07/08/19

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Vous saviez qu'à Bourg-lès-Philinelle, il y a une créature intrigante, inconnue du monde ? Nan nan chui très sérieux, c'est une légende populaire. La ville est minuscule et perdue au milieu de la campagne. Mes parents y sont originaires tous les deux. Presque une heure pour arriver dans une ville avec un supermarché. C'était un bon moyen de perdre son addiction à son téléphone aussi. J'y suis allé pour voir mon grand-père. J'y est pas passé tant de temps que ça parce que ya rien à faire et qu'il y a ladite créature.

La seule fois que je l'ai vue, j'avais dans les sept ans c'était la première fois que j'allais chez mon grand-père. Première fois parce qu'il s'était engueulé très fort avec mon père et que ce-dernier ne voulait plus voir son parent. Mon père décrivait son papa comme un lunatique... Sans doute un rapport avec la lune. Par la suite, ils se sont rabibochés et c'est comme ça que j'ai atterri dans ce patelin.

J'avais emmené mon doudou, Doudou qu'il s'appelait. je l'emmenais un peu près partout. C'était un compagnon de fortune à qui je disais tout... fin presque tout mais shhhhhhh faut pas lui dire, il va le prendre mal.

Et ce fut pendant un bel après midi ensoleillé que mes parents posèrent ma valise chez mon papi et qu'ils devaient me laisser une semaine. Ils restèrent juste la première journée et ne partirent pas trop tard.

Mais ce fut lorsque l'on finit de prendre le dessert et qu'il était l'heure du café que la créature apparut. Etant donné que je ne prends pas de café, je suis parti jouer dans ma chambre avec Doudou.

La chambre comportait un lit pour une personne , il était orienté de telle façon que la fenêtre nous chatouillait les pieds et la porte nous grattait la tête. Cette fenêtre dominait la pièce et restait le plus souvent ouverte du fait de la chaleur. Les rideaux se balançaient au gré du vent qui agitait aussi la branche d'un arbre posé juste devant ma fenêtre. Quelques rayons de soleil me chatoyaient le corps pendant que je jouais. C'était une après midi somme toute agréable.

Comme tout enfant, j'ai de l'imagination, surtout en étant fils unique. Et pi quand on joue seul, on n'a pas besoin de parler sauf quand la pensée est très forte. Mes parents commencent à évoquer que je sois un peu perturbé quand aux propos que je peux tenir. Il n'était pas rare que je hurlais, tellement pris dans mon personnage, des atrocités. Pour un enfant de sept ans c'était étonnant, vous me l'accorderez. Mais après réflexion, je me dis que c'est pas que j'étais perturbé, je reproduisais ce que je voyais, comme tout enfant. Aujourd'hui, je n'aurais jamais sorti ça.

Toujours est-il que je parlais en jouant et que j'étais vraiment dans mon personnage. En revanche, ce qui était beaucoup plus étonnant, c'est quand j'ai chantonné à voix haute, cette phrase, sans bouger les lèvres : "Toi, tu ne viens pas de là; et les gens vivant ici ont vraiment très peur de toi." Je ne suis pas ventriloque et Doudou, que jregarde depuis tout à l'heure parce que je joue avec, non plus. J'inspectais la pièce. Rien. Je me retournais face à la fenêtre. Rien. Je com... Ah si... Il y a bien quelque chose qui m'observe dans l'arbre.

C'était un mélange de plein de choses, le mélange était si complexe et subtil que ça en devenait autre chose, quelque chose d'à part entière. Le plus notable c'était ses deux yeux globuleux avec une lueur de volonté ferme. Ça en devenait oppressant. j'ai serré Doudou, manquant de l'étrangler. Par contre la créature ne bronchait pas. Elle sautilla clopin-clopant de branche en branche afin de s'abaisser à mon niveau. Elle se posa sur la branche à ma fenêtre mais ne rentra pas la chambre. Elle était dos au soleil, seuls ses yeux apparaissaient distinctement, comme échappant à toutes lois. La chose tendit lentement son doigt vers moi. Elle ouvrit son bec dégoulinant de bave pour hurler une phrase noyée: "Ďai, Ĵé llet Ďa llaĎoumaĥa ; llat tallatim ĥidolkĵĎai !" Venant à peine de finir sa phrase, la créature sauta dans la chambre. A toute allure j'en sortis. J'ai hurlé de toutes mes forces. Mon pied fut chopé en pleine course et je trébuchais, lâchant Doudou. La créature bavait de faim et sa salive rouge dégoulinante brûlait ma peau. Sentant ma peau se déchirrer au contact du liquide, j'arrachais un cri de plus belle. Elle ouvrit une dernière fois son bec pour sortir un son des Enfers et partit calmement, ne me quittant pas d'un oeil. Elle se cacha sous le lit. Seuls ses yeux toujours visibles.

En larme, je rejoignais mes parents et mon papi. Je bafouais en leur racontant ce qui s'était passé. Je leur montrais mes blessures encore vives. Ils ne comprirent pas mon agitation. J'avais juste deux petites griffures. Mon grand père, lui, sembla plus préoccuper :

- Moi, jte crois, montre moi ça dans la salle de bain, on va soigner ça, dit-il d'un ton rassurant.

Il me prit la main et m'emmena. Mes parents riaient.

Quand on arriva dans la salle de bain, il nous enferma, à l'abri des oreilles. Il s'agenouilla face à moi :

- Il avait de grands yeux?

J'acquiesçais.

- Il bavait beaucoup?

Je fis oui.

- Est-il dans la maison?

Au moment de lui répondre, une voix lugubre sortit des toilettes. "Tu as rompu le pacte du village...". Je vis l'abattant des WC se surélever légèrement, laissant découvrir le monstre de tout à l'heure qui nous fixait mal intentionné. "Payes-en le prix, SwaĎai..." Il s'extirpa de l'endroit et s'avança vers nous. Papi se mit devant moi mais à peine la créature l'eût-elle touchée qu'il sombra dans un sommeil.

Elle se trouvait en face de moi. Elle bavait beaucoup. D'un geste, elle me plaqua sur le dos. Elle me le lacérait. Mes entrailles se déchiquetaient et je toussais quelques bouts d'intestins. Mes parents alarmés par les hurlements accoururent à la porte de notre pièce. Ils tambourinaient tant bien que mal.

-Que fais-tu, Papa! Que fais-tu!! beuglait-il.

Le monstre parut satisfait du résultat et rompit l'enchantement jeté sur mon papi, qui se réveilla constatant le carnage. il se mit à pleurer. La créature partit...

Je crois que mon corps était devenu un amas de chairs sanguinolentes quand mes parents rentrèrent. Ma mère tomba de terreur et les mains sur le visage, les ongles s'enfonçaient dans la peau. Mon père, fou de rage, se jeta sur mon grand père et l'étrangla à en faire sortir ses yeux. Il s'en brisa les mains. Fou de chagrin, il mangea mes restes. Ma mère vomit tout ce qu'elle avait pu avaler et elle pleura jusqu'à se dessécher. Et mon père la mangea aussi. Puis il se recroquevilla sous le lit de ma chambre seuls ses yeux fous étaient visibles.

Quand la police arriva, il fallut une quarantaine de policiers pour récupérer les corps parce qu'ils faisaient tous un malaise.

Personne ne trouva mon père...

Ça aurait été kool.Where stories live. Discover now