I O.Y. Mrs O'Brien

Chapitre 1 : L'art de faire une bonne 1ère impression

Notre histoire commence un après-midi pluvieux, à Londres, et plus précisément au 221b Backer Street, dans la cuisine où je maintenais un tube à essai au dessus d'un réchaud (tout en écoutant de la musique bien entendu).

Une fois le contenu de mon tube bien chaud, je le déposais sur son support et lançais mon chronomètre. Je me saisis, alors, d'un bocal d'yeux que j'avais trouvé dans le micro-ondes et prélevais un globe oculaire que je déposais dans un bol. Malheureusement, à cause de mon adresse légendaire (notez l'ironie) et de la viscosité de ce satané œil, je le fis tombé et il roula sur le carrelage jusque sous le frigo. Je me baissais pour récupérer le-dit œil récalcitrant en maugréant et quand je me relevai, triomphante, je me rendis soudain compte, qu'à cause de mes écouteurs (et de Ramstein qui me hurlait dans les oreilles), je n'avais pas remarqué Sherlock et John qui se tenaient dans l'encadrement de la porte et me fixaient avec incrédulité.

Bien sûr, ils ne s'attendaient pas à me trouver dans leur cuisine, Mycroft n'avait sans doute pas jugé utile de les prévenir de mon arrivée et accessoirement, de mon existence. La première impression qu'ils eurent donc de moi fut celle d'une inconnue, dans leur maison, jurant en poursuivant un globe oculaire qu'elle brandis ensuite sous leur nez avant de s'apercevoir de leur présence...

Je ne pouvais décidément pas rêver mieux comme première rencontre.

Je m'empressais d'enlever mes écouteurs et de déposer l'œil que j'avais dans la main, sur la table, avant de la tendre et de lancer le"Salut, ça va ?" le plus ridicule de l'histoire de l'humanité. (NDA : j'ai failli lui faire dire "Salut, ça farte" mais je me suis dit que c'était trop chelou)

Ma phrase sortit les deux hommes de leur torpeur provoquée par l'étrangeté et l'inattendu de la situation. Ils eurent deux réactions pour le moins opposées : John s'empressa de me serrer la main, suspicieusement, et grimaça car elle était gluante et pleine d'une sorte de mucus, il me demanda qui j'étais et qu'est ce que je foutais là ; Sherlock, lui s'élança vers la table en s'écriant plaintivement :

- Qu'avez vous fait de mes expériences en cours ? Vous avez tout mélangé !

- Je les ai simplement décalées sur le plan de travail, calmez-vous, il n'y a pas mort d'homme !

- C'est bien pire que cela, vous m'avez volé un œil et du matériel ! Et pour faire des expériences des plus douteuses qui plus est !

- Parce que les votres sont moins douteuses peut être ? m'indignais-je, Vous étiez en train de réaliser un poison mortel avec de l'arsenic et de la vieille dentelle (chose que j'avais déduis en déplaçant tout son bordel), alors que moi j'étais simplement en train d'essayer de fabriquer une poudre inflammable qui résiste à l'humidité et d'étudier la résistance des yeux à la chaleur ! Et je n'ai fait qu'emprunter votre matos, je ne l'ai pas volé.

John intervint sèchement : - Ça suffit, les enfants, ça n'a pas d'importance. Premièrement, qui êtes-vous et que faites vous dans notre cuisine ?

- Bien sûre que ça a de l'importance, reprit Sherlock, et d'ailleurs où avez vous trouvé ce bocal ?

- Les yeux ? Je les ai découvert dans le micro-ondes, mais vous devriez les conserver au frais. Et pour répondre à votre question, docteur, je m'appelle Morgane McCarthy et je suis votre nouvelle colocataire.

* * *

- Alors, comme ça vous avez décidé de venir vous installer ici sans même nous rencontrer et nous demander notre avis ?, me demanda Watson en me tendant une tasse de thé fumant et en me désignant le sofa sur lequel m'asseoir. Non pas que je sois contre votre venue, ce ne serrait pas désagréable d'avoir quelqu'un à qui parler quand Sherlock s'enferme dans son mutisme pendant plusieurs jours, mais nous ne vous connaissons pas et votre arrivée est vraiment soudaine...