvana". Les badauds commencent à s'arrêter pour nous voir, et, peu à peu, un attroupement se forme autour de nous. Au bout d'un moment, je range silencieusement ma guitare dans son étui et redescend la butte, laissant l'inconnu et notre public.

Alors que j'allais sortir du parc, un gros bonhomme rougeaud m'apostrophe :

-"Bonjour jeune fille, je m'appelle Philipp Sals et je tiens un petit hôtel-restaurant près du pont. Je t'ai vu chanter et je me suis dit que tu serai parfaite pour animer les soirées. Es-tu douée pour le service ?

Prise au dépourvu, je bafouille :

-Heu oui, oui...Je, je pense que je le suis et..

- Formidable !! Je t'embauche, tu seras bien payé et tu pourras bénéficier d'une petite chambre, ça fait tellement longtemps que je cherche quelqu'un !

J'hésite ; qui me dit que cet homme n'est pas un dangereux psychopathe dansant autour d'un Totem dans sa chambre et faisant partie de la secte des bisounours carnivore ? Et puis merde, j'ai quand même eu ma ceinture jaune de judo et puis c'est quand même supergénial d'avoir eu autant de chance.

- Et bien, c'est d'accord.

- Alléluia ! Présente toi à l'hôtel du pont sur les coups de 14 h.

- D'accord merci !

Je trainasse un peu dans le parc puis me rend à l'hôtel, toute excitée.

C'est un petit hôtel, plein de couleurs avec de larges fenêtre et de vieux murs jaunis. J'adore. Je m'engage par l'étroite porte et me retrouve dans un petit hall, tout encombré de manteau, de tableaux, de sacs, de feuilles, de fleurs, un petit téléphone ancien, une feuille de journal arrachée sur le sol carrelé. Au milieu de tout ce fouillis je trouve un petit comptoir de bois. Une petite vieille aux cheveux verts y somnole, écoutant un vieux vinyle de Bob Dylan.

Je me racle la gorge:

-" Bonjour, c'était pour le poste, le poste, heuu, le poste de sérieuse,pardon serveuse...Enfin je crois... Que, c'est celui de... Serveuse, heu... Peut-être, c'est possible...

Elle me pointe une grande porte en bois sombre,en plein milieu du hall, toujours les yeux fermés. Je la pousse et débouche sur un grand escalier, avec plein de guirlandes de toute les couleurs, s'enroulant comme des serpentins autour de la rampe. Sals est là, discutant avec un groupe de serveurs. Je m'approche discrètement:

-"Bonsoir, heuuu bonjour. C'était pour le poste de rieuse... ou de sérieuse, je me souviens plus.

Il m'observe longuement, cherchant dans sa mémoire où a-t'il bien pu me rencontrer.

- Aaaah oui, la demi portion avec la guitare là ! Ça m'revient maintenant! Tiens, signe ça.

Il me tend un papier et un stylo, ou plutôt un reste de stylo

- Écris ton nom, ta date de naissance et tout le bazar et montre moi ta carte d'identité.

Je la lui tend, il l'étudie un peu puis me la rend. Je lui rend son papier.

- Tu t'appelles Patate cramé multicolore ?

Toute rouge, je corrige la faute

- Aaah, et bien bienvenue à la maison Lilly- Jeanne Devon !

Je grimace à l'entente de mon prénom complet

- Heuu c'est juste Lilly. Lilly Devon.

- Parfait Lilly, tu as la chambre 36.

Il me tend les clés, je monte le grand escalier. C'est là, elle est toute petite,mais elle est située plein sud, et les rayons du soleil entrent à flots par la fenêtre. De petite plantes vertes (plus très vertes) ornent la fenêtre, il y a un petit lit avec une grosse couette pleine de plumes, le rêve. Au sol, il y a du parquet de bois clair. Un grand lampadaire retombant en cloche sur le lit éclaire ce petit ensemble. Youpidoupida ! Je crois que l'euphorie me fait dire des choses bizarres. Je pose mon sac sur le petit lit. L'aventure commence maintenant.

Et voilà, une maison de disque m'a fait signer un contrat, je suis devenue riche et j'ai eu beaucoup d'enfants avec un photographe de mode. Fin.

Non, plus sérieusement, ça fait maintenant une semaine que j'ai commencé le travail et je suis donc revenue au lycée. Je ne suis pas revenue au parc, et je n'ai pas revu le garçon. Mais je compte bien le retrouver. Bon aller, c'est partie pour 8 heures à rester assis sur une chaise avec des abrutis qui savent même pas lire. Lycée de merde.

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